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Retour à Facebook?

Maintenant que Twitter commence à franchement m’énerver, je risque d’utiliser Facebook plus activement.

D’ailleurs, ça fait longtemps que je pense à repenser mes activités dans les médias sociaux. J’ai eu une passe un peu trop “broadcast”. J’aimerais être plus «interactif».

Faut dire que, comme la plupart des gens que je connais, je blogue presque plus. Twitter avait pris le relai, d’une certaine façon, mais seulement dans une direction. Finalement, après plusieurs années, je me rends compte que j’ai peu d’interactions sur Twitter. Sur mon compte principal, du moins.

Ce qui m’a fait remarquer tout ça, en fait, c’est d’être presque forcé de me concentrer sur une plateforme à la fois. Jusqu’à tout récemment, j’avais l’habitude d’envoyer les mêmes trucs sur plusieurs plateformes (Facebook, StatusNet, Twitter, Tumblr, LinkedIn…). Je sais bien que plusieurs personnes détestent le “crossposting”, mais c’était permis et ça me convenait.

J’utilisais le service Ping.fm, qui rendait la tâche très facile. Entre autres, il me permettait de distinguer entre des «mises à jour de statut» (“status updates”) d’envois de «microblogue». La différence était subtile et n’apparaissait pas sur toutes les plateformes, mais je la trouvais utile. Comme plusieurs le savent, mes «statuts» sont généralement bilingues, accordant une valeur particulière à la version française. C’était tout bête, comme truc, mais ça fonctionnait pour moi.

Malheureusement, Ping.fm a été acheté par Seesmic qui a été acheté par HootSuite. Par ces rachats, certaines limites ont été imposées et certaines fonctionnalités ont disparu. J’avais l’habitude d’envoyer mes trucs à plusieurs endroits à la fois, mais ça devient plus difficile à faire. Ceux qui détestent le “crossposting” seront peut-être satisfaits, mais ça m’embête un peu.

En même temps, c’est devenu plus facile de partager sur une plateforme donnée à la fois. Entre autres grâce au support natif dans OS X comme dans iOS et Android. Plusieurs «contenus» (liens et images, surtout) peuvent être envoyés directement à Facebook ou Twitter sans quitter l’application en cours d’utilisation. Pas mal. Mais ça ne facilite pas l’envoi simultané à Twitter et Facebook. Ou l’envoi sur StatusNet, Tumblr, LinkedIn, etc.

Je pensais donc à me réinvestir sur une autre plateforme.

Pourquoi Facebook? En fait, c’est pour une raison très simple: c’est sur Facebook que j’ai le plus d’interaction. Au-delà de tous les principes et de toutes les questions techniques, c’est ce qui compte le plus, pour moi. Si je suis honnête avec moi-même.

Pendant des années, j’ai essayé d’avoir le plus d’interactions possibles sur diverses plateformes. On peut dire que ma méthode était moins qu’adéquate pour toutes sortes de raisons, mais j’essayais quand même, à ma façon. La leçon que j’aurais peut-être dû apprendre, en envoyant les mêmes choses sur différentes plateformes, c’est qu’une seule d’entre ces plateformes devrait me suffire. Et c’est peut-être dommage mais cette plateforme semble être Facebook.

Pas que je vais abandonner les autres plateformes. Mais elles auront probablement un rôle différent, pour moi. Honnêtement, je suis pas certain quel rôle jouera chacune de ces plateformes. On verra à l’usage.

D’ailleurs, ç’a toujours été ma philosophie, avec mes comptes personnels: j’expérimente, je m’amuse et je vois ce qui reste. Assez différent avec des comptes organisationnels ou professionnels. Mais l’idée de base est que mon usage personnel me donne une expérience qui est utile dans le reste de ma vie.

D’ailleurs, mon compte @iethnographer sur Twitter remplit bien sa fonction. Je l’utilise peu mais, quand je l’utilise, ça «fonctionne». Pas que ça démarre des longues discussions, mais ça me permet d’avoir des interactions ciblées. C’est tout ce que je veux. D’ailleurs, les abonnés de ce compte sont généralement des gens ou des groupes avec qui j’ai des intérêts en commun. Sur mon compte perso, j’ai accumulé pas mal d’abonnés qui ont surtout un intérêt pour les médias sociaux, souvent pour des buts un peu douteux. J’ai moins de nouveaux abonnés de ce type, mais je peux pas dire que j’ai réseau bien ciblé, sur mon principal compte Twitter. Évidemment, j’aurais pu éviter cette situation, si j’avais dédié mon compte à un sujet spécifique ou si j’avais pris soin de suivre des gens avec qui j’ai des intérêts communs. J’ai fait un peu de ça de 2007 à 2008 mais, depuis, c’est devenu plus difficile.

Qu’en est-il des autres plateformes? Je vais probablement continuer à les utiliser, à l’occasion, mais je crois que c’est le moment pour moi de me «regrouper». À une certaine époque (jusqu’en 2010, disons), j’accumulais des comptes sur toutes les plateformes possibles et imaginables. Pas que je m’investissais outremesure, mais j’essayais un peu tout, je sautais dans le «chariot» (le “bandwagon”). En présentation (à PodCamp, par exemple), j’avais tendance à dire qu’on pouvait me trouver sur n’importe quelle plateforme et j’invitais les gens à me faire signe s’ils étaient sur une plateforme où je n’avais pas de présence.

Depuis environ deux ans, j’ai cessé d’ouvrir des compte sur chaque nouvelle plateforme. Pas que c’était une décision consciente de me concentrer sur celles que j’utilisais déjà. Mais j’ai arrêté de «sauter dans le train en marche». Ainsi, je n’ai pas de compte sur Pinterest, Path, App.net ou Instagram. Et je sous-utilise certains des comptes que j’ai ouverts (Branch, Diaspora, Academia.edu, Quora…). Dans le fond, j’ai pas besoin de grand-chose, pour mon usage personnel. Même pour expérimenter.

Certaines des plateformes que j’utilisais ont disparu. D’ailleurs, ce qui s’est passé avec Google Wave a eu un drôle d’effet sur moi. J’avais espoir que ça puisse devenir quelque-chose de formidable. J’ai été si amèrement déçu que ma perception de Google a pris une nouvelle tournure. D’ailleurs, parlant de Google, leur acquisition et destruction d’Aardvark (vark.com) m’a aussi perturbé. Dans toute sa simplicité, ‘Vark était devenu une super plateforme, pour moi. Si ça peut paraître bête pour certains (surtout ceux qui croient que Quora et Stack Overflow peuvent remplir les mêmes fonctions), j’ai perdu quelque-chose quand Google a étouffé l’Aardvark dans l’œuf.

Et ne parlons pas de Google Buzz.

Mais un mot quand même au sujet de Google+, qui peut être ou devenir la principale plateforme de médias sociaux, pour certains…

En fait, ces derniers temps, j’ai pensé à me concentrer sur Google+ plutôt que sur Facebook ou d’autres plateformes. Un avantage, c’est que c’est une plateforme assez polyvalente, puisqu’on peut y partager toutes sortes de choses. Puisque je dispose d’un Nexus 7, ça pourrait devenir ma plateforme privilégiée. C’est peut-être même ce qui va se passer, après un certain temps. Mais probablement pas pour le moment.

Le principal problème que j’ai, avec Google+, c’est que j’aurais besoin de m’y investir à fond pour en retirer quelque-chose d’intéressant. Pas que j’y ai pas de contacts. En fait, je suis dans plus de cercles G+ que je n’ai d’«amis» sur Facebook. Mais ces contacts G+ demandent un autre type d’attention que ce que je suis disposé à accorder. Et, j’insiste, c’est une question qualitative, pas quantitative. Je parle pas d’un effort accru mais d’un effort distinct.

Parce qu’utiliser G+, pour moi, ça entre pas dans ma routine.

Pas que ce que j’y envoie tombe dans le vide. Proportionnellement, j’y reçois presqu’autant de retours que sur mon compte Twitter personnel. Et ces interactions sont tout-à-fait valables, dans le contexte. Mais elles sont d’un certain type, lié à ceux de mes contacts qui participent à une certaine sphère technologique. Pour rendre la plateforme vraiment satisfaisante, ça me demanderait un boulot de fond. Je devrais changer ma façon de procéder, provoquer de nouveaux types d’interactions, me lier à des gens qui partagent d’autres types d’intérêts, «produire du contenu» d’un certain type, etc.

Faut dire qu’il manque certains trucs, à Google+ (qui a pourtant fait son apparition il y a un an et demi). Par exemple, je peux pas envoyer des trucs sur G+ à partir d’autres plateformes, y compris WordPress et Foursquare. Je peux archiver mes envois grâce à ThinkUp, mais ça demeure bien limité. Pas vraiment de façon d’explorer les recoins de mon réseau social au-delà du premier degré. Pas vraiment de «groupes de discussion», non plus. Et les profils sont aussi limités que ceux de Google Profiles.

En disant tout ça, je continue à réfléchir (c’est un peu pour ça que j’écris). Peut-être que G+ deviendra bientôt ma plateforme de choix, surtout si j’arrive à me convaincre que les obstacles sont «dans ma tête». Un peu comme ma décision de «donner une chance à Android» (plutôt insatisfaisant), j’essaie non seulement de garder l’esprit ouvert mais de faire quelques efforts vers d’autres façons de fonctionner.

Un problème particulier, c’est que Google+ m’inspire pas. Je vois mal ce que ça peut devenir. J’y vois pas d’avantage majeur par rapport à Twitter et Facebook, malgré la réputation de Google dans certains de mes cercles d’amis. Bien que je sois sensible au discours sur l’ouverture et que le comportement corporatif de Facebook et Twitter puisse laisser à désirer, j’ai encore rien vu dans Google+ qui peut ouvrir des nouvelles possibilités, pour moi. Et les beaux principes qui semblent avantager Google dans les yeux de certains n’ont que peu de valeur à mes yeux quand ils sont associés à une entreprise qui, à la fois, accorde si peu d’importance à l’être humain et se concentre tellement sur la publicité.

En passant, je comprends bien que G+ est bien plus qu’une plateforme de média social. Mais je pense ici à mes activités dans les médias sociaux, pas aux objectifs que Google s’est fixé. Je trouve que l’engin de recherche Google continue à se détériorer et G+ n’a pas eu d’effet bien positif de ce côté. Je pense même qu’il y a une méprise fondamentale sur le type d’activité qui rend les médias sociaux si intéressants.

Ce qui me pousse à concentrer certaines de mes activités de médias sociaux sur Facebook.

Depuis sept ans que je suis sur Facebook, j’ai pu observer beaucoup de changements. Plusieurs de ces changements ont un effet négatif sur l’expérience générale de la plateforme. Mais certains sont assez utiles, pour moi.

En 2005, mes seuls contacts Facebook étaient quelques-uns des étudiants avec lesquels j’étais en contact, aux États-Unis, y compris certains de ceux qui suivaient mes cours, à Bridgewater. Par la suite, j’ai eu quelques contacts Facebook dans des universités canadiennes. Mais c’est seulement  au moment où la plateforme a été ouverte à tout le monde que mon réseau sur Facebook a pris son sens.

Il y a aussi eu la période des applications. Plusieurs d’entre elles causaient plus de frustration que de nouveaux usages, mais elles ont poussé les gens à investir plus de temps sur Facebook, ce qui a eu certains effets intéressants sur l’utilisation de la plateforme. Ce que plusieurs ont bien compris, c’est qu’une fois que les gens sont sur une plateforme, ils risquent d’y passer plus de temps. Même avant les jeux sur Facebook (Spymaster, d’abord, puis FarmVille et autres phénomènes de masse), les applications ont eu pour effet d’asseoir la plateforme sur une base plus solide.

Dans les autres développements plutôt utiles, il y a eu l’ajout de «flux d’actualités» (“newsfeeds”) et l’amélioration du système de messagerie. J’ai jamais été très fort sur le clavardage alors le système hybride que Facebook propose tend à me convenir relativement bien.

Évidemment, il y a des tas de trucs qui me fatiguent, avec Facebook. Mais, finalement, c’est moins problématique que ça l’était, à une certaine époque.

Donc, on verra bien ce qui va se passer. Disons simplement que je vais retourner à Facebook avec un esprit ouvert.

 

Sharing Tool Wishlist

The following is an edited version of a wishlist I had been keeping on the side. The main idea is to define what would be, in my mind, the “ultimate social bookmarking system.” Which, obviously, goes way beyond social bookmarking. In a way, I even conceive of it as the ultimate tool for sharing online content. Yes, it’s that ambitious. Will it ever exist? Probably not. Should it exist? I personally think so. But I may be alone in this. Surely, you’ll tell me that I am indeed alone, which is fine. As long as you share your own wishlist items.

The trigger for my posting this is that someone contacted me, asking for what I’d like in a social bookmarking system. I find this person’s move quite remarkable, as a thoughtful strategy. Not only because this person contacted me directly (almost flattering), but because such a request reveals an approach to listening and responding to people’s needs that I find lacking in some software development circles.

This person’s message served as a prompt for my blogging this, but I’ve been meaning to blog this for a while. In fact, my guess is that I created a first version of this wishlist in 2007 after having it on my mind for a while before that. As such, it represents a type of “diachronic” or “longitudinal” view of social bookmarking and the way it works in the broader scheme of social media.

Which also means that I wrote this before I heard about Google Wave. In fact, I’m still unclear about Google Wave and I’ll need to blog about that. Not that I expect Wave to fulfill all the needs I set up for a sharing tool, but I get the impression that Google is finally putting some cards on the table.

The main part of this post is in outline form. I often think through outlines, especially with such a type of notes. I fully realize that it may not be that clear, as a structure, for other people to understand. Some of these bullet points cover a much broader issue than what they look like. But the overall idea might be fairly obvious to grasp, even if it may sound crazy to other people.

I’m posting this to the benefit of anyone who may wish to build the killer app for social media. Of course, it’s just one man’s opinion. But it’s my entitled opinion.

Concepts

What do we share online?

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  • “Page”
  • Identified content
  • Text
    • Narrative
    • Contact information
    • Event description
  • Contact information
  • Event invitation
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  • Recording
  • Structured content
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  • Access to semi-private content
  • Site’s entry point

Selective sharing

Private
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  • Cloud access
Individually shared
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  • Access to address book
  • Password protection
  • Specialization/expertise
  • Friendship
Group shared
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  • Collaboration (task-based)
Shared through network
  • Define identity in network
  • Semi-public
Public
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Notetaking

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Todos

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  • To update
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Outlining/Mindmapping

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  • Easily group

Social aspects of sharing

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  • Personal interaction
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  • Value
  • Customized

Cloud computing

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  • Edit online

Personal streaming

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Tagging

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Social Networks and Microblogging

Microblogging (Laconica, Twitter, etc.) is still a hot topic. For instance, during the past few episodes of This Week in Tech, comments were made about the preponderance of Twitter as a discussion theme: microblogging is so prominent on that show that some people complain that there’s too much talk about Twitter. Given the centrality of Leo Laporte’s podcast in geek culture (among Anglos, at least), such comments are significant.

The context for the latest comments about TWiT coverage of Twitter had to do with Twitter’s financials: during this financial crisis, Twitter is given funding without even asking for it. While it may seem surprising at first, given the fact that Twitter hasn’t publicized a business plan and doesn’t appear to be profitable at this time, 

Along with social networking, microblogging is even discussed in mainstream media. For instance, Médialogues (a media critique on Swiss national radio) recently had a segment about both Facebook and Twitter. Just yesterday, Comedy Central’s The Daily Show with Jon Stewart made fun of compulsive twittering and mainstream media coverage of Twitter (original, Canadian access).

Clearly, microblogging is getting some mindshare.

What the future holds for microblogging is clearly uncertain. Anything can happen. My guess is that microblogging will remain important for a while (at least a few years) but that it will transform itself rather radically. Chances are that other platforms will have microblogging features (something Facebook can do with status updates and something Automattic has been trying to do with some WordPress themes). In these troubled times, Montreal startup Identi.ca received some funding to continue developing its open microblogging platform.  Jaiku, bought by Google last year, is going open source, which may be good news for microblogging in general. Twitter itself might maintain its “marketshare” or other players may take over. There’s already a large number of third-party tools and services making use of Twitter, from Mahalo Answers to Remember the Milk, Twistory to TweetDeck.

Together, these all point to the current importance of microblogging and the potential for further development in that sphere. None of this means that microblogging is “The Next Big Thing.” But it’s reasonable to expect that microblogging will continue to grow in use.

(Those who are trying to grok microblogging, Common Craft’s Twitter in Plain English video is among the best-known descriptions of Twitter and it seems like an efficient way to “get the idea.”)

One thing which is rarely mentioned about microblogging is the prominent social structure supporting it. Like “Social Networking Systems” (LinkedIn, Facebook, Ning, MySpace…), microblogging makes it possible for people to “connect” to one another (as contacts/acquaintances/friends). Like blogs, microblogging platforms make it possible to link to somebody else’s material and get notifications for some of these links (a bit like pings and trackbacks). Like blogrolls, microblogging systems allow for lists of “favourite authors.” Unlike Social Networking Systems but similar to blogrolls, microblogging allow for asymmetrical relations, unreciprocated links: if I like somebody’s microblogging updates, I can subscribe to those (by “following” that person) and publicly show my appreciation of that person’s work, regardless of whether or not this microblogger likes my own updates.

There’s something strangely powerful there because it taps the power of social networks while avoiding tricky issues of reciprocity, “confidentiality,” and “intimacy.”

From the end user’s perspective, microblogging contacts may be easier to establish than contacts through Facebook or Orkut. From a social science perspective, microblogging links seem to approximate some of the fluidity found in social networks, without adding much complexity in the description of the relationships. Subscribing to someone’s updates gives me the role of “follower” with regards to that person. Conversely, those I follow receive the role of “following” (“followee” would seem logical, given the common “-er”/”-ee” pattern). The following and follower roles are complementary but each is sufficient by itself as a useful social link.

Typically, a microblogging system like Twitter or Identi.ca qualifies two-way connections as “friendship” while one-way connections could be labelled as “fandom” (if Andrew follows Betty’s updates but Betty doesn’t follow Andrew’s, Andrew is perceived as one of Betty’s “fans”). Profiles on microblogging systems are relatively simple and public, allowing for low-involvement online “presence.” As long as updates are kept public, anybody can connect to anybody else without even needing an introduction. In fact, because microblogging systems send notifications to users when they get new followers (through email and/or SMS), subscribing to someone’s update is often akin to introducing yourself to that person. 

Reciprocating is the object of relatively intense social pressure. A microblogger whose follower:following ratio is far from 1:1 may be regarded as either a snob (follower:following much higher than 1:1) or as something of a microblogging failure (follower:following much lower than 1:1). As in any social context, perceived snobbery may be associated with sophistication but it also carries opprobrium. Perry Belcher  made a video about what he calls “Twitter Snobs” and some French bloggers have elaborated on that concept. (Some are now claiming their right to be Twitter Snobs.) Low follower:following ratios can result from breach of etiquette (for instance, ostentatious self-promotion carried beyond the accepted limit) or even non-human status (many microblogging accounts are associated to “bots” producing automated content).

The result of the pressure for reciprocation is that contacts are reciprocated regardless of personal relations.  Some users even set up ways to automatically follow everyone who follows them. Despite being tricky, these methods escape the personal connection issue. Contrary to Social Networking Systems (and despite the term “friend” used for reciprocated contacts), following someone on a microblogging service implies little in terms of friendship.

One reason I personally find this fascinating is that specifying personal connections has been an important part of the development of social networks online. For instance, long-defunct SixDegrees.com (one of the earliest Social Networking Systems to appear online) required of users that they specified the precise nature of their relationship to users with whom they were connected. Details escape me but I distinctly remember that acquaintances, colleagues, and friends were distinguished. If I remember correctly, only one such personal connection was allowed for any pair of users and this connection had to be confirmed before the two users were linked through the system. Facebook’s method to account for personal connections is somewhat more sophisticated despite the fact that all contacts are labelled as “friends” regardless of the nature of the connection. The uniform use of the term “friend” has been decried by many public commentators of Facebook (including in the United States where “friend” is often applied to any person with whom one is simply on friendly terms).

In this context, the flexibility with which microblogging contacts are made merits consideration: by allowing unidirectional contacts, microblogging platforms may have solved a tricky social network problem. And while the strength of the connection between two microbloggers is left unacknowledged, there are several methods to assess it (for instance through replies and republished updates).

Social contacts are the very basis of social media. In this case, microblogging represents a step towards both simplified and complexified social contacts.

Which leads me to the theme which prompted me to start this blogpost: event-based microblogging.

I posted the following blog entry (in French) about event-based microblogging, back in November.

Microblogue d’événement

I haven’t received any direct feedback on it and the topic seems to have little echoes in the social media sphere.

During the last PodMtl meeting on February 18, I tried to throw my event-based microblogging idea in the ring. This generated a rather lengthy between a friend and myself. (Because I don’t want to put words in this friend’s mouth, who happens to be relatively high-profile, I won’t mention this friend’s name.) This friend voiced several objections to my main idea and I got to think about this basic notion a bit further. At the risk of sounding exceedingly opinionated, I must say that my friend’s objections actually comforted me in the notion that my “event microblog” idea makes a lot of sense.

The basic idea is quite simple: microblogging instances tied to specific events. There are technical issues in terms of hosting and such but I’m mostly thinking about associating microblogs and events.

What I had in mind during the PodMtl discussion has to do with grouping features, which are often requested by Twitter users (including by Perry Belcher who called out Twitter Snobs). And while I do insist on events as a basis for those instances (like groups), some of the same logic applies to specific interests. However, given the time-sensitivity of microblogging, I still think that events are more significant in this context than interests, however defined.

In the PodMtl discussion, I frequently referred to BarCamp-like events (in part because my friend and interlocutor had participated in a number of such events). The same concept applies to any event, including one which is just unfolding (say, assassination of Guinea-Bissau’s president or bombings in Mumbai).

Microblogging users are expected to think about “hashtags,” those textual labels preceded with the ‘#’ symbol which are meant to categorize microblogging updates. But hashtags are problematic on several levels.

  • They require preliminary agreement among multiple microbloggers, a tricky proposition in any social media. “Let’s use #Bissau09. Everybody agrees with that?” It can get ugly and, even if it doesn’t, the process is awkward (especially for new users).
  • Even if agreement has been reached, there might be discrepancies in the way hashtags are typed. “Was it #TwestivalMtl or #TwestivalMontreal, I forgot.”
  • In terms of language economy, it’s unsurprising that the same hashtag would be used for different things. Is “#pcmtl” about Podcamp Montreal, about personal computers in Montreal, about PCM Transcoding Library…?
  • Hashtags are frequently misunderstood by many microbloggers. Just this week, a tweep of mine (a “peep” on Twitter) asked about them after having been on Twitter for months.
  • While there are multiple ways to track hashtags (including through SMS, in some regions), there is no way to further specify the tracked updates (for instance, by user).
  • The distinction between a hashtag and a keyword is too subtle to be really useful. Twitter Search, for instance, lumps the two together.
  • Hashtags take time to type. Even if microbloggers aren’t necessarily typing frantically, the time taken to type all those hashtags seems counterproductive and may even distract microbloggers.
  • Repetitively typing the same string is a very specific kind of task which seems to go against the microblogging ethos, if not the cognitive processes associated with microblogging.
  • The number of character in a hashtag decreases the amount of text in every update. When all you have is 140 characters at a time, the thirteen characters in “#TwestivalMtl” constitute almost 10% of your update.
  • If the same hashtag is used by a large number of people, the visual effect can be that this hashtag is actually dominating the microblogging stream. Since there currently isn’t a way to ignore updates containing a certain hashtag, this effect may even discourage people from using a microblogging service.

There are multiple solutions to these issues, of course. Some of them are surely discussed among developers of microblogging systems. And my notion of event-specific microblogs isn’t geared toward solving these issues. But I do think separate instances make more sense than hashtags, especially in terms of specific events.

My friend’s objections to my event microblogging idea had something to do with visibility. It seems that this friend wants all updates to be visible, regardless of the context. While I don’t disagree with this, I would claim that it would still be useful to “opt out” of certain discussions when people we follow are involved. If I know that Sean is participating in a PHP conference and that most of his updates will be about PHP for a period of time, I would enjoy the possibility to hide PHP-related updates for a specific period of time. The reason I talk about this specific case is simple: a friend of mine has manifested some frustration about the large number of updates made by participants in Podcamp Montreal (myself included). Partly in reaction to this, he stopped following me on Twitter and only resumed following me after Podcamp Montreal had ended. In this case, my friend could have hidden Podcamp Montreal updates and still have received other updates from the same microbloggers.

To a certain extent, event-specific instances are a bit similar to “rooms” in MMORPG and other forms of real-time many-to-many text-based communication such as the nostalgia-inducing Internet Relay Chat. Despite Dave Winer’s strong claim to the contrary (and attempt at defining microblogging away from IRC), a microblogging instance could, in fact, act as a de facto chatroom. When such a structure is needed. Taking advantage of the work done in microblogging over the past year (which seems to have advanced more rapidly than work on chatrooms has, during the past fifteen years). Instead of setting up an IRC channel, a Web-based chatroom, or even a session on MSN Messenger, users could use their microblogging platform of choice and either decide to follow all updates related to a given event or simply not “opt-out” of following those updates (depending on their preferences). Updates related to multiple events are visible simultaneously (which isn’t really the case with IRC or chatrooms) and there could be ways to make event-specific updates more prominent. In fact, there would be easy ways to keep real-time statistics of those updates and get a bird’s eye view of those conversations.

And there’s a point about event-specific microblogging which is likely to both displease “alpha geeks” and convince corporate users: updates about some events could be “protected” in the sense that they would not appear in the public stream in realtime. The simplest case for this could be a company-wide meeting during which backchannel is allowed and even expected “within the walls” of the event. The “nothing should leave this room” attitude seems contradictory to social media in general, but many cases can be made for “confidential microblogging.” Microblogged conversations can easily be archived and these archives could be made public at a later date. Event-specific microblogging allows for some control of the “permeability” of the boundaries surrounding the event. “But why would people use microblogging instead of simply talking to another?,” you ask. Several quick answers: participants aren’t in the same room, vocal communication is mostly single-channel, large groups of people are unlikely to communicate efficiently through oral means only, several things are more efficiently done through writing, written updates are easier to track and archive…

There are many other things I’d like to say about event-based microblogging but this post is already long. There’s one thing I want to explain, which connects back to the social network dimension of microblogging.

Events can be simplistically conceived as social contexts which bring people together. (Yes, duh!) Participants in a given event constitute a “community of experience” regardless of the personal connections between them. They may be strangers, ennemies, relatives, acquaintances, friends, etc. But they all share something. “Participation,” in this case, can be relatively passive and the difference between key participants (say, volunteers and lecturers in a conference) and attendees is relatively moot, at a certain level of analysis. The key, here, is the set of connections between people at the event.

These connections are a very powerful component of social networks. We typically meet people through “events,” albeit informal ones. Some events are explicitly meant to connect people who have something in common. In some circles, “networking” refers to something like this. The temporal dimension of social connections is an important one. By analogy to philosophy of language, the “first meeting” (and the set of “first impressions”) constitute the “baptism” of the personal (or social) connection. In social media especially, the nature of social connections tends to be monovalent enough that this “baptism event” gains special significance.

The online construction of social networks relies on a finite number of dimensions, including personal characteristics described in a profile, indirect connections (FOAF), shared interests, textual content, geographical location, and participation in certain activities. Depending on a variety of personal factors, people may be quite inclusive or rather exclusive, based on those dimensions. “I follow back everyone who lives in Austin” or “Only people I have met in person can belong to my inner circle.” The sophistication with which online personal connections are negotiated, along such dimensions, is a thing of beauty. In view of this sophistication, tools used in social media seem relatively crude and underdeveloped.

Going back to the (un)conference concept, the usefulness of having access to a list of all participants in a given event seems quite obvious. In an open event like BarCamp, it could greatly facilitate the event’s logistics. In a closed event with paid access, it could be linked to registration (despite geek resistance, closed events serve a purpose; one could even imagine events where attendance is free but the microblogging backchannel incurs a cost). In some events, everybody would be visible to everybody else. In others, there could be a sort of ACL for diverse types of participants. In some cases, people could be allowed to “lurk” without being seen while in others radically transparency could be enforced. For public events with all participants visible, lists of participants could be archived and used for several purposes (such as assessing which sessions in a conference are more popular or “tracking” event regulars).

One reason I keep thinking about event-specific microblogging is that I occasionally use microblogging like others use business cards. In a geek crowd, I may ask for someone’s Twitter username in order to establish a connection with that person. Typically, I will start following that person on Twitter and find opportunities to communicate with that person later on. Given the possibility for one-way relationships, it establishes a social connection without requiring personal involvement. In fact, that person may easily ignore me without the danger of a face threat.

If there were event-specific instances from microblogging platforms, we could manage connections and profiles in a more sophisticated way. For instance, someone could use a barebones profile for contacts made during an impersonal event and a full-fledged profile for contacts made during a more “intimate” event. After noticing a friend using an event-specific business card with an event-specific email address, I got to think that this event microblogging idea might serve as a way to fill a social need.

 

More than most of my other blogposts, I expect comments on this one. Objections are obviously welcomed, especially if they’re made thoughtfully (like my PodMtl friend made them). Suggestions would be especially useful. Or even questions about diverse points that I haven’t addressed (several of which I can already think about).

So…

 

What do you think of this idea of event-based microblogging? Would you use a microblogging instance linked to an event, say at an unconference? Can you think of fun features an event-based microblogging instance could have? If you think about similar ideas you’ve seen proposed online, care to share some links?

 

Thanks in advance!

My Year in Social Media

In some ways, this post is a belated follow-up to my last blogpost about some of my blog statistics:

Almost 30k « Disparate.

In the two years since I published that post, I’ve received over 100 000 visits on this blog and I’ve diversified my social media activities.

Altogether, 2008 has been an important year, for me, in terms of social media. I began the year in Austin, TX and moved back to Quebec in late April. Many things have happened in my personal life and several of them have been tied to my social media activities.

The most important part of my social media life, through 2008 as through any year, is the contact I have with diverse people. I’ve met a rather large number of people in 2008 and some of these people have become quite important in my life. In fact, there are people I have met in 2008 whose impact on my life makes it feel as though we have been friends for quite a while. Many of these contacts have happened through social media or, at least, they have been mediated online. As a “people person,” a social butterfly, a humanist, and a social scientist, I care more about these people I’ve met than about the tools I’ve used.

Obviously, most of the contacts I’ve had through the year were with people I already knew. And my relationship with many of these people has changed quite significantly through the year. As is obvious for anyone who knows me, 2008 has been an important year in my personal life. A period of transition. My guess is that 2009 will be even more important, personally.

But this post is about my social media activities. Especially about (micro)blogging and about social networking, in my case. I also did a couple of things in terms of podcasting and online video, but my main activities online tend to be textual. This might change a bit in 2009, but probably not much. I expect 2009 to be an “incremental evolution” in terms of my social media activities. In fact, I mostly want to intensify my involvement in social media spheres, in continuity with what I’ve been doing in 2008.

So it’s the perfect occasion to think back about 2008.

Perhaps my main highlight of 2008 in terms of social media is Twitter. You can say I’m a late adopter to Twitter. I’ve known about it since it came out and I probably joined Twitter a while ago but I really started using it in preparation for SXSWi and BarCampAustin, in early March of this year. As I wanted to integrate Austin’s geek scene and Twitter clearly had some importance in that scene, I thought I’d “play along.” Also, I didn’t have a badge for SXSWi but I knew I could learn about off-festival events through Twitter. And Twitter has become rather important, for me.

For one thing, it allows me to make a distinction between actual blogposts and short thoughts. I’ve probably been posting fewer blog entries since I became active on Twitter and my blogposts are probably longer, on average, than they were before. In a way, I feel it enhances my blogging experience.

Twitter also allows me to “take notes in public,” a practise I find surprisingly useful. For instance, when I go to some kind of presentation (academic or otherwise) I use Twitter to record my thoughts on both the event and the content. This practise is my version of “liveblogging” and I enjoy it. On several occasions, these liveblogging sessions have been rather helpful. Some “tweeps” (Twitter+peeps) dislike this kind of liveblogging practise and claim that “Twitter isn’t meant for this,” but I’ve had more positive experiences through liveblogging on Twitter than negative ones.

The device which makes all of this liveblogging possible, for me, is the iPod touch I received from a friend in June of this year. It has had important implications for my online life and, to a certain extent, the ‘touch has become my primary computer. The iTunes App Store, which opened its doors in July, has changed the game for me as I was able to get a number of dedicated applications, some of which I use several times a day. I’ve blogged about several things related to the iPod touch and the whole process has changed my perspective on social media in general. Of course, an iPhone would be an even more useful tool for me: SMS, GPS, camera, and ubiquitous Internet are all useful features in connection to social media. But, for now, the iPod touch does the trick. Especially through Twitter and Facebook.

One tool I started using quite frequently through the year is Ping.fm. I use it to post to: Twitter, Identi.ca, Facebook, LinkedIn, Brightkite, Jaiku, FriendFeed, Blogger, and WordPress.com (on another blog). I receive the most feedback on Facebook and Twitter but I occasionally get feedback through the other services (including through Pownce, which was recently sold). One thing I notice through this cross-posting practise is that, on these different services, the same activity has a range of implications. For instance, while I’m mostly active on Twitter, I actually get more out of Facebook postings (status updates, posted items, etc.). And reactions on different services tend to be rather different, as the relationships I have with people who provide that feedback tend to range from indirect acquaintance to “best friend forever.” Given my social science background, I find these differences quite interesting to think about.

One thing I’ve noticed on Twitter is that my “ranking among tweeps” has increased very significantly. On Twinfluence, my rank has gone as high as the 86th percentile (though it recently went down to the 79th percentile) while, on Twitter Grader, my “Twitter grade” is now at a rather unbelievable 98.1%. I don’t tend to care much about “measures of influence” but I find these ratings quite interesting. One reason is that they rely on relatively sophisticated concepts from social sciences. Another reason is that I’m intrigued by what causes increases in my ranking on those services. In this case, I think the measures give me way too much credit at this point but I also think that my “influence” is found outside of Twitter.

One “sphere of influence” which remained important for me through 2008 is Facebook. While Facebook had a more central role in my life through 2007, it now represents a stable part of my social media involvement. One thing which tends to happen is that first contacts happen through Twitter (I often use it as the equivalent of a business card during event) and Facebook represents a second step in the relationship. In a way, this distinction foregrounds the obvious concept of “intimacy” in social media. Twitter is public, ties are weak. Facebook is intimate, ties are stronger. On the other hand, there seems to be much more clustering among my tweeps than among my Facebook contacts, in part because my connection to local geek scenes in Austin and Montreal happens primarily through Twitter.

Through Facebook I was able to organize a fun little brunch with a few friends from elementary school. Though this brunch may not have been the most important event of 2008, for me, I’ve learnt a lot about the power of social media through contacting these friends, meeting them, and thinking about the whole affair.

In a way, Twitter and Facebook have helped me expand my social media activities in diverse directions. But most of the important events in my social media life in 2008 have been happening offline. Several of these events were unconferences and informal events happening around conferences.

My two favourite events of the year, in terms of social media, were BarCampAustin and PodCamp Montreal. Participating in (and observing) both events has had some rather profound implications in my social media life. These two unconferences were somewhat different but both were probably as useful, to me. One regret I have is that it’s unlikely that I’ll be able to attend BarCampAustinIV now that I’ve left Austin.

Other events have happened throughout 2008 which I find important in terms of social media. These include regular meetings like Yulblog, Yulbiz, and PodMtl. There are many other events which aren’t necessarily tied to social media but that I find interesting from a social media perspective. The recent Infopresse360 conference on innovation (with Malcolm Gladwell as keynote speaker) and a rather large number of informal meetups with people I’ve known through social media would qualify.

Despite the diversification of my social media life through 2008, blogging remains my most important social media activity. I now consider myself a full-fledged blogger and I think that my blog is representative of something about me.

Simply put, I’m proud to be a blogger. 

In 2008, a few things have happened through my blog which, I think, are rather significant. One is that someone who found me through Google contacted me directly about a contract in private-sector ethnography. As I’m currently going through professional reorientation, I take this contract to be rather significant. It’s actually possible that the Google result this person noticed wasn’t directly about my blog (the ranking of my diverse online profiles tends to shift around fairly regularly) but I still associate online profiles with blogging.

A set of blog-related occurences which I find significant has to do with the fact that my blog has been at the centre of a number of discussions with diverse people including podcasters and other social media people. My guess is that some of these discussions may lead to some interesting things for me in 2009.

Through 2008, this blog has become more anthropological. For several reasons, I wish to maintain it as a disparate blog, a blog about disparate topics. But it still participates in my gaining some recognition as an anthroblogger. One reason is that anthrobloggers are now more closely connected than before. Recently, anthroblogger Daniel Lende has sent a call for nominations for the best of the anthro blogosphere which he then posted as both a “round up” and a series of prizes. Before that, Savage Minds had organized an “awards ceremony” for an academic conference. And, perhaps the most important dimension of my ow blog being recognized in the anthroblogosphere, I have been discussing a number of things with Concordia-based anthrobloggers Owen Wiltshire and Maximilian Forte.

Still, anthropology isn’t the most prominent topic on this blog. In fact, my anthro-related posts tend to receive relatively little attention, outside of discussions with colleagues.

Since I conceive of this post as a follow-up on posts about statistics, I’ve gone through some of my stats here on Disparate.  Upgrades to  Wordpress.com also allow me to get a more detailed picture of what has been happening on this blog.

Through 2008, I’ve received over 55 131 hits on this blog, about 11% more than in 2007 for an average of 151 hits a day (I actually thought it was more but there are some days during which I receive relatively few hits, especially during weekends). The month I received the most hits was February 2007 with 5 967 hits but February and March 2008 were relatively close. The day I received the most hits was October 28, 2008, with 310 hits. This was the day after Myriade opened.

These numbers aren’t so significant. For one thing, hits don’t imply that people have read anything on my blog. Since all of my blogs are ad-free, I haven’t tried to increase traffic to this blog. But it’s still interesting to notice a few things.

The most obvious thing is that hits to rather silly posts are much more frequent than hits to posts I actually care about.

For instance, my six blogposts with the most hits:

Title Hits  
Facebook Celebs and Fakes 5 782 More stats
emachines Power Supply 4 800 More stats
Recording at 44.1 kHz, 16b with iPod 5G? 2 834 More stats
Blogspot v. WordPress.com, Blogger v. Wo 2 571 More stats
GERD and Stress 2 377 More stats
University Rankings and Diversity 2 219 More stats

And for 2008:

Title Hits  
Facebook Celebs and Fakes 3 984 More stats
emachines Power Supply 2 265 More stats
AT&T Yahoo Pro DSL to Belkin WiFi 1 527 More stats
GERD and Stress 1 430 More stats
Blogspot v. WordPress.com, Blogger v. Wo 1 151 More stats
University Rankings and Diversity 995 More stats

The Facebook post I wrote very quickly in July 2007. It was a quick reaction to something I had heard. Obviously, the post’s title  is the single reason for that post’s popularity. I get an average of 11 hits a day on that post for 4 001 hits in 2008. If I wanted to increase traffic, I’d post as many of these as possible.

The emachines post is my first post on this new blog (but I did import posts from my previous blog), back in January 2006. It seems to have helped a few people and gets regular traffic (six hits a day, in 2008). It’s not my most thoughtful post but it has its place. It’s still funny to notice that traffic to this blogpost increases even though one would assume it’s less relevant.

Rather unsurprisingly, my post about then-upcoming recording capabilities on the iPod 5G, from March 2006, is getting very few hits. But, for a while, it did get a number of hits (six a day in 2006) and I was a bit puzzled by that.

The AT&T post is my most popular post written in 2008. It was a simple troubleshooting session, like the aforementioned emachines post. These posts might be useful for some people and I occasionally get feedback from people about them. Another practical post regularly getting a few hits is about an inflatable mattress with built-in pump which came without clear instructions.

My post about blogging platform was in fact a repost of a comment I made on somebody else’s blog entry (though the original seems to be lost). From what I can see, it was most popular from June, 2007 through May, 2008. Since it was first posted, WordPress.com has been updated quite a bit and Blogger/Blogspot seems to have pretty much stalled. My comment/blogpost on the issue is fairly straightforward and it has put me in touch with some other bloggers.

The other two blogposts getting the most hits in 2008 are closer to things about which I care. Both entries were written in mid-2006 and are still relevant. The rankings post is short on content, but it serves as an “anchor” for some things I like to discuss in terms of educational institutions. The GERD post is among my most personal posts on this blog, especially in English. It’s one of the posts for which I received the most feedback. My perspective on the issue hasn’t changed much in the meantime.

Microblogue d'événement

Version éditée d’un message que je viens d’envoyer à mon ami Martin Lessard.

Le contexte direct, c’est une discussion que nous avons eue au sujet de mon utilisation de Twitter, la principale plateforme de microblogue. Pendant un événement quelconque (conférence, réunion, etc.), j’utilise Twitter pour faire du blogue en temps réel, du liveblogue.

Contrairement à certains, je pense que l’utilisation du microblogue peut être adaptée aux besoins de chaque utilisateur. D’ailleurs, c’est un aspect de la technologie que je trouve admirable: la possibilité d’utiliser des outils pour d’autres usages que ceux pour lesquels ils ont été conçus. C’est là que la technologie au sens propre dépasse l’outil. Dans mon cours de culture matérielle, j’appelle ça “unintended uses”, concept tout simple qui a beaucoup d’implications en rapport aux liens sociaux dans la chaîne qui va de la conception et de la construction d’un outil jusqu’à son utilisation et son «impact» social.

Donc, mon message édité.
Je pense pas mal à cette question de tweets («messages» sur Twitter) considérés comme intempestifs. Alors je lance quelques idées.

Ça m’apporte pas mal, de bloguer en temps réel par l’entremise de Twitter. Vraiment, je vois ça comme prendre des notes en public. Faut dire que la prise de notes est une seconde nature, pour moi. C’est comme ça que je structure ma pensée. Surtout avec des “outliners” mais ça marche aussi en linéaire.

De ce côté, je fais un peu comme ces journalistes sur Twitter qui utilisent le microblogue comme carnet de notes. Andy Carvin est mon exemple préféré. Il tweete plus vite que moi et ses tweets sont aussi utiles qu’un article de journal. Ma démarche est plus proche de la «lecture active» et du sens critique, mais c’est un peu la même idée. Dans mon cas, ça me permet même de remplacer un billet de blogue par une série de tweets.

L’avantage de la prise de notes en temps réel s’est dévoilé entre autres lors d’une présentation de Johannes Fabian, anthropologue émérite qui était à Montréal pendant une semaine bien remplie, le mois dernier. Je livebloguais sa première présentation, sur Twitter. En face de moi, il y avait deux anthropologues de Concordia (Maximilian Forte et Owen Wiltshire) que je connais entre autres comme blogueurs. Les deux prenaient des notes et l’un d’entre eux enregistrait la séance. Dans mes tweets, j’ai essayé de ne pas trop résumer ce que Fabian disait mais je prenais des notes sur mes propres réactions, je faisais part de mes observations de l’auditoire et je réfléchissais à des implications des idées énoncées. Après la présentation, Maximilian me demandait si j’allais bloguer là-dessus. J’ai pu lui dire en toute franchise que c’était déjà fait. Et Owen, un de mes anciens étudiants qui travaille maintenant sur la publication académique et le blogue, a maintenant accès à mes notes complètes, avec “timeline”.
Puissante méthode de prise de notes!

L’avantage de l’aspect public c’est premièrement que je peux avoir des «commentaires» en temps réel. J’en ai pas autant que j’aimerais, mais ça reste ce que je cherche, les commentaires. Le microbloguage me donne plus de commentaires que mon blogue principal, ici même sur WordPress. Facebook me donne plus de commentaires que l’un ou l’autre, mais c’est une autre histoire.

Dans certains cas, le livebloguage donne lieu à une véritable conversation parallèle. Mon exemple préféré, c’est probablement cette interaction que j’ai eue avec John Milles à la fin de la session d’Isabelle Lopez, lors de PodCamp Montréal (#pcmtl08). On parlait de culture d’Internet et je proposais qu’il y avait «une» culture d’Internet (comme on peut dire qu’il y a «une» culture chrétienne, disons). Milles, qui ne me savait pas anthropologue, me fait alors un tweet à propos de la notion classique de culture pour les anthropologues (monolithique, spécifiée dans l’espace, intemporelle…). J’ai alors pu le diriger vers la «crise de la représentation» en anthropologie depuis 1986 avec Writing Culture de Clifford et Marcus. Il m’a par la suite envoyé des références de la littérature juridique.

Bien sûr, c’est l’idée du “backchannel” appliqué au ‘Net. Ça fonctionne de façon très efficace pour des événements comme SXSW et BarCamp puisque tout le monde tweete en même temps. Mais ça peut fonctionner pour d’autres événements, si la pratique devient plus commune.

More on this later.”

Je crois que le bloguage en temps réel lors d’événements augmente la visibilité de l’événement lui-même. Ça marcherait mieux si je mettais des “hashtags” à chaque tweet. (Les “hashtags” sont des étiquettes textuelles précédées de la notation ‘#’, qui permettent d’identifier des «messages»). Le problème, c’est que c’est pas vraiment pratique de taper des hashtags continuellement, du moins sur un iPod touch. De toutes façons, ce type de redondance semble peu utile.

More on this later.”

Évidemment, le fait de microbloguer autant augmente un peu ma propre visibilité. Ces temps-ci, je commence à penser à des façons de me «vendre». C’est un peu difficile pour moi parce que j’ai pas l’habitude de me vendre et que je vois l’humilité comme une vertu. Mais ça semble nécessaire et je me cherche des moyens de me vendre tout en restant moi-même. Twitter me permet de me mettre en valeur dans un contexte qui rend cette pratique tout à fait appropriée (selon moi).

D’ailleurs, j’ai commencé à utiliser Twitter comme méthode de réseautage, pendant que j’étais à Austin. C’était quelques jours avant SXSW et je voulais me faire connaître localement. D’ailleurs, je conserve certaines choses de cette époque, y compris des contacts sur Twitter.

Ma méthode était toute simple: je me suis mis à «suivre» tous ceux qui suivaient @BarCampAustin. Ça faisait un bon paquet et ça me permettait de voir ce qui se passait. D’ailleurs, ça m’a permis d’aller observer des événements organisés par du monde de SXSW comme Gary Vaynerchuk et Scott Beale. Pour un ethnographe, y’a rien comme voir Kevin Rose avec son «entourage» ou d’apprendre que Dr. Tiki est d’origine lavalloise. 😉

Dans les “features” du microbloguage que je trouve particulièrement intéressantes, il y a les notations en ‘@’ et en ‘#’. Ni l’une, ni l’autre n’est si pratique sur un iPod touch, du moins avec les applis qu’on a. Mais le concept de base est très intéressant. Le ‘@’ est un peu l’équivalent du ping ou trackback, pouvant servir à attirer l’attention de quelqu’un d’autre (cette notation permet les réponses directes à des messages). C’est assez puissant comme principe et ça aide beaucoup dans le livebloguage (Muriel Ide et Martin Lessard ont utilisé cette méthode pour me contacter pendant WebCom/-Camp).

More on this later.”

D’après moi, avec des geeks, cette pratique du microblogue d’événement s’intensifie. Il prend même une place prépondérante, donnant au microblogue ce statut que les journalistes ont tant de difficulté à saisir. Lorsqu’il se passe quelque-chose, le microblogue est là pour couvrir l’événement.

Ce qui m’amène à ce “later“. Tout simple, dans le fond. Des instances de microblogues pour des événements. Surtout pour des événements préparés à l’avance, mais ça peut être une structure ad hoc à la Ushahidi d’Erik Hersman.

Laconica d’Evan Prodromou est tout désigné pour remplir la fonction à laquelle je pense mais ça peut être sur n’importe quelle plateforme. J’aime bien Identi.ca, qui est la plus grande instance Laconica. Par contre, j’utilise plus facilement Twitter, entre autres parce qu’il y a des clients Twitter pour l’iPod touch (y compris avec localisation).

Imaginons une (anti-)conférence à la PodCamp. Le même principe s’applique aux événements en-ligne (du genre “WebConference”) mais les rencontres face-à-face ont justement des avantages grâce au microbloguage. Surtout si on pense à la “serendipity”, à l’utilisation de plusieurs canaux de communication (cognitivement moins coûteuse dans un contexte de coprésence), à la facilité des conversations en petits groupes et au «langage non-verbal».

Donc, chaque événement a une instance de microblogue. Ça coûte pratiquement rien à gérer et ça peut vraiment ajouter de la valeur à l’événement.

Chaque personne inscrite à l’événement a un compte de microblogue qui est spécifique à l’instance de cet événement (ou peut utiliser un compte Laconica d’une autre instance et s’inscrire sur la nouvelle instance). Par défaut, tout le monde «suit» tout le monde (tout le monde est incrit pour voir tous les messages). Sur chaque “nametag” de la conférence, l’identifiant de la personne apparaît. Chaque présentateur est aussi lié à son identifiant. Le profil de chaque utilisateur peut être calqué sur un autre profil ou créé spécifiquement pour l’événement. Les portraits photos sont privilégiés, mais les avatars sont aussi permis. Tout ce qui est envoyé à travers l’instance est archivé et catalogué. S’il y a des façons de spécifier des positions dans l’espace, de façon précise (peut-être même avec une RFID qu’on peut désactiver), ce positionnement est inscrit dans l’instance. Comme ça, on peut se retrouver plus facilement pour discuter en semi-privé. D’ailleurs, ça serait facile d’inclure une façon de prendre des rendez-vous ou de noter des détails de conversations, pour se remémorer le tout plus tard. De belles intégrations possibles avec Google Calendar, par exemple.

Comme la liste des membres de l’instance est limitée, on peut avoir une appli qui facilite les notations ‘@’. Recherche «incrémentale», carnet d’adresse, auto-complétion… Les @ des présentateurs sont sous-entendus lors des présentations, on n’a pas à taper leurs noms au complet pour les citer. Dans le cas de conversations à plusieurs, ça devient légèrement compliqué, mais on peut quand même avoir une liste courte si c’est un panel ou d’autres méthodes si c’est plus large. D’ailleurs, les modérateurs pourraient utiliser ça pour faire la liste d’attente des interventions. (Ça, c’est du bonbon! J’imagine ce que ça donnerait à L’Université autrement!)

Comme Evan Prodromou en parlait lors de PodCamp Montréal, il y a toute la question du “microcasting” qui prend de l’ampleur. Avec une instance de microblogue liée à un événement, on pourrait avoir de la distribution de fichiers à l’interne. Fichiers de présentation (Powerpoint ou autre), fichiers médias, liens, etc. Les présentateurs peuvent préparer le tout à l’avance et envoyer leurs trucs au moment opportun. À la rigueur, ça peut même remplacer certaines utilisations de Powerpoint!

Plutôt que de devoir taper des hashtags d’événements (#pcmtl08), on n’a qu’à envoyer ses messages sur l’instance spécifique. Ceux qui ne participent pas à l’événement ne sont pas inondés de messages inopportuns. Nul besoin d’arrêter de suivre quelqu’un qui participe à un tel événement (comme ç’a été le cas avec #pcmtl08).

Une fois l’événement terminé, on peut faire ce qu’on veut avec l’instance. On peut y revenir, par exemple pour consulter la liste complète des participants. On peut retravailler ses notes pour les transformer en billets et même rapports. Ou on peut tout mettre ça de côté.

Pour le reste, ça serait comme l’utilisation de Twitter lors de SXSWi (y compris le cas Lacy, que je trouve fascinant) ou autre événement geek typique. Dans certains cas, les gens envoient les tweets directement sur des écrans autour des présentateurs.

Avec une instance spécifique, les choses sont plus simple à gérer. En plus, peu de risques de voir l’instance tomber en panne, comme c’était souvent le cas avec Twitter, pendant une assez longue période.

C’est une série d’idées en l’air et je tiens pas au détail spécifique. Mais je crois qu’il y a un besoin réel et que ça aide à mettre plusieurs choses sur une même plateforme. D’ailleurs, j’y avais pas trop pensé mais ça peut avoir des effets intéressants pour la gestion de conférences, pour des rencontres en-ligne, pour la couverture médiatique d’événements d’actualités, etc. Certains pourraient même penser à des modèles d’affaire qui incluent le microblogue comme valeur ajoutée. (Différents types de comptes, possibilité d’assister gratuitement à des conférences sans compte sur l’instance…)

Qu’en pensez-vous?

Éloge de la courtoisie en-ligne

Nous y voilà!

Après avoir terminé mon billet sur le contact social, j’ai reçu quelques commentaires et eu d’autres occasions de réfléchir à la question. Ce billet faisait suite à une interaction spécifique que j’ai vécue hier mais aussi à divers autres événements. En écrivant ce billet sur le contact social, j’ai eu l’idée (peut-être saugrenue) d’écrire une liste de «conseils d’ami» pour les gens qui désirent me contacter. Contrairement à mon attitude habituelle, j’ai rédigé cette liste dans un mode assez impératif et télégraphique. C’est peut-être contraire à mon habitude, mais c’est un exercice intéressant à faire, dans mon cas.

Bien qu’énoncés sur un ton quasi-sentencieux, ces conseils se veulent être des idées de base avec lesquelles je travaille quand on me sollicite (ce qui arrive plusieurs fois par jour). C’est un peu ma façon de dire: je suis très facile à contacter mais voici ce que je considère comme étant des bonnes et mauvaises idées dans une procédure de contact. Ça vaut pour mes lecteurs ici, pour mes étudiants (avant que je aie rencontrés), pour des contacts indirects, etc.

Pour ce qui est du «contact social», je parlais d’un contexte plus spécifique que ce que j’ai laissé entendre. Un des problèmes, c’est que même si j’ai de la facilité à décrire ce contexte, j’ai de la difficulté à le nommer d’une façon qui soit sans équivoque. C’est un des mondes auxquels je participe et il est lié à l’«écosystème geek». En parlant de «célébrité» dans le billet sur le contact social, je faisais référence à une situation assez précise qui est celle de la vie publique de certaines des personnes qui passent le plus clair de leur temps en-ligne. Les limites sont pas très claires mais c’est un groupe de quelques millions de personnes, dont plusieurs Anglophones des États-Unis, qui entrent dans une des logiques spécifiques de la socialisation en-ligne. Des gens qui vivent et qui oeuvrent dans le média social, le marketing social, le réseau social, la vie sociale médiée par les communications en-ligne, etc.

Des «socialiseurs alpha», si on veut.

C’est pas un groupe homogène, loi de là. Mais c’est un groupe qui a ses codes, comme tout groupe social. Certains individus enfreignent les règles et ils sont ostracisés, parfois sans le savoir.

Ce qui me permet de parler de courtoisie.

Un des trucs dont on parle beaucoup dans nos cours d’introduction, en anthropologie culturelle, c’est la diversité des normes de politesse à l’échelle humaine. Pas parce que c’est une partie essentielle de nos recherches, mais c’est souvent une façon assez efficace de faire comprendre des concepts de base à des gens qui n’ont pas (encore) de formation ethnographique ou de regard anthropologique. C’est encore plus efficace dans le cas d’étudiants qui ont déjà été formés dans une autre discipline et qui ont parfois tendance à ramener les concepts à leur expérience personnelle (ce qui, soit dit en passant, est souvent une bonne stratégie d’apprentissage quand elle est bien appliquée). L’idée de base, c’est qu’il n’y a pas d’«universal», de la politesse (malgré ce que disent Brown et Levinson). Il n’y a pas de règle universelle de politesse qui vaut pour l’ensemble de la population humaine, peu importe la distance temporelle ou culturelle. Chaque contexte culturel est bourré de règles de politesse, très souvent tacites, mais elles ne sont pas identiques d’un contexte à l’autre. Qui plus est, la même règle, énoncée de la même façon, a souvent des applications et des implications très différentes d’un contexte à l’autre. Donc, en contexte, il faut savoir se plier.

En classe, il y en a toujours pour essayer de trouver des exceptions à cette idée de base. Mais ça devient un petit jeu semi-compétitif plutôt qu’un réel processus de compréhension. D’après moi, ç’a un lien avec ce que les pédagogues anglophones appellent “Ways of Knowing”. Ce sont des gens qui croient encore qu’il n’existe qu’une vérité que le prof est en charge de dévoiler. Avec eux, il y a plusieurs étapes à franchir mais ils finissent parfois par passer à une compréhension plus souple de la réalité.

Donc, une fois qu’on peut travailler avec cette idée de base sur la non-universalité de règles de politesse spécifiques, on peut travailler avec des contextes dans lesquelles la politesse fonctionne. Et elle l’est fonctionnelle!

Mes «conseils d’ami» et mon «petit guide sur le contact social en-ligne» étaient à inscrire dans une telle optique. Mon erreur est de n’avoir pas assez décrit le contexte en question.

Si on pense à la notion de «blogosphère», on a déjà une idée du contexte. Pas des blogueurs isolés. Une sphère sociale qui est concentrée autour du blogue. Ces jours-ci, à part le blogue, il y a d’autres plates-formes à travers lesquelles les gens dont je parle entretiennent des rapports sociaux plus ou moins approfondis. Le micro-blogue comme Identi.ca et Twitter, par exemple. Mais aussi des réseaux sociaux comme Facebook ou même un service de signets sociaux comme Digg. C’est un «petit monde», mais c’est un groupe assez influent, puisqu’il lie entre eux beaucoup d’acteurs importants d’Internet. C’est un réseau tentaculaire, qui a sa présence dans divers milieux. C’est aussi, et c’est là que mes propos peuvent sembler particulièrement étranges, le «noyau d’Internet», en ce sens que ce sont des membres de ce groupe qui ont un certain contrôle sur plusieurs des choses qui se passent en-ligne. Pour utiliser une analogie qui date de l’ère nationale-industrielle (le siècle dernier), c’est un peu comme la «capitale» d’Internet. Ou, pour une analogie encore plus vieillotte, c’est la «Métropole» de l’Internet conçu comme Empire.

Donc, pour revenir à la courtoisie…

La spécificité culturelle du groupe dont je parle a créé des tas de trucs au cours des années, y compris ce qu’ils ont appelé la «Netiquette» (de «-net» pour «Internet» et «étiquette»). Ce qui peut contribuer à rendre mes propos difficiles à saisir pour ceux qui suivent une autre logique que la mienne, c’est que tout en citant (et apportant du support à) certaines composantes de cette étiquette, je la remets en contexte. Personnellement, je considère cette étiquette très valable dans le contexte qui nous préoccupe et j’affirme mon appartenance à un groupe socio-culturel précis qui fait partie de l’ensemble plus vaste auquel je fais référence. Mais je conserve mon approche ethnographique.

La Netiquette est si bien «internalisée» par certains qu’elles semblent provenir du sens commun (le «gros bon sens» dont je parlais hier). C’est d’ailleurs, d’après moi, ce qui explique certaines réactions très vives au bris d’étiquette: «comment peux-tu contrevenir à une règle aussi simple que celle de donner un titre clair à ton message?» (avec variantes plus insultantes). Comme j’ai tenté de l’expliquer en contexte semi-académique, une des bases du conflit en-ligne (la “flame war”), c’est la difficulté de se ressaisir après un bris de communication. Le bris de communication, on le tient pour acquis, il se produit de toutes façons. Mais c’est la façon de réétablir la communication qui change tout.

De la même façon, c’est pas tant le bris d’étiquette qui pose problème. Du moins, pas l’occasion spécifique de manquement à une règle précise. C’est la dynamique qui s’installe suite à de nombreux manquements aux «règles de base» de la vie sociale d’un groupe précis. L’effet immédiat, c’est le découpage du ‘Net en plus petites factions.

Et, personnellement, je trouve dommage ce fractionnement, cette balkanisation.

Qui plus est, c’est dans ce contexte que, malgré mon relativisme bien relatif, j’assigne le terme «éthique» à mon hédonisme. Pas une éthique absolue et rigide. Mais une orientation vers la bonne entente sociale.

Qu’on me comprenne bien (ça serait génial!), je me plains pas du comportement des gens, je ne jugent pas ceux qui se «comportent mal» ou qui enfreignent les règles de ce monde dans lequel je vis. Mais je trouve utile de parler de cette dynamique. Thérapeutique, même.

La raison spécifique qui m’a poussé à écrire ce billet, c’est que deux des commentaires que j’ai reçu suite à mes billets d’hier ont fait appel (probablement sans le vouloir) au «je fais comme ça me plaît et ça dérange personne». Là où je me sens presqu’obligé de dire quelque-chose, c’est que le «ça dérange personne» me semblerait plutôt myope dans un contexte où les gens ont divers liens entre eux. Désolé si ça choque, mais je me fais le devoir d’être honnête.

D’ailleurs, je crois que c’est la logique du «troll», ce personnage du ‘Net qui prend un «malin plaisir» à bousculer les gens sur les forums et les blogues. C’est aussi la logique du type macho qui se plaît à dire: «Je pince les fesses des filles. Dix-neuf fois sur 20, je reçois une baffe. Mais la vingtième, c’est la bonne». Personnellement, outre le fait que je sois féministe, j’ai pas tant de problèmes que ça avec cette idée quand il s’agit d’un contexte qui le permet (comme la France des années 1990, où j’ai souvent entendu ce genre de truc). Mais là où ça joue pas, d’après moi, c’est quand cette attitude est celle d’un individu qui se meut dans un contexte où ce genre de chose est très mal considéré (par exemple, le milieu cosmopolite contemporain en Amérique du Nord). Au niveau individuel, c’est peut-être pas si bête. Mais au niveau social, ça fait pas preuve d’un sens éthique très approfondi.

Pour revenir au «troll». Ce personnage quasi-mythique génère une ambiance très tendue, en-ligne. Individuellement, il peut facilement considérer qu’il est «dans son droit» et que ses actions n’ont que peu de conséquences négatives. Mais, ce qui se remarque facilement, c’est que ce même individu tolère mal le comportement des autres. Il se débat «comme un diable dans le bénitier», mais c’est souvent lui qui «sème le vent» et «récolte la tempête». Un forum sans «troll», c’est un milieu très agréable, “nurturing”. Mais il n’est besoin que d’un «troll» pour démolir l’atmosphère de bonne entente. Surtout si les autres membres du groupes réagissent trop fortement.

D’ailleurs, ça me fait penser à ceux qui envoient du pourriel et autres Plaies d’Internet. Ils ont exactement la logique du pinceur de femmes, mais menée à l’extrême. Si aussi peu que 0.01% des gens acceptent le message indésirable, ils pourront en tirer un certain profit à peu d’effort, peu importe ce qui affecte 99.99% des récipiendaires. Tant qu’il y aura des gens pour croire à leurs balivernes ou pour ouvrir des fichiers attachés provenant d’inconnus, ils auront peut-être raison à un niveau assez primaire («j’ai obtenu ce que je voulais sans me forcer»). Mais c’est la société au complet qui en souffre. Surtout quand on parle d’une société aussi diversifiée et complexe que celle qui vit en-ligne.

C’est intéressant de penser au fait que la culture en-ligne anglophone accorde une certaine place à la notion de «karma». Depuis une expression désignant une forme particulière de causalité à composante spirituelle, cette notion a pris, dans la culture geek, un acception spécifique liée au mérite relatif des propos tenus en-ligne, surtout sur le vénérable site Slashdot. Malgré le glissement de sens de causalité «mystique» à évaluation par les pairs, on peut lier les deux concepts dans une idée du comportement optimal pour la communication en-ligne: la courtoisie.

Les Anglophones ont tendance à se fier, sans les nommer ou même les connaître, aux maximes de Grice. J’ai beau percevoir qu’elles ne sont pas universelles, j’y vois un intérêt particulier dans le contexte autour duquel je tourne. L’idée de base, comme le diraient Wilson et Sperber, est que «tout acte de communication ostensive communique la présomption de sa propre pertinence optimale». Cette pertinence optimale est liée à un processus à la fois cognitif et communicatif qui fait appel à plusieurs des notions élaborées par Grice et par d’autres philosophes du langage. Dans le contexte qui m’intéresse, il y a une espèce de jeu entre deux orientations qui font appel à la même notion de pertinence: l’orientation individuelle («je m’exprime») souvent légaliste-réductive («j’ai bien le droit de m’exprimer») et l’orientation sociale («nous dialoguons») souvent éthique-idéaliste («le fait de dialoguer va sauver le monde»).

Aucun mystère sur mon orientation préférée…

Par contre, faut pas se leurrer: le fait d’être courtois, en-ligne, a aussi des effets positifs au niveau purement individuel. En étant courtois, on se permet très souvent d’obtenir de réels bénéfices, qui sont parfois financiers (c’est comme ça qu’on m’a payé un iPod touch). Je parle pas d’une causalité «cosmique» mais bien d’un processus précis par lequel la bonne entente génère directement une bonne ambiance.

Bon, évidemment, je semble postuler ma propre capacité à être courtois. Il m’arrive en fait très souvent de me faire désigner comme étant très (voire trop) courtois. C’est peut-être réaliste, comme description, même si certains ne sont peut-être pas d’accord.

À vous de décider.

Le petit guide du contact social en-ligne (brouillon)

Je viens de publier un «avis à ceux qui cherchent à me contacter». Et je pense à mon expertise au sujet de la socialisation en-ligne. Ça m’a donné l’idée d’écrire une sorte de guide, pour aider des gens qui n’ont pas tellement d’expérience dans le domaine. J’ai de la difficulté à me vendre.

Oui, je suis un papillon social. Je me lie facilement d’amitié avec les gens et j’ai généralement d’excellents contacts. En fait, je suis très peu sélectif: à la base, j’aime tout le monde.

Ce qui ne veut absolument pas dire que mon degré d’intimité est constant, peu importe l’individu. En fait, ma façon de gérer le degré d’intimité est relativement complexe et dépend d’un grand nombre de facteurs. C’est bien conscient mais difficile à verbaliser, surtout en public.

Et ça m’amène à penser au fait que, comme plusieurs, je suis «très sollicité». Chaque jour, je reçois plusieurs requêtes de la part de gens qui veulent être en contact avec moi, d’une façon ou d’une autre. C’est tellement fréquent, que j’y pense peu. Mais ça fait partie de mon quotidien, comme c’est le cas pour beaucoup de gens qui passent du temps en-ligne (blogueurs, membres de réseaux sociaux, etc.).

Évidemment, un bon nombre de ces requêtes font partie de la catégorie «indésirable». On pourrait faire l’inventaire des Dix Grandes Plaies d’Internet, du pourriel jusqu’à la sollicitation  intempestive. Mais mon but ici est plus large. Discuter de certaines façons d’établir le contact social. Qu’il s’agisse de se lier d’amitié ou simplement d’entrer en relation sociale diffuse (de devenir la «connaissance» de quelqu’un d’autre).

La question de base: comment effectuer une requête appropriée pour se mettre en contact avec quelqu’un? Il y a des questions plus spécifiques. Par exemple, comment démontrer à quelqu’un que nos intentions sont légitimes? C’est pas très compliqué et c’est très rapide. Mais ça fait appel à une logique particulière que je crois bien connaître.

Une bonne partie de tout ça, c’est ce qu’on appelle ici «le gros bon sens». «Ce qui devrait être évident.» Mais, comme nous le disons souvent en ethnographie, ce qui semble évident pour certains peut paraître très bizarre pour d’autres. Dans le fond, le contact social en-ligne a ses propres contextes culturels et il faut apprendre à s’installer en-ligne comme on apprend à emménager dans une nouvelle région. Si la plupart des choses que je dis ici semblent très évidentes, ça n’implique pas qu’elles sont bien connues du «public en général».

Donc, quelle est la logique du contact social en-ligne?

Il faut d’abord bien comprendre que les gens qui passent beaucoup de temps en-ligne reçoivent des tonnes de requêtes à chaque jour. Même un papillon social comme moi finit par être sélectif. On veut bien être inclusifs mais on veut pas être inondés, alors on trie les requêtes qui nous parviennent. On veut bien faire confiance, mais on veut pas être dupes, alors on se tient sur nos gardes.

Donc, pour contacter quelqu’un comme moi, «y a la manière».

Une dimension très importante, c’est la transparence. Je pense même à la «transparence radicale». En se présentant aux autres, vaut mieux être transparent. Pas qu’il faut tout dévoiler, bien au contraire. Il faut «contrôler son masque». Il faut «manipuler le voile». Une excellente façon, c’est d’être transparent.

L’idée de base, derrière ce concept, c’est que l’anonymat absolu est illusoire. Tout ce qu’on fait en-ligne laisse une trace. Si les gens veulent nous retracer, ils ont souvent la possibilité de le faire. En donnant accès à un profil public, on évite certaines intrusions.

C’est un peu la même idée derrière la «géolocation». Dans «notre monde post-industriel», nous sommes souvent faciles à localiser dans l’espace (grâce, entre autres, à la radio-identification). D’un autre côté, les gens veulent parfois faire connaître aux autres leur situation géographique et ce pour de multiples raisons. En donnant aux gens quelques informations sur notre présence géographique, on tente de contrôler une partie de l’information à notre sujet. La «géolocation» peut aller de la très grande précision temporelle et géographique («je suis au bout du comptoir de Caffè in Gamba jusqu’à 13h30») jusqu’au plus vague («je serai de retour en Europe pour une période indéterminée, au cours des six prochains mois»). Il est par ailleurs possible de guider les gens sur une fausse piste, de leur faire croire qu’on est ailleurs que là où on est réellement. Il est également possible de donner juste assez de précisions pour que les gens n’aient pas d’intérêt particulier à nous «traquer». C’est un peu une contre-attaque face aux intrusions dans notre vie privée.

Puisque plusieurs «Internautes» ont adopté de telles stratégies contre les intrusions, il est important de respecter ces stratégies et il peut être utile d’adopter des stratégies similaires. Ce qui implique qu’il faudrait accepter l’image que veut projeter l’individu et donner à cet individu la possibilité de se faire une image de nous.

Dans la plupart des contextes sociaux, les gens se dévoilent beaucoup plus facilement à ceux qui se dévoilent eux-mêmes. Dans certains coins du monde (une bonne partie de la blogosphère mais aussi une grande partie de l’Afrique), les gens ont une façon très sophistiquée de se montrer très transparents tout en conservant une grande partie de leur vie très secrète. Se cacher en public. C’est une forme radicale de la «présentation de soi». Aucune hypocrisie dans tout ça. Rien de sournois. Mais une transparence bien contrôlée. Radicale par son utilité (et non par son manque de pudeur).

«En-ligne, tout le monde agit comme une célébrité.» En fait, tout le monde vit une vie assez publique, sur le ‘Net. Ce qui implique plusieurs choses. Tout d’abord qu’il est presqu’aussi difficile de protéger sa vie privée en-ligne que dans une ville africaine typique (où la gestion de la frontière entre vie publique et vie privée fait l’objet d’une très grande sophistication). Ça implique aussi que chaque personne est moins fragile aux assauts de la célébrité puisqu’il y a beaucoup plus d’information sur beaucoup plus de personnes. C’est un peu la théorie du bruit dans la lutte contre les paparazzi et autres prédateurs. C’est là où la transparence de plusieurs aide à conserver l’anonymat relatif de chacun.

D’après moi, la méthode la plus efficace de se montrer transparent, c’est de se construire un profil public sur un blogue et/ou sur un réseau social. Il y a des tas de façons de construire son profil selon nos propres besoins et intérêts, l’effet reste le même. C’est une façon de se «présenter», au sens fort du terme.

Le rôle du profil est beaucoup plus complexe que ne semblent le croire ces journalistes qui commentent la vie des «Internautes». Oui, ça peut être une «carte de visite», surtout utile dans le réseautage professionnel. Pour certains, c’est un peu comme une fiche d’agence de rencontre (avec poids et taille). Plusieurs personnes rendent publiques des choses qui semblent compromettantes. Mais c’est surtout une façon de contrôler l’image,

Dans une certaine mesure, «plus on dévoile, plus on cache». En offrant aux gens la possibilité d’en savoir plus sur nous, on se permet une marge de manœuvre. D’ailleurs, on peut se créer un personnage de toutes pièces, ce que beaucoup ont fait à une certaine époque. C’est une technique de dissimulation, d’assombrissement. Ou, en pensant à l’informatique, c’est une méthode de cryptage et d’«obfuscation».

Mais on peut aussi «être soi-même» et s’accepter tel quel. D’un point de vue «philosophie de vie», c’est pas mauvais, à mon sens.

En bâtissant son profil, on pense à ce qu’on veut dévoiler. Le degré de précision varie énormément en fonction de nos façons de procéder et en fonction des contextes. Rien de linéaire dans tout ça. Il y a des choses qu’on dévoilerait volontiers à une étrangère et qu’on n’avouerait pas à des proches. On peut maintenir une certaine personnalité publique qui est parfois plus réelle que notre comportement en privé. Et on utilise peut-être plus de tact avec des amis qu’avec des gens qui nous rencontrent par hasard.

Il y a toute la question de la vie privée, bien sûr. Mais c’est pas tout. D’ailleurs, faut la complexifier, cette idée de «vie privée». Beaucoup de ce qu’on peut dire sur soi-même peut avoir l’effet d’impliquer d’autres personnes. C’est parfois évident, parfois très subtil. La stratégie de «transparence radicale» dans le contact social en-ligne est parfois difficile à concilier avec notre vie sociale hors-ligne. Mais on ne peut pas se permettre de ne rien dire. Le tout est une question de dosage.

Il y a de multiples façons de se bâtir un profil public et elles sont généralement faciles à utiliser. La meilleure méthode dépend généralement du contexte et, outre le temps nécessaire pour les mettre à jour (individuellement ou de façon centralisée), il y a peu d’inconvénients d’avoir de nombreux profils publics sur différents services.

Personnellement, je trouve qu’un blogue est un excellent moyen de conserver un profil public. Ceux qui laissent des commentaires sur des blogues ont un intérêt tout particulier à se créer un profil de blogueur, même s’ils ne publient pas de billets eux-mêmes. Il y a un sens de la réciprocité, dans le monde du blogue. En fait, il y a toute une négociation au sujet des différences entre commentaire et billet. Il est parfois préférable d’écrire son propre billet en réponse à celui d’un autre (les liens entre billets sont répertoriés par les “pings” et “trackbacks”). Mais, en laissant un commentaire sur le blogue de quelqu’un d’autre, on fait une promotion indirecte: «modérée et tempérée» (dans tous les sens de ces termes).

Ma préférence va à WordPress.com et Disparate est mon blogue principal. Sans être un véritable réseau social, WordPress.com a quelques éléments qui facilitent les contacts entre blogueurs. Par exemple, tout commentaire publié sur un blogue WordPress.com par un utilisateur de WordPress.com sera automatiquement lié à ce compte, ce qui facilite l’écriture du commentaire (nul besoin de taper les informations) et lie le commentateur à son identité. Blogger (ou Blogspot.com) a aussi certains de ces avantages mais puisque plusieurs blogues sur Blogger acceptent les identifiants OpenID et que WordPress.com procure de tels identifiants, j’ai tendance à m’identifier à travers WordPress.com plutôt qu’à travers Google/Blogger.

Hors du monde des blogues, il y a celui des services de réseaux sociaux, depuis SixDegrees.com (à l’époque) à OpenSocial (à l’avenir). Tous ces services offrent à l’utilisateur la possibilité de créer un profil (général ou spécialisé) et de spécifier des liens que nous avons avec d’autres personnes.

Ces temps-ci, un peu tout ce qui est en-ligne a une dimension «sociale» en ce sens qu’il est généralement possible d’utiliser un peu n’importe quoi pour se lier à quelqu’un d’autre. Dans chaque cas, il y a un «travail de l’image» plus ou moins sophistiqué. Sans qu’on soit obligés d’entreprendre ce «travail de l’image» de façon très directe, ceux qui sont actifs en-ligne (y compris de nombreux adolescents) sont passés maîtres dans l’art de jouer avec leurs identités.

Il peut aussi être utile de créer un profil public sur des plates-formes de microblogue, comme Identi.ca et Twitter. Ces plates-formes ont un effet assez intéressant, au niveau du contact social. Le profil de chaque utilisateur est plutôt squelettique, mais les liens entre utilisateurs ont un certain degré de sophistication parce qu’il y a une distinction entre lien unidirectionnel et lien bidirectionnel. En fait, c’est relativement difficile à décrire hors-contexte alors je crois que je vais laisser tomber cette section pour l’instant. Un bon préalable pour comprendre la base du microbloguage, c’est ce court vidéo, aussi disponible avec sous-titres français.

Tout ça pour parler de profil public!

En commençant ce billet, je croyais élaborer plusieurs autres aspects. Mais je crois quand même que la base est là et je vais probablement écrire d’autres billets sur la même question, dans le futur.

Quand même quelques bribes, histoire de conserver ce billet «en chantier».

Un point important, d’après moi, c’est qu’il est généralement préférable de laisser aux autres le soin de se lier à nous, sauf quand il y a un lien qui peut être établi. C’est un peu l’idée derrière mon billet précédent. Oh, bien sûr, on peut aller au-devant des gens dans un contexte spécifique. Si nous sommes au même événement, on peut aller se présenter «sans autre». Dès qu’il y a communauté de pratique (ou communauté d’expérience), on peut en profiter pour faire connaissance. S’agit simplement de ne pas s’accaparer l’attention de qui que ce soit et d’accepter la façon qu’a l’autre de manifester ses opinions.

Donc, en contexte (même en-ligne), on peut aller au-devant des gens.

Mais, hors-contexte, c’est une idée assez saugrenue que d’aller se présenter chez les gens sans y avoir été conviés.

Pour moi, c’est un peu une question de courtoisie. Mais il y a aussi une question de la compréhension du contexte. Même si nous réagissons tous un peu de la même façon aux appels non-solicités, plusieurs ont de la difficulté à comprendre le protocole.

Et le protocole est pas si différent de la vie hors-ligne. D’ailleurs, une technique très utile dans les contextes hors-ligne et qui a son importance en-ligne, c’est l’utilisation d’intermédiaires. Peut-être parce que je pense au Mali, j’ai tendance à penser au rôle du griot et au jeu très complexe de l’indirection, dans le contact social. Le réseau professionnel LinkedIn fait appel à une version très fruste de ce principe d’indirection, sans étoffer le rôle de l’intermédiaire. Pourtant, c’est souvent en construisant la médiation sociale qu’on comprend vraiment comment fonctionnent les rapports sociaux.

Toujours est-il qu’il y a une marche à suivre, quand on veut contacter les gens en-ligne. Ce protocole est beaucoup plus fluide que ne peuvent l’être les codes sociaux les mieux connus dans les sociétés industriels. C’est peut-être ce qui trompe les gens peu expérimentés, qui croient que «sur Internet, on peut tout faire».

D’où l’idée d’aider les gens à comprendre le contact social en-ligne.

Ce billet a été en partie motivé par une requête qui m’a été envoyée par courriel. Cette personne tentait de se lier d’amitié avec moi mais sa requête était décontextualisée et très vague. Je lui ai donc écrit une réponse qui contenait certains éléments de ce que j’ai voulu écrire ici.

Voici un extrait de ma réponse:

Si t’as toi-même un blogue, c’est une excellente façon de se présenter. Ou un compte sur un des multiples réseaux sociaux. Après, tu peux laisser le lien sur ton profil quand tu contactes quelqu’un et laisser aux autres le soin de se lier à toi, si tu les intéresses. C’est très facile et très efficace. Les messages non-sollicités, directement à l’adresse courriel de quelqu’un, ça éveille des suspicions. Surtout quand le titre est très générique ou que le contenu du message est pas suffisamment spécifique. Pas de ta faute, mais c’est le contexte.

En fait, la meilleure méthode, c’est de passer par des contacts préétablis. Si on a des amis communs, le tour est joué. Sinon, la deuxième meilleure méthode, c’est de laisser un commentaire vraiment très pertinent sur le blogue de quelqu’un que tu veux connaître. C’est alors cette personne qui te contactera. Mais si le commentaire n’est pas assez pertinent, cette même personne peut croire que c’est un truc indésirable et effacer ton commentaire, voire t’inclure dans une liste noire.

J’utilise pas Yahoo! Messenger, non. Et je suis pas assez souvent sur d’autres plateformes de messagerie pour accepter de converser avec des gens, comme ça. Je sais que c’est une technique utilisée par certaines personnes sérieuses, mais c’est surtout un moyen utilisé par des gens malveillants.

Si vous avez besoin d’aide, vous savez comment me contacter! 😉