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Retour à Facebook?

Maintenant que Twitter commence à franchement m’énerver, je risque d’utiliser Facebook plus activement.

D’ailleurs, ça fait longtemps que je pense à repenser mes activités dans les médias sociaux. J’ai eu une passe un peu trop “broadcast”. J’aimerais être plus «interactif».

Faut dire que, comme la plupart des gens que je connais, je blogue presque plus. Twitter avait pris le relai, d’une certaine façon, mais seulement dans une direction. Finalement, après plusieurs années, je me rends compte que j’ai peu d’interactions sur Twitter. Sur mon compte principal, du moins.

Ce qui m’a fait remarquer tout ça, en fait, c’est d’être presque forcé de me concentrer sur une plateforme à la fois. Jusqu’à tout récemment, j’avais l’habitude d’envoyer les mêmes trucs sur plusieurs plateformes (Facebook, StatusNet, Twitter, Tumblr, LinkedIn…). Je sais bien que plusieurs personnes détestent le “crossposting”, mais c’était permis et ça me convenait.

J’utilisais le service Ping.fm, qui rendait la tâche très facile. Entre autres, il me permettait de distinguer entre des «mises à jour de statut» (“status updates”) d’envois de «microblogue». La différence était subtile et n’apparaissait pas sur toutes les plateformes, mais je la trouvais utile. Comme plusieurs le savent, mes «statuts» sont généralement bilingues, accordant une valeur particulière à la version française. C’était tout bête, comme truc, mais ça fonctionnait pour moi.

Malheureusement, Ping.fm a été acheté par Seesmic qui a été acheté par HootSuite. Par ces rachats, certaines limites ont été imposées et certaines fonctionnalités ont disparu. J’avais l’habitude d’envoyer mes trucs à plusieurs endroits à la fois, mais ça devient plus difficile à faire. Ceux qui détestent le “crossposting” seront peut-être satisfaits, mais ça m’embête un peu.

En même temps, c’est devenu plus facile de partager sur une plateforme donnée à la fois. Entre autres grâce au support natif dans OS X comme dans iOS et Android. Plusieurs «contenus» (liens et images, surtout) peuvent être envoyés directement à Facebook ou Twitter sans quitter l’application en cours d’utilisation. Pas mal. Mais ça ne facilite pas l’envoi simultané à Twitter et Facebook. Ou l’envoi sur StatusNet, Tumblr, LinkedIn, etc.

Je pensais donc à me réinvestir sur une autre plateforme.

Pourquoi Facebook? En fait, c’est pour une raison très simple: c’est sur Facebook que j’ai le plus d’interaction. Au-delà de tous les principes et de toutes les questions techniques, c’est ce qui compte le plus, pour moi. Si je suis honnête avec moi-même.

Pendant des années, j’ai essayé d’avoir le plus d’interactions possibles sur diverses plateformes. On peut dire que ma méthode était moins qu’adéquate pour toutes sortes de raisons, mais j’essayais quand même, à ma façon. La leçon que j’aurais peut-être dû apprendre, en envoyant les mêmes choses sur différentes plateformes, c’est qu’une seule d’entre ces plateformes devrait me suffire. Et c’est peut-être dommage mais cette plateforme semble être Facebook.

Pas que je vais abandonner les autres plateformes. Mais elles auront probablement un rôle différent, pour moi. Honnêtement, je suis pas certain quel rôle jouera chacune de ces plateformes. On verra à l’usage.

D’ailleurs, ç’a toujours été ma philosophie, avec mes comptes personnels: j’expérimente, je m’amuse et je vois ce qui reste. Assez différent avec des comptes organisationnels ou professionnels. Mais l’idée de base est que mon usage personnel me donne une expérience qui est utile dans le reste de ma vie.

D’ailleurs, mon compte @iethnographer sur Twitter remplit bien sa fonction. Je l’utilise peu mais, quand je l’utilise, ça «fonctionne». Pas que ça démarre des longues discussions, mais ça me permet d’avoir des interactions ciblées. C’est tout ce que je veux. D’ailleurs, les abonnés de ce compte sont généralement des gens ou des groupes avec qui j’ai des intérêts en commun. Sur mon compte perso, j’ai accumulé pas mal d’abonnés qui ont surtout un intérêt pour les médias sociaux, souvent pour des buts un peu douteux. J’ai moins de nouveaux abonnés de ce type, mais je peux pas dire que j’ai réseau bien ciblé, sur mon principal compte Twitter. Évidemment, j’aurais pu éviter cette situation, si j’avais dédié mon compte à un sujet spécifique ou si j’avais pris soin de suivre des gens avec qui j’ai des intérêts communs. J’ai fait un peu de ça de 2007 à 2008 mais, depuis, c’est devenu plus difficile.

Qu’en est-il des autres plateformes? Je vais probablement continuer à les utiliser, à l’occasion, mais je crois que c’est le moment pour moi de me «regrouper». À une certaine époque (jusqu’en 2010, disons), j’accumulais des comptes sur toutes les plateformes possibles et imaginables. Pas que je m’investissais outremesure, mais j’essayais un peu tout, je sautais dans le «chariot» (le “bandwagon”). En présentation (à PodCamp, par exemple), j’avais tendance à dire qu’on pouvait me trouver sur n’importe quelle plateforme et j’invitais les gens à me faire signe s’ils étaient sur une plateforme où je n’avais pas de présence.

Depuis environ deux ans, j’ai cessé d’ouvrir des compte sur chaque nouvelle plateforme. Pas que c’était une décision consciente de me concentrer sur celles que j’utilisais déjà. Mais j’ai arrêté de «sauter dans le train en marche». Ainsi, je n’ai pas de compte sur Pinterest, Path, App.net ou Instagram. Et je sous-utilise certains des comptes que j’ai ouverts (Branch, Diaspora, Academia.edu, Quora…). Dans le fond, j’ai pas besoin de grand-chose, pour mon usage personnel. Même pour expérimenter.

Certaines des plateformes que j’utilisais ont disparu. D’ailleurs, ce qui s’est passé avec Google Wave a eu un drôle d’effet sur moi. J’avais espoir que ça puisse devenir quelque-chose de formidable. J’ai été si amèrement déçu que ma perception de Google a pris une nouvelle tournure. D’ailleurs, parlant de Google, leur acquisition et destruction d’Aardvark (vark.com) m’a aussi perturbé. Dans toute sa simplicité, ‘Vark était devenu une super plateforme, pour moi. Si ça peut paraître bête pour certains (surtout ceux qui croient que Quora et Stack Overflow peuvent remplir les mêmes fonctions), j’ai perdu quelque-chose quand Google a étouffé l’Aardvark dans l’œuf.

Et ne parlons pas de Google Buzz.

Mais un mot quand même au sujet de Google+, qui peut être ou devenir la principale plateforme de médias sociaux, pour certains…

En fait, ces derniers temps, j’ai pensé à me concentrer sur Google+ plutôt que sur Facebook ou d’autres plateformes. Un avantage, c’est que c’est une plateforme assez polyvalente, puisqu’on peut y partager toutes sortes de choses. Puisque je dispose d’un Nexus 7, ça pourrait devenir ma plateforme privilégiée. C’est peut-être même ce qui va se passer, après un certain temps. Mais probablement pas pour le moment.

Le principal problème que j’ai, avec Google+, c’est que j’aurais besoin de m’y investir à fond pour en retirer quelque-chose d’intéressant. Pas que j’y ai pas de contacts. En fait, je suis dans plus de cercles G+ que je n’ai d’«amis» sur Facebook. Mais ces contacts G+ demandent un autre type d’attention que ce que je suis disposé à accorder. Et, j’insiste, c’est une question qualitative, pas quantitative. Je parle pas d’un effort accru mais d’un effort distinct.

Parce qu’utiliser G+, pour moi, ça entre pas dans ma routine.

Pas que ce que j’y envoie tombe dans le vide. Proportionnellement, j’y reçois presqu’autant de retours que sur mon compte Twitter personnel. Et ces interactions sont tout-à-fait valables, dans le contexte. Mais elles sont d’un certain type, lié à ceux de mes contacts qui participent à une certaine sphère technologique. Pour rendre la plateforme vraiment satisfaisante, ça me demanderait un boulot de fond. Je devrais changer ma façon de procéder, provoquer de nouveaux types d’interactions, me lier à des gens qui partagent d’autres types d’intérêts, «produire du contenu» d’un certain type, etc.

Faut dire qu’il manque certains trucs, à Google+ (qui a pourtant fait son apparition il y a un an et demi). Par exemple, je peux pas envoyer des trucs sur G+ à partir d’autres plateformes, y compris WordPress et Foursquare. Je peux archiver mes envois grâce à ThinkUp, mais ça demeure bien limité. Pas vraiment de façon d’explorer les recoins de mon réseau social au-delà du premier degré. Pas vraiment de «groupes de discussion», non plus. Et les profils sont aussi limités que ceux de Google Profiles.

En disant tout ça, je continue à réfléchir (c’est un peu pour ça que j’écris). Peut-être que G+ deviendra bientôt ma plateforme de choix, surtout si j’arrive à me convaincre que les obstacles sont «dans ma tête». Un peu comme ma décision de «donner une chance à Android» (plutôt insatisfaisant), j’essaie non seulement de garder l’esprit ouvert mais de faire quelques efforts vers d’autres façons de fonctionner.

Un problème particulier, c’est que Google+ m’inspire pas. Je vois mal ce que ça peut devenir. J’y vois pas d’avantage majeur par rapport à Twitter et Facebook, malgré la réputation de Google dans certains de mes cercles d’amis. Bien que je sois sensible au discours sur l’ouverture et que le comportement corporatif de Facebook et Twitter puisse laisser à désirer, j’ai encore rien vu dans Google+ qui peut ouvrir des nouvelles possibilités, pour moi. Et les beaux principes qui semblent avantager Google dans les yeux de certains n’ont que peu de valeur à mes yeux quand ils sont associés à une entreprise qui, à la fois, accorde si peu d’importance à l’être humain et se concentre tellement sur la publicité.

En passant, je comprends bien que G+ est bien plus qu’une plateforme de média social. Mais je pense ici à mes activités dans les médias sociaux, pas aux objectifs que Google s’est fixé. Je trouve que l’engin de recherche Google continue à se détériorer et G+ n’a pas eu d’effet bien positif de ce côté. Je pense même qu’il y a une méprise fondamentale sur le type d’activité qui rend les médias sociaux si intéressants.

Ce qui me pousse à concentrer certaines de mes activités de médias sociaux sur Facebook.

Depuis sept ans que je suis sur Facebook, j’ai pu observer beaucoup de changements. Plusieurs de ces changements ont un effet négatif sur l’expérience générale de la plateforme. Mais certains sont assez utiles, pour moi.

En 2005, mes seuls contacts Facebook étaient quelques-uns des étudiants avec lesquels j’étais en contact, aux États-Unis, y compris certains de ceux qui suivaient mes cours, à Bridgewater. Par la suite, j’ai eu quelques contacts Facebook dans des universités canadiennes. Mais c’est seulement  au moment où la plateforme a été ouverte à tout le monde que mon réseau sur Facebook a pris son sens.

Il y a aussi eu la période des applications. Plusieurs d’entre elles causaient plus de frustration que de nouveaux usages, mais elles ont poussé les gens à investir plus de temps sur Facebook, ce qui a eu certains effets intéressants sur l’utilisation de la plateforme. Ce que plusieurs ont bien compris, c’est qu’une fois que les gens sont sur une plateforme, ils risquent d’y passer plus de temps. Même avant les jeux sur Facebook (Spymaster, d’abord, puis FarmVille et autres phénomènes de masse), les applications ont eu pour effet d’asseoir la plateforme sur une base plus solide.

Dans les autres développements plutôt utiles, il y a eu l’ajout de «flux d’actualités» (“newsfeeds”) et l’amélioration du système de messagerie. J’ai jamais été très fort sur le clavardage alors le système hybride que Facebook propose tend à me convenir relativement bien.

Évidemment, il y a des tas de trucs qui me fatiguent, avec Facebook. Mais, finalement, c’est moins problématique que ça l’était, à une certaine époque.

Donc, on verra bien ce qui va se passer. Disons simplement que je vais retourner à Facebook avec un esprit ouvert.

 

Reply to Alex Gagnon’s Google Paradox

[Tried adding a comment directly on Alex Gagnon’s Posterous blog, but it kept stalling. So I’ll post this here, which may make for a different kind of interaction. Besides, I’d like to blog a bit more.]

The Google Paradox – Marc-Alexandre Gagnon.

We seem to be finding very different answers to rather similar questions. So I sincerely hope we’ll have the opportunity to meet and discuss these things in a local café.

But still, a few thoughts, in no particular order.

Let’s be clear on what we mean by “culture.” Sounds like there’s a tension, here, between the ways the concept signifies in: “cultural industry,” “Minister of culture,” “pop culture,” “our culture,” and “nature vs. culture.” As a cultural anthropologist, I tend to navigate more toward the latter contexts, but there are significant connections through these diverse conceptual frames.

Speaking of significance… It can be a useful concept, with some links to “relevance.” Especially if we think about Relevance Theory as defined by Deirdre Wilson and Dan Sperber. Their theory is about communication and cognition, with some strange claims about semiotics. Significance can bridge the gap between their notion of relevance and what insight semiotics may provide.

Chances are, you’re not really singling out Google, right? Blekko and Bing are providing similar results for similar reasons. Google may be the target of most SEO, but current search engines share a fairly unified notion of “quality content.”

Speaking of quality… As mentioned on Twitter, we might think of quality as a social construct. Especially “now.” The modern era had a lot to do with tastemakers, which were given some “authority/influence/power” through a rather specific social process. Similar to what @ChrisBrogan and @Julien call “trust agents.” In sociology, we talk about “gatekeepers” in pretty much the same way. And Duchamp woke a few people up in showing the effects of museumization. We had similar things in music, though my courses in musical æsthetics paid relatively little attention to these.
The basic insight from most “posts” (postcolonialism, poststructuralism, postmodernism, postnationalism, postindustrialism…) is that rigid structures may crumble. Totalitarian and authoritarian regimes, of course, but also the very idea of the Nation-State with “checkbox democracy” focused on the representation of predefined “interest groups.” Self-labeled arbiters of good taste, of course, but also the notion that “quality” is an immanent feature of the art object.

And speaking of art objects… People still talk about masterpieces, great works, and cathedrals. But we may also talk about the bazaar, “the eye of the beholder,” and “life as an art form.” Life is too short for everyone to be looking at the same old “artworks.” After all, “Life, sex, and art aren’t spectator sports.”

As for our logocentrism (“language media”), it’s difficult but possible to get beyond this ethnocentric bias. Part of this was prefigured in much 20th Century philosophy (from Russell to Davidson) and popular culture (Wings of Desire). But we can have a broader approach. In anthropology, we work on several things which are directly related to this, from linguistic anthropology and the ethnography of communication to cognitive anthropology and the anthropology of senses. We may live in a “visual” society but our obsession is with language. Which has a lot to do with the fact that the Internet was set in a Euro-American context.
But “our culture” isn’t a prison. We can adopt a broader worldview.