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Santé encourageante

Il y a un an, jour pour jour, aujourd’hui, j’étais dans un piteux état, physiquement. Aujourd’hui, je suis dans la meilleure forme physique que j’ai été depuis au moins dix ans. Une chance que j’ai eu un peu d’encouragement.

J’hésite à écrire ce billet. Bloguer à propos de ma santé a pas toujours des effets très positifs. Mais je crois que c’est important, pour moi, de décrire tout ça. Pour moi-même, d’abord, parce que j’aime bien les anniversaires. Mais pour les autres, aussi, si ça peut les encourager. J’espère simplement que ça peut m’aider à parler moins de santé et de me concentrer sur autres choses. Avec une énergie renouvelée, je suis prêt à passer à d’autres étapes. Peu importe ce qui arrive, 2014 risque d’être une année très différente de 2013.

Depuis plusieurs années, ma condition physique  a été une source de beaucoup de soucis et, surtout, de découragement. Il y a près de vingt ans, j’ai commencé à souffrir de divers problèmes de santé. Jusqu’à maintenant, j’ai aucune idée de ce qui s’est vraiment passé. Ma période la plus sombre a débuté par un ulcère d’estomac qui fut suivi de reflux gastro-œsophagien. Par la suite, j’ai subi des problèmes chroniques sur lesquels je n’élaborerai plus (l’ayant fait plus tôt),  que j’ai trouvé particulièrement handicapants. Je commence à peine à me sortir de tout ça. Et ça dure depuis mon deuxième séjour au Mali, en 2002.

À plusieurs reprises au cours de ces années, j’ai pris la décision de prendre ma santé en main. Pas si facile. J’avais toute la motivation du monde mais, au final, assez peu de support.

Oh, pas que les gens aient été de mauvaise volonté. Mes amis et mes proches ont fait tout ce qui leur était possible, pour m’aider. Mais c’est pas facile, pour plusieurs raisons. Une d’entre elles est que je suis «difficile à aider», en ce sens que j’accepte rarement de l’aide. Mais le problème le plus épineux c’est que l’aide dont j’avais besoin était bien spécifique. Beaucoup de choses que les gens font, de façon tout-à-fait anodine, ont surtout un impact négatif sur moi. Pas de leur faute, mais une petite phrase lancée comme si de rien n’était peut me décourager assez profondément. Sans compter que ces gens ne sont pas spécialistes de mes problèmes et que j’avais besoin de spécialistes. Au moins, un médecin généraliste ou autre professionnel de la santé (agréé par notre système médical) qui puisse me comprendre et me prendre au sérieux. Ma condition avait pu s’améliorer grâce à diverses personnes mais ces personnes n’ont que peu de possibilité d’agir, dans notre système de santé. Mon médecin de famille ayant arrêté de pratiquer, il me manquait une personne habilitée à m’aider en prenant mon cas en main.

C’est beaucoup ce qui s’est passé, en 2013, pour moi. C’est en ayant accès à quelques spécialistes que j’ai pu améliorer ma santé. Et tout ça a commencé le 3 janvier, 2013.

Je revenais de passer quelque-chose chez mon frère, à Aylmer. Ces quelques jours ont été très pénibles, pour moi. Je souffrais d’énormes maux de têtes, qui avaient commencé à se multiplier au cours des mois précédents et mes problèmes d’œsophage étaient tels que je n’en arrivais plus à dormir. Mes autres problèmes me décourageaient encore plus. Vraiment, «rien n’allait plus».

Pourtant, j’avais déjà fait beaucoup d’efforts pour me sentir mieux, pendant des années.  Des efforts qui ne portaient fruit que sporadiquement et qui ne se remarquaient pas vraiment de l’extérieur. Une recette pour le découragement. Ma santé semblait sans issue. Dans de telles situations, «les gens» ont l’habitude de parler de résignation, de pointer vers leurs propres bobos, de minimiser la souffrance de l’autre… Normales, comme réactions. Mais pas très utiles dans mon cas.

Les choses ont commencé à changer dans la soirée du 3 janvier. Sachant que mes maux de tête pouvaient avoir un lien à l’hypertension, me suis acheté un tensiomètre à la pharmacie.

Tensio

À 20:53, le 3 janvier 2013, j’ai fait une lecture de ma tension artérielle.

Systolique: 170
Diastolique: 110

Pas rassurant. Ni encourageant.

J’ai appelé la ligne Info-Santé, un service téléphonique inestimable mais sous-estimé qui est disponible au 811 partout au Québec. L’infirmière qui m’a répondu m’a encouragé, comme elles le font souvent, de consulter un médecin. Elle m’a aussi donné plusieurs conseils et donné de l’information au sujet des moments où ce serait réellement urgent de consulter dans les plus brefs délais. Pour certains, ça peut paraître peu. Mais, pour moi, ç’a été la première forme de support dont j’ai bénéficié pendant l’année. Le premier encouragement. Enfin, ma condition était suffisamment sérieuse pour que je sois pris au sérieux. Et de l’aide est disponible dans un tel cas.

C’est donc le lendemain, 4 janvier 2013, que je suis allé consulter. C’est un peu à ce moment que «ma chance a basculé». L’infirmière d’Info-Santé m’avait donné le numéro d’une clinique sans rendez-vous assez près de chez moi. Cette clinique offre un service d’inscription par téléphone, qui fait office de rendez-vous sans en être un. En appelant ce numéro tôt le matin, j’étais en mesure de me réserver une place pour voir un médecin dans une certaine plage horaire. J’ai donc pu consulter avec le Dr Anthony Rizzuto, en ce beau jour du 4 janvier 2013.

Le Dr Rizzuto avait l’attitude idéale pour me traiter. Sans montrer d’inquiétude, il a pris mon cas au sérieux. En m’auscultant et en me posant quelques questions, il a rapidement compris une grande partie de la situation et a demandé que je puisse passer un ECG à la clinique. Avec ces résultats et les autres données de mon dossier, il m’a offert deux options. Une était de traiter mon hypertension par l’alimentation. Perdre 10% de mon poids et de faire de l’exercice physique mais, surtout, éliminer tout sodium. L’autre option était de prendre un médicament, tout d’abord à très petite dose pour augmenter par la suite. Dans un cas comme dans l’autre, je pouvais maintenant être suivi. Les deux options étaient présentées sans jugement. Compte tenu de mes problèmes digestifs, la première me semblait particulièrement difficile, ce sur quoi le Dr Rizzuto a démontré la juste note d’empathie (contrairement à beaucoup de médecins et même un prof de psycho qui font de la perte de poids une question de «volonté»). Même si je suis pas friand des médicaments, j’ai opté pour la seconde option, tout en me disant que j’allais essayer la première. En deux-trois phrases, le Dr Rizzuto m’a donné plus d’encouragement que bien des gens.

J’ai pris mon premier comprimé de Ramipril en mangeant mon premier repas de la journée. Je réfléchissais à mon alimentation, à la possibilité d’éliminer le sodium et de réduire mon apport calorique, tout en faisant de l’exercice physique. Ayant essayé, à plusieurs reprises, de trouver une forme d’exercice qui me conviendrait et étant passé par des diètes très strictes, l’encouragement du Dr Rizzuto était indispensable.

Même si les gens confondent souvent les deux concepts, je considère l’encouragement comme étant bien plus important et bien plus efficace que la motivation. Faut dire que je suis de ceux qui sont mus par une très forte motivation intrinsèque. C’est d’ailleurs quelque-chose que je comprends de mieux en mieux, au fil des années. Malgré les apparences, je dispose d’une «volonté» (“willpower”) très forte. C’est un peu pour ça que je n’ai jamais été accro à quoi que ce soit (pas même le café) et c’est comme ça que j’arrive avec une certaine facilité à changer des choses, dans ma vie. Mais ma motivation nécessite quelque-chose d’autres. Du «répondant». De l’inspiration, dans des contextes de créativité. De l’encouragement, quand je suis désespéré.

Ma motivation intrinsèque d’atteindre un meilleur niveau de santé avait atteint son paroxysme des mois plus tôt et se maintient depuis tout ce temps. J’avais besoin de me sentir mieux. Même si je ne me souviens pas d’avoir manqué une seule journée de travail pendant ma vie adulte, mon niveau d’énergie avait considérablement baissé. Plus directement, les maux de tête que je subissais de plus en plus fréquemment me faisaient peur. J’ai dit, depuis, que c’est la peur de faire un AVC qui m’a poussé. C’est pas tout-à-fait exact. J’étais poussé par ma motivation intrinsèque, de toutes façons. L’éventualité de faire un AVC avait plutôt tendance à m’empêcher d’agir. Ce qui est vrai, c’est que c’est plus à l’AVC qu’à l’infarctus que je pensais, à cet époque. Certains peuvent trouver ça étrange, puisqu’un infarctus est probablement plus grave, surtout à mon âge. Mais la peur est pas nécessairement un phénomène rationnel et mes maux de tête me faisaient craindre un accident qui pourrait rendre ma vie misérable. D’où une «motivation» liée à l’AVC. J’ai pas vraiment l’habitude d’avoir peur. Mais cette éventualité me hantait bien plus que la notion d’avoir un autre trouble de santé, y compris le cancer. (Je connais plusieurs personnes qui ont eu le cancer et, même si certaines en sont décédées, je me sens mieux équipé pour affronter cette maladie que de survivre à un AVC.)

Donc, j’en suis là, mangeant un petit-déjeuner, dans un resto de mon quartier, réfléchissant à mes options. Et prenant la mesure des encouragements du Dr Rizzuto, pour utiliser l’approche diététique de l’hypertension (DASH). Il m’a pas dit que j’étais capable de le faire. Il m’a pas donné des trucs pour y arriver. Mais, surtout, il m’a pas jugé et il m’a pas balayé du revers de la main. En fait, il me prenait en main.

Sans devenir mon médecin de famille.

Ce n’est qu’en juin que, grâce au Dr Rizzuto, j’ai pu avoir un rendez-vous avec ma médecin de famille. Lors de ma première consultation avec le Dr Rizzuto, il me donné un petit signet sur lequel il y avait des informations au sujet du Guichet d’accès à un médecin de famille, dans mon quartier. J’ai appelé rapidement, mais le processus est long. D’ailleurs, le processus s’est étendu bien au-delà de ce qui était prévu, pour toutes sortes de raison. Même que la médecin de famille avec laquelle j’ai pu avoir un rendez-vous, la Dre Sophie Mourey, n’était pas la même personne qui m’était assignée. Reste que, sans l’approche encourageante du Dr Rizzuto, je n’aurais probablement pas de médecin de famille à l’heure qu’il est.

Et je n’aurais probablement pas accompli ce que j’ai pu accomplir dans l’année qui a suivi.

Qu’ai-je accompli? À la fois pas grand-chose et tout ce qui compte. J’ai fait plus de 2000km de marche à pieds et 1870 miles de vélo sur place (à une moyenne de 18miles/heure pendant environ trois heures par semaine, au cours des derniers mois). J’ai débuté une routine quotidienne de yoga (pour une moyenne de quatre heures par semaine, depuis l’été). J’ai baissé mon pouls au repos d’environ 90 battements par minute à moins de 60 battements par minute. J’ai évidemment baissé ma tension artérielle, d’abord aidé par le Ramipril (5mg), mais maintenant presque sous contrôle. Encore plus important pour moi, j’ai fini par trouver une façon de grandement diminuer certains de mes autres problèmes de santé, ce qui me donne l’espoir de pouvoir en enrayer certains au cours des prochains mois.

Donc, comme le disait la Dre Mourey, mon bilan de santé est bien encourageant.

Ah oui, incidemment… j’ai aussi perdu 15kg (33lbs.). Sans beaucoup d’effort et juste un petit peu de motivation.

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Twenty Years Online

This month marks the 20th anniversary of my first Internet account. I don’t remember the exact date but I know it was in late summer 1993, right before what became known as “Eternal September”. The Internet wasn’t new, but it still wasn’t on most people’s proverbial “radars”.

Had heard one of my professors, Kevin Tuite, talk about the Internet as a system through which people from all over the World were communicating. Among the examples Tuite gave of possibilities offered by the ‘Net were conversations among people from former Soviet Republics, during this period of broad transitions. As a specialist of Svaneti, in present-day Georgia, Kevin was particularly interested in these conversations.

During that fated Summer of ‘93, I was getting ready to begin the last year of my B.Sc. in anthropology, specializing in linguistic anthropology and ethnomusicology. As I had done during previous summers, I was working BOH at a French restaurant. But, in my free time, I was exploring a brand new world.

In retrospect, it might not be a complete coincidence that my then-girlfriend of four years left me during that Fall 1993 semester.

It started with a local BBS, WAJU (“We Are Joining You”). I’m not exactly sure when I got started, but I remember being on WAJU in July. Had first been lent a 300 baud modem but I quickly switched to a 2400 baud one. My current ISP plan is 15Mbps, literally 50,000 times faster than my original connection.

By August 1993, thanks to the aforementioned Kevin Tuite, I was able to get an account on UdeM’s ERE network, meant for teaching and research (it stood for «Environnement de recherche et d’enseignement»). That network was running on SGI machines which weren’t really meant to handle large numbers of external connections. But it worked for my purpose of processing email (through Pine), Usenet newsgroups, FTP downloads (sometimes through Archie), IRC sessions, individual chats (though Talk), Gopher sites, and other things via Telnet. As much as possible, I did all of these things from campus, through one of the computer rooms, which offered amazingly fast connections (especially compared to my 2.4kbps modem). I spent enough time in those computer rooms that I still remember a distinct smell from them.

However, at some point during that period, I was able to hack a PPP connection going through my ERE account. In fact, I ended up helping some other people (including a few professors) do the same. It then meant we could use native applications to access the ’Net from home and, eventually, browse the Web graphically.

But I’m getting ahead of myself.

By the time I got online, NCSA Mosaic hadn’t been released. In fact, it took a little while before I even heard of the “World Wide Web”. I seem to remember that I only started browsing the Web in 1994. At the same time, I’m pretty sure one of my most online-savvy friends (likely Alex Burton or Martin Dupras) had told me about the Web as soon as version 1.0 of Mosaic was out, or even before.

The Web was a huge improvement, to be sure. But it was neither the beginning nor the end of the ‘Net, for those of us who had been there a little while. Yes, even a few months. Keep in mind that, at the time, there weren’t that many sites, on the Web. Sure, most universities had a Web presence and many people with accounts on university networks had opportunities to create homepages. But there’s a reason there could be Web directories (strongly associated with Yahoo!, now, but quite common at the time). Pages were “static” and there wasn’t much which was “social” on the Web, at the time.

But the ’Net as a whole was very social. At least, for the budding ethnographer that I was, the rest of the ‘Net was a much more interesting context for observation than the Web. Especially newsgroups and mailinglists.

Especially since the ‘Net was going through one of its first demographic explosions. Some AOLers were flooding the ‘Net. Perhaps more importantly, newbie bashing was peaking and comments against AOL or other inexperienced “Netizens” were frequently heard. I personally heard a lot more from people complaining about AOL than from anyone accessing the ’Net through AOL.

Something about the influx which was clear, though, is that the “democratization” was being accompanied by commercialization. A culture of open sharing was being replaced by corporate culture. Free culture was being preempted by a culture of advertising. The first .com domains were almost a novelty, in a ‘Net full of country-specific domains along with lots of .edu, .net, .org, .gov, and even .mil servers.

The ‘Net wasn’t yet about “paying for content”. That would come a few years later, when media properties pushed “user-generated content” into its own category (instead of representing most of what was available online). The ‘Net of the mid-1990s was about gaining as much attention as possible. We’re still in that mode, of course. But the contrast was striking. Casual conversations were in danger of getting drowned by megaphones. The billboard overtook the café. With the shift, a strong sense of antagonism emerged. The sense of belonging to a community of early adopters increased with the sense of being attacked by old “media types”. People less interested in sharing knowledge and more interested in conveying their own corporate messages. Not that individuals had been agenda-free until that point. But there was a big difference between geeks arguing about strongly-held opinions and “brands” being pushed onto the scene.

Early on, the thing I thought the Internet would most likely disrupt was journalism. I had a problem with journalism so, when I saw how the ‘Net could provide increased access to information, I was sure it’d imply a reappropriation of news by people themselves, with everything this means in the spread of critical thinking skills. Some of this has happened, to an extent. But media consolidation had probably a more critical role to play in journalism’s current crisis than online communication. Although, I like to think of these things as complex systems of interrelated trends and tendencies instead of straightforward causal scenarios.

In such a situation, the ‘Net becoming more like a set of conventional mass media channels was bad news. More specifically, the logic of “getting your corporate message across” was quite offputting to a crowd used to more casual (though often heated and loud) conversations. What comes to mind is a large agora with thousands of people having thousands of separate conversations being taken over by a massive PA system. Regardless of the content of the message being broadcast by this PA system, the effect is beyond annoying.

Through all of this, I distinctly remember mid-April, 1994. At that time, the Internet changed.  One might say it never recovered.

At that time, two unscrupulous lawyers sent the first commercial spam on Usenet newsgroups. They apparently made a rather large sum of money from their action but, more importantly, they ended the “Netiquette” era. From this point on, a conflict has emerged between those who use and those who abuse the ‘Net. Yes, strong words. But I sincerely think they’re fitting. Spammers are like Internet’s cancer. They may “serve a function” and may inspire awe. Mostly, though, they’re “cells gone rogue”. Not that I’m saying the ‘Net was free of disease before this “Green Card lottery” moment. For one thing, it’s possible (though unlikely) that flamewars were somewhat more virulent then than they are now. It’s just that the list of known online woes expanded quickly with the addition of cancer-like diseases. From annoying Usenet spam, we went rather rapidly to all sorts of malevolent large-scale actions. Whatever we end up doing online, we carry the shadow of such actions.

Despite how it may sound, my stance isn’t primarily moral. It’s really about a shift from a “conversational” mode to a “mass media” one. Spammers exploited Usenet by using it as a “mass media” channel, at a time when most people online were using it as a large set of “many-to-many” channels.

The distinction between Usenet spam and legitimate advertising may be extremely important, to a very large number of people. But the gates spammers opened were the same ones advertisers have been using ever since.

My nostalgia of the early Internet has a lot to do with this shift. I know we gained a lot, in the meantime. I enjoy many benefits from the “democratization” of the ‘Net. I wouldn’t trade the current online services and tools for those I was using in August, 1993. But I do long for a cancer-free Internet.

Yoga and Community in Contemporary North America

Last night, Matthew Remski’s chapter on yoga “culture” served as the basis for a conversation on yoga and communities. Roseanne Harvey had invited some panelists and like-minded people to join her at Andrew Gordon Middleton’s and Michael O’Brien’s Studio Flow Space in Verdun.

After the conversation, I started reading Remski’s chapter in 21st Century Yoga: Culture, Politics, and Practice, the collected essays that Roseanne has edited with Carol Horton.

Several things transpired from this conversation and, though I’m still a yoga newbie, I thought I’d post a few thoughts.

Most important, to me, is the realization that yoga may be antithetical to community development. Remski’s chapter made some of this painfully clear and I had such a feeling of recognition while reading the first part of this chapter that I almost clapped. (It’d have been weird, since I was in the métro.)

Yoga, like transcendentalism, focuses on individualism. As Margaret Fuller with transcendentalism, I find something unsatisfying in this. While I can understand the value of therapeutic self-centredness, I can only handle it for short periods of time. As an extrovert, I need some level of social interaction, especially if I can help others. Navigating either Nietzsche or Thoreau, I quickly feel trapped in a limited world.

Which brings me to Catholicism. The topic ended up being a significant piece of the backdrop to last night’s conversation. Though I wasn’t baptized (and, therefore, not officially a member of the Catholic community), I was raised in a quickly-secularizing Catholic context (Québécois society during the Quiet Revolution). Culturally, I associate more directly with the Catholic Play Ethic (or with the Sensual Ethic) than with what Weber called the Protestant Work Ethic (PWE). Sounds like Remski may be in a similar situation. And so were some participants in last night’s conversation. Not that no Catholic subscribes to PWE or that all Protestants are caught in it. But it’s remarkable how “key scenarios” may differ along such lines. I’d rather have a picnic with Manet (or Monet) or a food fight with Gwen Stefani and the band than a success story written by Horatio Alger. Just don’t get me started about the difference between Fellini and Bergman.

What does this have to do with yoga? Precious little. Yoga is about self-improvement and introspection… until it becomes about interdependence, intersubjectivity, and projecting the mind outside the self. Only then does yoga reach a sense of community. But this sense of community isn’t local, social, cultural, spatial. It’s sense of universal community of mind, beyond such pesky little things as families, cities, countries, and social movements. In “loving kindness” meditation, the shift from individuals to the Whole Earth doesn’t sound very gradual. Sure, “the community” can be there as a target for meditation. But the difference in kind between a neighbourhood community and, say, the community of spirit between humans and locusts affords little discussion, in such a context.

Playing the social scientist during yesterday’s convo, I couldn’t help but point out two key features of communities, from a social science perspective: sense of belonging and interdependency. Though they apply to any community, they may be especially useful in the yoga context. I don’t know enough about yoga to be sure about this, but comments made after I mentioned these two dimensions did sound like they resonated with my simple description.

Interdependency is a recent addition to my definition of community. A student in my “Cyberspace Sociology” course added it as a key feature, and it really helps to bring things in focus. One aspect of this dimension is that community isn’t necessarily something we choose. We may choose some of our neighbours but we may be affected by many community members who’d otherwise have “nothing to do with us”. Also, given issues surrounding our natural environment, the ecological principles behind communities are easy to describe: we can “do our part” but the system can still be dysfunctional if some people don’t. As both victims of climate change and perpetrators of pollution which takes part in it, we can perceive the implications of being dependent on one another. Not to mention that interdependence is an important concept in yoga.

The sense of belonging part may afford more unpacking. Sure, hippies have reappropriated “kumbaya” as the mushy version of belonging. That one fits in the “community of spirits” model. In anthropology, we tend to focus on the “community of experience” model (if not on the “community of practise” one). To do so, some of us refer to Victor Turner’s communitas, based on the liminal phase in initiation rituals. Through this concept, we identify a space for intense relationships among equals, typical of people subjected to a difficult experience together. The concept also involves a separation from the rest of the social system.

By extension, we can think about the divisive nature of social identity: if there’s an us, there’s also a them. Quite frequently, this them is a particular group, with which the community entertains a rivalry. Montreal may be Quebec City’s “Other”, even though Montrealers care very little about the “national capital”. Fans of the Maple Leafs may also perceive Montreal as the other, although I’ve heard more anti-Boston sentiment in my youth than anything about Toronto.

Yoga’s communities are peculiar. It sounds like it may be possible to create a sense of belonging through yoga retreats and other occasions for shared experiences. Yet the embedded hierarchy of many yoga instruction models may shift the communitas away from “practice”. Bonding works remarkably well when people have a common foe (an initiator causing harm would be an appropriate figure, here). However authoritative they may be, yoga instructors may not desire this type of antagonism.

Though (as was clear from last night’s discussion) some yoga studios enter in direct competition as businesses, yoga communities may not be ideal places for impassioned rivalries. The “slippery slope” from opposition between groups and outright conflict may make peace-loving yoginis and yogis think twice about this type of chants and cheers.

Which isn’t to say that the yoga world lacks distinction. In fact, yoga sociology has a lot to explore. From the outside, the internal structure of the North American yogasphere is fascinating. But that structure, it sounds like, rarely made explicit. It also sounds like it’s inward-looking, to a fairly large extent. The yogasphere includes all sorts of yoga practitioners, but it’s focused on yoga teachers and other experts, not necessarily on the local embedding of yoga practice. Yoga studios, in this model, are like havens of peace in a fastpaced world. The them group comprises a large number of people who don’t get yoga.

Personally, I’m more interested in how communities can appropriate yoga. Yes, it involves the adaptation of yoga practice, which implies some level of inauthenticity. Thanks to the association between yoga and New Age (a drone under 21st Century Yoga), yoga specialists may shy away from this type of reappropriation. Yet, empowering communities through yoga-inspired practice could be a worthy cause for yogactivists.

Yoga needs space. A key theme during yesterday’s discussion was space: studio rent, overhead, location, sense of place, neighbourhoods as markets… In North American cities, yoga doesn’t own much space, and that’s the crux of the problem.

This is where we can go back to Catholicism, where Remski started his essay on yoga “culture”. It was an underlying theme through the discussion. (Funnily enough, the conversation was structured by a key figure who invited four “evangelists” and we were eight “disciples”.)

The Catholic Church does own space. In fact, a large part of the “business model” for the Catholic clergy relates to real estate. As many of these properties are being sold, there may be opportunities for community ownership of prime space. In fact, I’m a research associate for a community organization involved in a community-based project surrounding the reappropriation of a church. Wasn’t thinking about yoga in that space, but I’m sure some other people have been. Last summer, Yoga en rouge was happening (led by Audrey Béliveau) in Parc Molson, next door to that church. And it’s clearly a grassroots community affair.

I’m not (officially) Catholic and I’m a n00b to yoga. I’m finally grokking the difficulties to develop community membership through yoga. So I’ll continue doing my yoga practice at home, by myself, away from other people’s gaze. Still feels good.

Open Letter: UnivCafé Testimonial

Here’s a slightly edited version of a message I sent about University of the Streets Café. I realize that my comments about it may sound strange for people who haven’t participated in one of their conversations. And there may be people who don’t like it as much as I do. But it’s remarkable how favourable people are to the program, once they participate in it.

Having taught at eight academic institutions in the United States and Canada, I have frequently gone on record to say that Concordia is my favourite context for teaching and learning. By a long stretch.

Concordia’s “University of the Streets Café” program is among the things I like the most about my favourite university.

Over the past few years, I have been a vocal participant at a rather large number of “UnivCafé” events and have been the guest at one of them. Each of these two-hour conversations has provided me with more stimulation than any seminar or class meeting in which I participated, as a teacher or as a student.

In fact, I have frequently discussed UnivCafé with diverse people (including several members of the Concordia community). As is clear to anyone who knows me, UnivCafé has had a strong impact on my life, both professionally and personally.

Given my experience elsewhere, I have a clear impression of what makes Concordia unique.

  • Emphasis on community development.
  • Strong social awareness.
  • Thoughtful approach to sustainability.
  • Seamless English/French bilingualism.
  • Inclusive attitude, embracing cultural and social diversity.
  • Ease of building organic social networks through informal events.

In a way, UnivCafé encapsulates Concordia’s uniqueness.

Yet it goes further than that. Though it may sound hyperbolic to outsiders, I would not hesitate to say that UnivCafé captures some of the Greek academia (Ἀκαδημία) while integrating dimensions of contemporary life. More pithily: ”UnivCafé is a social media version of Plato‘s Academy”.

It seems to me that academia is in a transition period. For instance, the tenure system could be rethought. With social and technological developments challenging many academic models, universities are often searching for new models. I sincerely hope that the UnivCafé model is a sign of things to come.

I have discussed this on several occasions with students and colleagues, and this notion is gaining ground.

There is something remarkable about how appropriate the UnivCafé model is, in the current context. To my mind, UnivCafé does all of the following:

  • Encourages critical thinking.
  • Gives voice to people who are rarely heard.
  • Exposes participants to a diversity of perspectives.
  • Brings together people who rarely get a chance to interact.
  • Integrates practical and theoretical concerns.
  • Allays fears of public speaking.
  • Builds valuable connections through the local community.
  • Brings academics outside the Ivory Tower.

As may be obvious, I could talk about UnivCafé for hours and would be happy to do so in any context.

In the meantime, may this testimonial serve as a token of appreciation for all the things I have gained from UnivCafé.

Espace social et innovation ouverte

Présentation pour le panel « Innovation ouverte et living labs, la divergence cohésive par les réseaux sociaux ?» organisé par Patrick Dubé dans le cadre de la dixième conférence internationale webcom Montréal.

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Intimacy, Network Effect, Hype

Is “intimacy” a mere correlate of the network effect?

Can we use the network effect to explain what has been happening with Quora?

Is the Quora hype related to network effect?

I really don’t feel a need to justify my dislike of Quora. Oh, sure, I can explain it. At length. Even on Quora itself. And elsewhere. But I tend to sense some defensiveness on the part of Quora fans.

[Speaking of fans, I have blogposts on fanboism laying in my head, waiting to be hatched. Maybe this will be part of it.]

But the important point, to me, isn’t about whether or not I like Quora. It’s about what makes Quora so divisive. There are people who dislike it and there are some who defend it.

Originally, I was only hearing from contacts and friends who just looooved Quora. So I was having a “Ionesco moment”: why is it that seemingly “everyone” who uses it loves Quora when, to me, it represents such a move in the wrong direction? Is there something huge I’m missing? Or has that world gone crazy?

It was a surreal experience.

And while I’m all for surrealism, I get this strange feeling when I’m so unable to understand a situation. It’s partly a motivation for delving into the issue (I’m surely not the only ethnographer to get this). But it’s also unsettling.

And, for Quora at least, this phase seems to be over. I now think I have a good idea as to what makes for such a difference in people’s experiences with Quora.

It has to do with the network effect.

I’m sure some Quora fanbois will disagree, but it’s now such a clear picture in my mind that it gets me into the next phase. Which has little to do with Quora itself.

The “network effect” is the kind of notion which is so commonplace that few people bother explaining it outside of introductory courses (same thing with “group forming” in social psychology and sociology, or preferential marriage patterns in cultural anthropology). What someone might call (perhaps dismissively): “textbook stuff.”

I’m completely convinced that there’s a huge amount of research on the network effect, but I’m also guessing few people looking it up. And I’m accusing people, here. Ever since I first heard of it (in 1993, or so), I’ve rarely looked at explanations of it and I actually don’t care about the textbook version of the concept. And I won’t “look it up.” I’m more interested in diverse usage patterns related to the concept (I’m a linguistic anthropologist).

So, the version I first heard (at a time when the Internet was off most people’s radar) was something like: “in networked technology, you need critical mass for the tools to become truly useful. For instance, the telephone has no use if you’re the only one with one and it has only very limited use if you can only call a single person.” Simple to the point of being simplistic, but a useful reminder.

Over the years, I’ve heard and read diverse versions of that same concept, usually in more sophisticated form, but usually revolving around the same basic idea that there’s a positive effect associated with broader usage of some networked technology.

I’m sure specialists have explored every single implication of this core idea, but I’m not situating myself as a specialist of technological networks. I’m into social networks, which may or may not be associated with technology (however defined). There are social equivalents of the “network effect” and I know some people are passionate about those. But I find that it’s quite limiting to focus so exclusively on quantitative aspects of social networks. What’s so special about networks, in a social science perspective, isn’t scale. Social scientists are used to working with social groups at any scale and we’re quite aware of what might happen at different scales. But networks are fascinating because of different features they may have. We may gain a lot when we think of social networks as acephalous, boundless, fluid, nameless, indexical, and impactful. [I was actually lecturing about some of this in my “Intro to soci” course, yesterday…]

So, from my perspective, “network effect” is an interesting concept when talking about networked technology, in part because it relates to the social part of those networks (innovation happens mainly through technological adoption, not through mere “invention”). But it’s not really the kind of notion I’d visit regularly.

This case is somewhat different. I’m perceiving something rather obvious (and which is probably discussed extensively in research fields which have to do with networked technology) but which strikes me as missing from some discussions of social networking systems online. In a way, it’s so obvious that it’s kind of difficult to explain.

But what’s coming up in my mind has to do with a specific notion of “intimacy.” It’s actually something which has been on my mind for a while and it might still need to “bake” a bit longer before it can be shared properly. But, like other University of the Streets participants, I perceive the importance of sharing “half-baked thoughts.”

And, right now, I’m thinking of an anecdotal context which may get the point across.

Given my attendance policy, there are class meetings during which a rather large proportion of the class is missing. I tend to call this an “intimate setting,” though I’m aware that it may have different connotations to different people. From what I can observe, people in class get the point. The classroom setting is indeed changing significantly and it has to do with being more “intimate.”

Not that we’re necessarily closer to one another physically or intellectually. It needs not be a “bonding experience” for the situation to be interesting. And it doesn’t have much to do with “absolute numbers” (a classroom with 60 people is relatively intimate when the usual attendance is close to 100; a classroom with 30 people feels almost overwhelming when only 10 people were showing up previously). But there’s some interesting phenomenon going on when there are fewer people than usual, in a classroom.

Part of this phenomenon may relate to motivation. In some ways, one might expect that those who are attending at that point are the “most dedicated students” in the class. This might be a fairly reasonable assumption in the context of a snowstorm but it might not work so well in other contexts (say, when the incentive to “come to class” relates to extrinsic motivation). So, what’s interesting about the “intimate setting” isn’t necessarily that it brings together “better people.” It’s that something special goes on.

What’s going on, with the “intimate classroom,” can vary quite a bit. But there’s still “something special” about it. Even when it’s not a bonding experience, it’s still a shared experience. While “communities of practice” are fascinating, this is where I tend to care more about “communities of experience.” And, again, it doesn’t have much to do with scale and it may have relatively little to do with proximity (physical or intellectual). But it does have to do with cognition and communication. What is special with the “intimate classroom” has to do with shared assumptions.

Going back to Quora…

While an online service with any kind of network effect is still relatively new, there’s something related to the “intimate setting” going on. In other words, it seems like the initial phase of the network effect is the “intimacy” phase: the service has a “large enough userbase” to be useful (so, it’s achieved a first type of critical mass) but it’s still not so “large” as to be overwhelming.

During that phase, the service may feel to people like a very welcoming place. Everyone can be on a “first-name basis. ” High-status users mingle with others as if there weren’t any hierarchy. In this sense, it’s a bit like the liminal phase of a rite of passage, during which communitas is achieved.

This phase is a bit like the Golden Age for an online service with a significant “social dimension.” It’s the kind of time which may make people “wax nostalgic about the good ole days,” once it’s over. It’s the time before the BYT comes around.

Sure, there’s a network effect at stake.  You don’t achieve much of a “sense of belonging” by yourself. But, yet again, it’s not really a question of scale. You can feel a strong bond in a dyad and a team of three people can perform quite well. On the other hand, the cases about which I’m thinking are orders of magnitude beyond the so-called “Dunbar number” which seems to obsess so many people (outside of anthro, at least).

Here’s where it might get somewhat controversial (though similar things have been said about Quora): I’d argue that part of this “intimacy effect” has to do with a sense of “exclusivity.” I don’t mean this as the way people talk about “elitism” (though, again, there does seem to be explicit elitism involved in Quora’s case). It’s more about being part of a “select group of people.” About “being there at the time.” It can get very elitist, snobbish, and self-serving very fast. But it’s still about shared experiences and, more specifically, about the perceived boundedness of communities of experience.

We all know about early adopters, of course. And, as part of my interest in geek culture, I keep advocating for more social awareness in any approach to the adoption part of social media tools. But what I mean here isn’t about a “personality type” or about the “attributes of individual actors.” In fact, this is exactly a point at which the study of social networks starts deviating from traditional approaches to sociology. It’s about the special type of social group the “initial userbase” of such a service may represent.

From a broad perspective (as outsiders, say, or using the comparativist’s “etic perspective”), that userbase is likely to be rather homogeneous. Depending on the enrollment procedure for the service, the structure of the group may be a skewed version of an existing network structure. In other words, it’s quite likely that, during that phase, most of the people involved were already connected through other means. In Quora’s case, given the service’s pushy overeagerness on using Twitter and Facebook for recruitment, it sounds quite likely that many of the people who joined Quora could already be tied through either Twitter or Facebook.

Anecdotally, it’s certainly been my experience that the overwhelming majority of people who “follow me on Quora” have been part of my first degree on some social media tool in the recent past. In fact, one of my main reactions as I’ve been getting those notifications of Quora followers was: “here are people with whom I’ve been connected but with whom I haven’t had significant relationships.” In some cases, I was actually surprised that these people would “follow” me while it appeared like they actually weren’t interested in having any kind of meaningful interactions. To put it bluntly, it sometimes appeared as if people who had been “snubbing” me were suddenly interested in something about me. But that was just in the case of a few people I had unsuccessfully tried to engage in meaningful interactions and had given up thinking that we might not be that compatible as interlocutors. Overall, I was mostly surprised at seeing the quick uptake in my follower list, which doesn’t tend to correlate with meaningful interaction, in my experience.

Now that I understand more about the unthinking way new Quora users are adding people to their networks, my surprise has transformed into an additional annoyance with the service. In a way, it’s a repeat of the time (what was it? 2007?) when Facebook applications got their big push and we kept receiving those “app invites” because some “social media mar-ke-tors” had thought it wise to force people to “invite five friends to use the service.” To Facebook’s credit (more on this later, I hope), these pushy and thoughtless “invitations” are a thing of the past…on those services where people learnt a few lessons about social networks.

Perhaps interestingly, I’ve had a very similar experience with Scribd, at about the same time. I was receiving what seemed like a steady flow of notifications about people from my first degree online network connecting with me on Scribd, whether or not they had ever engaged in a meaningful interaction with me. As with Quora, my initial surprise quickly morphed into annoyance. I wasn’t using any service much and these meaningless connections made it much less likely that I would ever use these services to get in touch with new and interesting people. If most of the people who are connecting with me on Quora and Scribd are already in my first degree and if they tend to be people I have limited interactions, why would I use these services to expand the range of people with whom I want to have meaningful interactions? They’re already within range and they haven’t been very communicative (for whatever reason, I don’t actually assume they were consciously snubbing me). Investing in Quora for “networking purposes” seemed like a futile effort, for me.

Perhaps because I have a specific approach to “networking.”

In my networking activities, I don’t focus on either “quantity” or “quality” of the people involved. I seriously, genuinely, honestly find something worthwhile in anyone with whom I can eventually connect, so the “quality of the individuals” argument doesn’t work with me. And I’m seriously, genuinely, honestly not trying to sell myself on a large market, so the “quantity” issue is one which has almost no effect on me. Besides, I already have what I consider to be an amazing social network online, in terms of quality of interactions. Sure, people with whom I interact are simply amazing. Sure, the size of my first degree network on some services is “well above average.” But these things wouldn’t matter at all if I weren’t able to have meaningful interactions in these contexts. And, as it turns out, I’m lucky enough to be able to have very meaningful interactions in a large range of contexts, both offline and on. Part of it has to do with the fact that I’m teaching addict. Part of it has to do with the fact that I’m a papillon social (social butterfly). It may even have to do with a stage in my life, at which I still care about meeting new people but I don’t really need new people in my circle. Part of it makes me much less selective than most other people (I like to have new acquaintances) and part of it makes me more selective (I don’t need new “friends”). If it didn’t sound condescending, I’d say it has to do with maturity. But it’s not about my own maturity as a human being. It’s about the maturity of my first-degree network.

There are other people who are in an expansionist phase. For whatever reason (marketing and job searches are the best-known ones, but they’re really not the only ones), some people need to get more contacts and/or contacts with people who have some specific characteristics. For instance, there are social activists out there who need to connect to key decision-makers because they have a strong message to carry. And there are people who were isolated from most other people around them because of stigmatization who just need to meet non-judgmental people. These, to me, are fine goals for someone to expand her or his first-degree network.

Some of it may have to do with introversion. While extraversion is a “dominant trait” of mine, I care deeply about people who consider themselves introverts, even when they start using it as a divisive label. In fact, that’s part of the reason I think it’d be neat to hold a ShyCamp. There’s a whole lot of room for human connection without having to rely on devices of outgoingness.

So, there are people who may benefit from expansion of their first-degree network. In this context, the “network effect” matters in a specific way. And if I think about “network maturity” in this case, there’s no evaluation involved, contrary to what it may seem like.

As you may have noticed, I keep insisting on the fact that we’re talking about “first-degree network.” Part of the reason is that I was lecturing about a few key network concepts just yesterday so, getting people to understand the difference between “the network as a whole” (especially on an online service) and “a given person’s first-degree network” is important to me. But another part relates back to what I’m getting to realize about Quora and Scribd: the process of connecting through an online service may have as much to do with collapsing some degrees of separation than with “being part of the same network.” To use Granovetter’s well-known terms, it’s about transforming “weak ties” into “strong” ones.

And I specifically don’t mean it as a “quality of interaction.” What is at stake, on Quora and Scribd, seems to have little to do with creating stronger bonds. But they may want to create closer links, in terms of network topography. In a way, it’s a bit like getting introduced on LinkedIn (and it corresponds to what biz-minded people mean by “networking”): you care about having “access” to that person, but you don’t necessarily care about her or him, personally.

There’s some sense in using such an approach on “utilitarian networks” like professional or Q&A ones (LinkedIn does both). But there are diverse ways to implement this approach and, to me, Quora and Scribd do it in a way which is very precisely counterproductive. The way LinkedIn does it is context-appropriate. So is the way Academia.edu does it. In both of these cases, the “transaction cost” of connecting with someone is commensurate with the degree of interaction which is possible. On Scribd and Quora, they almost force you to connect with “people you already know” and the “degree of interaction” which is imposed on users is disproportionately high (especially in Quora’s case, where a contact of yours can annoy you by asking you personally to answer a specific question). In this sense, joining Quora is a bit closer to being conscripted in a war while registering on Academia.edu is just a tiny bit more like getting into a country club. The analogies are tenuous but they probably get the point across. Especially since I get the strong impression that the “intimacy phase” has a lot to do with the “country club mentality.”

See, the social context in which these services gain much traction (relatively tech-savvy Anglophones in North America and Europe) assign very negative connotations to social exclusion but people keep being fascinating by the affordances of “select clubs” in terms of social capital. In other words, people may be very vocal as to how nasty it would be if some people had exclusive access to some influential people yet there’s what I perceive as an obsession with influence among the same people. As a caricature: “The ‘human rights’ movement leveled the playing field and we should never ever go back to those dark days of Old Boys’ Clubs and Secret Societies. As soon as I become the most influential person on the planet, I’ll make sure that people who think like me get the benefits they deserve.”

This is where the notion of elitism, as applied specifically to Quora but possibly expanding to other services, makes the most sense. “Oh, no, Quora is meant for everyone. It’s Democratic! See? I can connect with very influential people. But, isn’t it sad that these plebeians are coming to Quora without a proper knowledge of  the only right way to ask questions and without proper introduction by people I can trust? I hate these n00bz! Even worse, there are people now on the service who are trying to get social capital by promoting themselves. The nerve on these people, to invade my own dedicated private sphere where I was able to connect with the ‘movers and shakers’ of the industry.” No wonder Quora is so journalistic.

But I’d argue that there’s a part of this which is a confusion between first-degree networks and connection. Before Quora, the same people were indeed connected to these “influential people,” who allegedly make Quora such a unique system. After all, they were already online and I’m quite sure that most of them weren’t more than three or four degrees of separation from Quora’s initial userbase. But access to these people was difficult because connections were indirect. “Mr. Y Z, the CEO of Company X was already in my network, since there were employees of Company X who were connected through Twitter to people who follow me. But I couldn’t just coldcall CEO Z to ask him a question, since CEOs are out of reach, in their caves. Quora changed everything because Y responded to a question by someone ‘totally unconnected to him’ so it’s clear, now, that I have direct access to my good ol’ friend Y’s inner thoughts and doubts.”

As RMS might say, this type of connection is a “seductive mirage.” Because, I would argue, not much has changed in terms of access and whatever did change was already happening all over this social context.

At the risk of sounding dismissive, again, I’d say that part of what people find so alluring in Quora is “simply” an epiphany about the Small World phenomenon. With all sorts of fallacies caught in there. Another caricature: “What? It takes only three contacts for me to send something from rural Idaho to the head honcho at some Silicon Valley firm? This is the first time something like this happens, in the History of the Whole Wide World!”

Actually, I do feel quite bad about these caricatures. Some of those who are so passionate about Quora, among my contacts, have been very aware of many things happening online since the early 1990s. But I have to be honest in how I receive some comments about Quora and much of it sounds like a sudden realization of something which I thought was a given.

The fact that I feel so bad about these characterizations relates to the fact that, contrary to what I had planned to do, I’m not linking to specific comments about Quora. Not that I don’t want people to read about this but I don’t want anyone to feel targeted. I respect everyone and my characterizations aren’t judgmental. They’re impressionistic and, again, caricatures.

Speaking of what I had planned, beginning this post… I actually wanted to talk less about Quora specifically and more about other issues. Sounds like I’m currently getting sidetracked, and it’s kind of sad. But it’s ok. The show must go on.

So, other services…

While I had a similar experiences with Scribd and Quora about getting notifications of new connections from people with whom I haven’t had meaningful interactions, I’ve had a very different experience on many (probably most) other services.

An example I like is Foursquare. “Friendship requests” I get on Foursquare are mostly from: people with whom I’ve had relatively significant interactions in the past, people who were already significant parts of my second-degree network, or people I had never heard of. Sure, there are some people with whom I had tried to establish connections, including some who seem to reluctantly follow me on Quora. But the proportion of these is rather minimal and, for me, the stakes in accepting a friend request on Foursquare are quite low since it’s mostly about sharing data I already share publicly. Instead of being able to solicit my response to a specific question, the main thing my Foursquare “friends” can do that others can’t is give me recommendations, tips, and “notifications of their presence.” These are all things I might actually enjoy, so there’s nothing annoying about it. Sure, like any online service with a network component, these days, there are some “friend requests” which are more about self-promotion. But those are usually easy to avoid and, even if I get fooled by a “social media mar-ke-tor,” the most this person may do to me is give usrecommendation about “some random place.” Again, easy to avoid. So, the “social network” dimension of Foursquare seems appropriate, to me. Not ideal, but pretty decent.

I never really liked the “game” aspect and while I did play around with getting badges and mayorships in my first few weeks, it never felt like the point of Foursquare, to me. As Foursquare eventually became mainstream in Montreal and I was asked by a journalist about my approach to Foursquare, I was exactly in the phase when I was least interested in the game aspect and wished we could talk a whole lot more about the other dimensions of the phenomenon.

And I realize that, as I’m saying this, I may sound to some as exactly those who are bemoaning the shift out of the initial userbase of some cherished service. But there are significant differences. Note that I’m not complaining about the transition in the userbase. In the Foursquare context, “the more the merrier.” I was actually glad that Foursquare was becoming mainstream as it was easier to explain to people, it became more connected with things business owners might do, and generally had more impact. What gave me pause, at the time, is the journalistic hype surrounding Foursquare which seemed to be missing some key points about social networks online. Besides, I was never annoyed by this hype or by Foursquare itself. I simply thought that it was sad that the focus would be on a dimension of the service which was already present on not only Dodgeball and other location-based services but, pretty much, all over the place. I was critical of the seemingly unthinking way people approached Foursquare but the service itself was never that big a deal for me, either way.

And I pretty much have the same attitude toward any tool. I happen to have my favourites, which either tend to fit neatly in my “workflow” or otherwise have some neat feature I enjoy. But I’m very wary of hype and backlash. Especially now. It gets old very fast and it’s been going for quite a while.

Maybe I should just move away from the “tech world.” It’s the context for such hype and buzz machine that it almost makes me angry. [I very rarely get angry.] Why do I care so much? You can say it’s accumulation, over the years. Because I still care about social media and I really do want to know what people are saying about social media tools. I just wish discussion of these tools weren’t soooo “superlative”…

Obviously, I digress. But this is what I like to do on my blog and it has a cathartic effect. I actually do feel better now, thank you.

And I can talk about some other things I wanted to mention. I won’t spend much time on them because this is long enough (both as a blogpost and as a blogging session). But I want to set a few placeholders, for further discussion.

One such placeholder is about some pet theories I have about what worked well with certain services. Which is exactly the kind of thing “social media entrepreneurs” and journalists are so interested in, but end up talking about the same dimensions.

Let’s take Twitter, for instance. Sure, sure, there’s been a lot of talk about what made Twitter a success and probably-everybody knows that it got started as a side-project at Odeo, and blah, blah, blah. Many people also realize that there were other microblogging services around as Twitter got traction. And I’m sure some people use Twitter as a “textbook case” of “network effect” (however they define that effect). I even mention the celebrity dimensions of the “Twitter phenomenon” in class (my students aren’t easily starstruck by Bieber and Gaga) and I understand why journalists are so taken by Twitter’s “broadcast” mission. But something which has been discussed relatively rarely is the level of responsiveness by Twitter developers, over the years, to people’s actual use of the service. Again, we all know that “@-replies,” “hashtags,” and “retweets” were all emerging usage patterns that Twitter eventually integrated. And some discussion has taken place when Twitter changed it’s core prompt to reflect the fact that the way people were using it had changed. But there’s relatively little discussion as to what this process implies in terms of “developing philosophy.” As people are still talking about being “proactive” (ugh!) with users, and crude measurements of popularity keep being sold and bandied about, a large part of the tremendous potential for responsiveness (through social media or otherwise) is left untapped. People prefer to hype a new service which is “likely to have Twitter-like success because it has the features users have said they wanted in the survey we sell.” Instead of talking about the “get satisfaction” effect in responsiveness. Not that “consumers” now have “more power than ever before.” But responsive developers who refrain from imposing their views (Quora, again) tend to have a more positive impact, socially, than those which are merely trying to expand their userbase.

Which leads me to talk about Facebook. I could talk for hours on end about Facebook, but I almost feel afraid to do so. At this point, Facebook is conceived in what I perceive to be such a narrow way that it seems like anything I might say would sound exceedingly strange. Given the fact that it was part one of the first waves of Web tools with explicit social components to reach mainstream adoption, it almost sounds “historical” in timeframe. But, as so many people keep saying, it’s just not that old. IMHO, part of the implication of Facebook’s relatively young age should be that we are able to discuss it as a dynamic process, instead of assigning it to a bygone era. But, whatever…

Actually, I think part of the reason there’s such lack of depth in discussing Facebook is also part of the reason it was so special: it was originally a very select service. Since, for a significant period of time, the service was only available to people with email addresses ending in “.edu,” it’s not really surprising that many of the people who keep discussing it were actually not on the service “in its formative years.” But, I would argue, the fact that it was so exclusive at first (something which is often repeated but which seems to be understood in a very theoretical sense) contributed quite significantly to its success. Of course, similar claims have been made but, I’d say that my own claim is deeper than others.

[Bang! I really don’t tend to make claims so, much of this blogpost sounds to me as if it were coming from somebody else…]

Ok, I don’t mean it so strongly. But there’s something I think neat about the Facebook of 2005, the one I joined. So I’d like to discuss it. Hence the placeholder.

And, in this placeholder, I’d fit: the ideas about responsiveness mentioned with Twitter, the stepwise approach adopted by Facebook (which, to me, was the real key to its eventual success), the notion of intimacy which is the true core of this blogpost, the notion of hype/counterhype linked to journalistic approaches, a key distinction between privacy and intimacy, some non-ranting (but still rambling) discussion as to what Google is missing in its “social” projects, anecdotes about “sequential network effects” on Facebook as the service reached new “populations,” some personal comments about what I get out of Facebook even though I almost never spent any significant amount of time on it, some musings as to the possibility that there are online services which have reached maturity and may remain stable in the foreseeable future, a few digressions about fanboism or about the lack of sophistication in the social network models used in online services, and maybe a bit of fun at the expense of “social media expert marketors”…

But that’ll be for another time.

Cheers!

Éloge de la courtoisie en-ligne

Nous y voilà!

Après avoir terminé mon billet sur le contact social, j’ai reçu quelques commentaires et eu d’autres occasions de réfléchir à la question. Ce billet faisait suite à une interaction spécifique que j’ai vécue hier mais aussi à divers autres événements. En écrivant ce billet sur le contact social, j’ai eu l’idée (peut-être saugrenue) d’écrire une liste de «conseils d’ami» pour les gens qui désirent me contacter. Contrairement à mon attitude habituelle, j’ai rédigé cette liste dans un mode assez impératif et télégraphique. C’est peut-être contraire à mon habitude, mais c’est un exercice intéressant à faire, dans mon cas.

Bien qu’énoncés sur un ton quasi-sentencieux, ces conseils se veulent être des idées de base avec lesquelles je travaille quand on me sollicite (ce qui arrive plusieurs fois par jour). C’est un peu ma façon de dire: je suis très facile à contacter mais voici ce que je considère comme étant des bonnes et mauvaises idées dans une procédure de contact. Ça vaut pour mes lecteurs ici, pour mes étudiants (avant que je aie rencontrés), pour des contacts indirects, etc.

Pour ce qui est du «contact social», je parlais d’un contexte plus spécifique que ce que j’ai laissé entendre. Un des problèmes, c’est que même si j’ai de la facilité à décrire ce contexte, j’ai de la difficulté à le nommer d’une façon qui soit sans équivoque. C’est un des mondes auxquels je participe et il est lié à l’«écosystème geek». En parlant de «célébrité» dans le billet sur le contact social, je faisais référence à une situation assez précise qui est celle de la vie publique de certaines des personnes qui passent le plus clair de leur temps en-ligne. Les limites sont pas très claires mais c’est un groupe de quelques millions de personnes, dont plusieurs Anglophones des États-Unis, qui entrent dans une des logiques spécifiques de la socialisation en-ligne. Des gens qui vivent et qui oeuvrent dans le média social, le marketing social, le réseau social, la vie sociale médiée par les communications en-ligne, etc.

Des «socialiseurs alpha», si on veut.

C’est pas un groupe homogène, loi de là. Mais c’est un groupe qui a ses codes, comme tout groupe social. Certains individus enfreignent les règles et ils sont ostracisés, parfois sans le savoir.

Ce qui me permet de parler de courtoisie.

Un des trucs dont on parle beaucoup dans nos cours d’introduction, en anthropologie culturelle, c’est la diversité des normes de politesse à l’échelle humaine. Pas parce que c’est une partie essentielle de nos recherches, mais c’est souvent une façon assez efficace de faire comprendre des concepts de base à des gens qui n’ont pas (encore) de formation ethnographique ou de regard anthropologique. C’est encore plus efficace dans le cas d’étudiants qui ont déjà été formés dans une autre discipline et qui ont parfois tendance à ramener les concepts à leur expérience personnelle (ce qui, soit dit en passant, est souvent une bonne stratégie d’apprentissage quand elle est bien appliquée). L’idée de base, c’est qu’il n’y a pas d’«universal», de la politesse (malgré ce que disent Brown et Levinson). Il n’y a pas de règle universelle de politesse qui vaut pour l’ensemble de la population humaine, peu importe la distance temporelle ou culturelle. Chaque contexte culturel est bourré de règles de politesse, très souvent tacites, mais elles ne sont pas identiques d’un contexte à l’autre. Qui plus est, la même règle, énoncée de la même façon, a souvent des applications et des implications très différentes d’un contexte à l’autre. Donc, en contexte, il faut savoir se plier.

En classe, il y en a toujours pour essayer de trouver des exceptions à cette idée de base. Mais ça devient un petit jeu semi-compétitif plutôt qu’un réel processus de compréhension. D’après moi, ç’a un lien avec ce que les pédagogues anglophones appellent “Ways of Knowing”. Ce sont des gens qui croient encore qu’il n’existe qu’une vérité que le prof est en charge de dévoiler. Avec eux, il y a plusieurs étapes à franchir mais ils finissent parfois par passer à une compréhension plus souple de la réalité.

Donc, une fois qu’on peut travailler avec cette idée de base sur la non-universalité de règles de politesse spécifiques, on peut travailler avec des contextes dans lesquelles la politesse fonctionne. Et elle l’est fonctionnelle!

Mes «conseils d’ami» et mon «petit guide sur le contact social en-ligne» étaient à inscrire dans une telle optique. Mon erreur est de n’avoir pas assez décrit le contexte en question.

Si on pense à la notion de «blogosphère», on a déjà une idée du contexte. Pas des blogueurs isolés. Une sphère sociale qui est concentrée autour du blogue. Ces jours-ci, à part le blogue, il y a d’autres plates-formes à travers lesquelles les gens dont je parle entretiennent des rapports sociaux plus ou moins approfondis. Le micro-blogue comme Identi.ca et Twitter, par exemple. Mais aussi des réseaux sociaux comme Facebook ou même un service de signets sociaux comme Digg. C’est un «petit monde», mais c’est un groupe assez influent, puisqu’il lie entre eux beaucoup d’acteurs importants d’Internet. C’est un réseau tentaculaire, qui a sa présence dans divers milieux. C’est aussi, et c’est là que mes propos peuvent sembler particulièrement étranges, le «noyau d’Internet», en ce sens que ce sont des membres de ce groupe qui ont un certain contrôle sur plusieurs des choses qui se passent en-ligne. Pour utiliser une analogie qui date de l’ère nationale-industrielle (le siècle dernier), c’est un peu comme la «capitale» d’Internet. Ou, pour une analogie encore plus vieillotte, c’est la «Métropole» de l’Internet conçu comme Empire.

Donc, pour revenir à la courtoisie…

La spécificité culturelle du groupe dont je parle a créé des tas de trucs au cours des années, y compris ce qu’ils ont appelé la «Netiquette» (de «-net» pour «Internet» et «étiquette»). Ce qui peut contribuer à rendre mes propos difficiles à saisir pour ceux qui suivent une autre logique que la mienne, c’est que tout en citant (et apportant du support à) certaines composantes de cette étiquette, je la remets en contexte. Personnellement, je considère cette étiquette très valable dans le contexte qui nous préoccupe et j’affirme mon appartenance à un groupe socio-culturel précis qui fait partie de l’ensemble plus vaste auquel je fais référence. Mais je conserve mon approche ethnographique.

La Netiquette est si bien «internalisée» par certains qu’elles semblent provenir du sens commun (le «gros bon sens» dont je parlais hier). C’est d’ailleurs, d’après moi, ce qui explique certaines réactions très vives au bris d’étiquette: «comment peux-tu contrevenir à une règle aussi simple que celle de donner un titre clair à ton message?» (avec variantes plus insultantes). Comme j’ai tenté de l’expliquer en contexte semi-académique, une des bases du conflit en-ligne (la “flame war”), c’est la difficulté de se ressaisir après un bris de communication. Le bris de communication, on le tient pour acquis, il se produit de toutes façons. Mais c’est la façon de réétablir la communication qui change tout.

De la même façon, c’est pas tant le bris d’étiquette qui pose problème. Du moins, pas l’occasion spécifique de manquement à une règle précise. C’est la dynamique qui s’installe suite à de nombreux manquements aux «règles de base» de la vie sociale d’un groupe précis. L’effet immédiat, c’est le découpage du ‘Net en plus petites factions.

Et, personnellement, je trouve dommage ce fractionnement, cette balkanisation.

Qui plus est, c’est dans ce contexte que, malgré mon relativisme bien relatif, j’assigne le terme «éthique» à mon hédonisme. Pas une éthique absolue et rigide. Mais une orientation vers la bonne entente sociale.

Qu’on me comprenne bien (ça serait génial!), je me plains pas du comportement des gens, je ne jugent pas ceux qui se «comportent mal» ou qui enfreignent les règles de ce monde dans lequel je vis. Mais je trouve utile de parler de cette dynamique. Thérapeutique, même.

La raison spécifique qui m’a poussé à écrire ce billet, c’est que deux des commentaires que j’ai reçu suite à mes billets d’hier ont fait appel (probablement sans le vouloir) au «je fais comme ça me plaît et ça dérange personne». Là où je me sens presqu’obligé de dire quelque-chose, c’est que le «ça dérange personne» me semblerait plutôt myope dans un contexte où les gens ont divers liens entre eux. Désolé si ça choque, mais je me fais le devoir d’être honnête.

D’ailleurs, je crois que c’est la logique du «troll», ce personnage du ‘Net qui prend un «malin plaisir» à bousculer les gens sur les forums et les blogues. C’est aussi la logique du type macho qui se plaît à dire: «Je pince les fesses des filles. Dix-neuf fois sur 20, je reçois une baffe. Mais la vingtième, c’est la bonne». Personnellement, outre le fait que je sois féministe, j’ai pas tant de problèmes que ça avec cette idée quand il s’agit d’un contexte qui le permet (comme la France des années 1990, où j’ai souvent entendu ce genre de truc). Mais là où ça joue pas, d’après moi, c’est quand cette attitude est celle d’un individu qui se meut dans un contexte où ce genre de chose est très mal considéré (par exemple, le milieu cosmopolite contemporain en Amérique du Nord). Au niveau individuel, c’est peut-être pas si bête. Mais au niveau social, ça fait pas preuve d’un sens éthique très approfondi.

Pour revenir au «troll». Ce personnage quasi-mythique génère une ambiance très tendue, en-ligne. Individuellement, il peut facilement considérer qu’il est «dans son droit» et que ses actions n’ont que peu de conséquences négatives. Mais, ce qui se remarque facilement, c’est que ce même individu tolère mal le comportement des autres. Il se débat «comme un diable dans le bénitier», mais c’est souvent lui qui «sème le vent» et «récolte la tempête». Un forum sans «troll», c’est un milieu très agréable, “nurturing”. Mais il n’est besoin que d’un «troll» pour démolir l’atmosphère de bonne entente. Surtout si les autres membres du groupes réagissent trop fortement.

D’ailleurs, ça me fait penser à ceux qui envoient du pourriel et autres Plaies d’Internet. Ils ont exactement la logique du pinceur de femmes, mais menée à l’extrême. Si aussi peu que 0.01% des gens acceptent le message indésirable, ils pourront en tirer un certain profit à peu d’effort, peu importe ce qui affecte 99.99% des récipiendaires. Tant qu’il y aura des gens pour croire à leurs balivernes ou pour ouvrir des fichiers attachés provenant d’inconnus, ils auront peut-être raison à un niveau assez primaire («j’ai obtenu ce que je voulais sans me forcer»). Mais c’est la société au complet qui en souffre. Surtout quand on parle d’une société aussi diversifiée et complexe que celle qui vit en-ligne.

C’est intéressant de penser au fait que la culture en-ligne anglophone accorde une certaine place à la notion de «karma». Depuis une expression désignant une forme particulière de causalité à composante spirituelle, cette notion a pris, dans la culture geek, un acception spécifique liée au mérite relatif des propos tenus en-ligne, surtout sur le vénérable site Slashdot. Malgré le glissement de sens de causalité «mystique» à évaluation par les pairs, on peut lier les deux concepts dans une idée du comportement optimal pour la communication en-ligne: la courtoisie.

Les Anglophones ont tendance à se fier, sans les nommer ou même les connaître, aux maximes de Grice. J’ai beau percevoir qu’elles ne sont pas universelles, j’y vois un intérêt particulier dans le contexte autour duquel je tourne. L’idée de base, comme le diraient Wilson et Sperber, est que «tout acte de communication ostensive communique la présomption de sa propre pertinence optimale». Cette pertinence optimale est liée à un processus à la fois cognitif et communicatif qui fait appel à plusieurs des notions élaborées par Grice et par d’autres philosophes du langage. Dans le contexte qui m’intéresse, il y a une espèce de jeu entre deux orientations qui font appel à la même notion de pertinence: l’orientation individuelle («je m’exprime») souvent légaliste-réductive («j’ai bien le droit de m’exprimer») et l’orientation sociale («nous dialoguons») souvent éthique-idéaliste («le fait de dialoguer va sauver le monde»).

Aucun mystère sur mon orientation préférée…

Par contre, faut pas se leurrer: le fait d’être courtois, en-ligne, a aussi des effets positifs au niveau purement individuel. En étant courtois, on se permet très souvent d’obtenir de réels bénéfices, qui sont parfois financiers (c’est comme ça qu’on m’a payé un iPod touch). Je parle pas d’une causalité «cosmique» mais bien d’un processus précis par lequel la bonne entente génère directement une bonne ambiance.

Bon, évidemment, je semble postuler ma propre capacité à être courtois. Il m’arrive en fait très souvent de me faire désigner comme étant très (voire trop) courtois. C’est peut-être réaliste, comme description, même si certains ne sont peut-être pas d’accord.

À vous de décider.

Le petit guide du contact social en-ligne (brouillon)

Je viens de publier un «avis à ceux qui cherchent à me contacter». Et je pense à mon expertise au sujet de la socialisation en-ligne. Ça m’a donné l’idée d’écrire une sorte de guide, pour aider des gens qui n’ont pas tellement d’expérience dans le domaine. J’ai de la difficulté à me vendre.

Oui, je suis un papillon social. Je me lie facilement d’amitié avec les gens et j’ai généralement d’excellents contacts. En fait, je suis très peu sélectif: à la base, j’aime tout le monde.

Ce qui ne veut absolument pas dire que mon degré d’intimité est constant, peu importe l’individu. En fait, ma façon de gérer le degré d’intimité est relativement complexe et dépend d’un grand nombre de facteurs. C’est bien conscient mais difficile à verbaliser, surtout en public.

Et ça m’amène à penser au fait que, comme plusieurs, je suis «très sollicité». Chaque jour, je reçois plusieurs requêtes de la part de gens qui veulent être en contact avec moi, d’une façon ou d’une autre. C’est tellement fréquent, que j’y pense peu. Mais ça fait partie de mon quotidien, comme c’est le cas pour beaucoup de gens qui passent du temps en-ligne (blogueurs, membres de réseaux sociaux, etc.).

Évidemment, un bon nombre de ces requêtes font partie de la catégorie «indésirable». On pourrait faire l’inventaire des Dix Grandes Plaies d’Internet, du pourriel jusqu’à la sollicitation  intempestive. Mais mon but ici est plus large. Discuter de certaines façons d’établir le contact social. Qu’il s’agisse de se lier d’amitié ou simplement d’entrer en relation sociale diffuse (de devenir la «connaissance» de quelqu’un d’autre).

La question de base: comment effectuer une requête appropriée pour se mettre en contact avec quelqu’un? Il y a des questions plus spécifiques. Par exemple, comment démontrer à quelqu’un que nos intentions sont légitimes? C’est pas très compliqué et c’est très rapide. Mais ça fait appel à une logique particulière que je crois bien connaître.

Une bonne partie de tout ça, c’est ce qu’on appelle ici «le gros bon sens». «Ce qui devrait être évident.» Mais, comme nous le disons souvent en ethnographie, ce qui semble évident pour certains peut paraître très bizarre pour d’autres. Dans le fond, le contact social en-ligne a ses propres contextes culturels et il faut apprendre à s’installer en-ligne comme on apprend à emménager dans une nouvelle région. Si la plupart des choses que je dis ici semblent très évidentes, ça n’implique pas qu’elles sont bien connues du «public en général».

Donc, quelle est la logique du contact social en-ligne?

Il faut d’abord bien comprendre que les gens qui passent beaucoup de temps en-ligne reçoivent des tonnes de requêtes à chaque jour. Même un papillon social comme moi finit par être sélectif. On veut bien être inclusifs mais on veut pas être inondés, alors on trie les requêtes qui nous parviennent. On veut bien faire confiance, mais on veut pas être dupes, alors on se tient sur nos gardes.

Donc, pour contacter quelqu’un comme moi, «y a la manière».

Une dimension très importante, c’est la transparence. Je pense même à la «transparence radicale». En se présentant aux autres, vaut mieux être transparent. Pas qu’il faut tout dévoiler, bien au contraire. Il faut «contrôler son masque». Il faut «manipuler le voile». Une excellente façon, c’est d’être transparent.

L’idée de base, derrière ce concept, c’est que l’anonymat absolu est illusoire. Tout ce qu’on fait en-ligne laisse une trace. Si les gens veulent nous retracer, ils ont souvent la possibilité de le faire. En donnant accès à un profil public, on évite certaines intrusions.

C’est un peu la même idée derrière la «géolocation». Dans «notre monde post-industriel», nous sommes souvent faciles à localiser dans l’espace (grâce, entre autres, à la radio-identification). D’un autre côté, les gens veulent parfois faire connaître aux autres leur situation géographique et ce pour de multiples raisons. En donnant aux gens quelques informations sur notre présence géographique, on tente de contrôler une partie de l’information à notre sujet. La «géolocation» peut aller de la très grande précision temporelle et géographique («je suis au bout du comptoir de Caffè in Gamba jusqu’à 13h30») jusqu’au plus vague («je serai de retour en Europe pour une période indéterminée, au cours des six prochains mois»). Il est par ailleurs possible de guider les gens sur une fausse piste, de leur faire croire qu’on est ailleurs que là où on est réellement. Il est également possible de donner juste assez de précisions pour que les gens n’aient pas d’intérêt particulier à nous «traquer». C’est un peu une contre-attaque face aux intrusions dans notre vie privée.

Puisque plusieurs «Internautes» ont adopté de telles stratégies contre les intrusions, il est important de respecter ces stratégies et il peut être utile d’adopter des stratégies similaires. Ce qui implique qu’il faudrait accepter l’image que veut projeter l’individu et donner à cet individu la possibilité de se faire une image de nous.

Dans la plupart des contextes sociaux, les gens se dévoilent beaucoup plus facilement à ceux qui se dévoilent eux-mêmes. Dans certains coins du monde (une bonne partie de la blogosphère mais aussi une grande partie de l’Afrique), les gens ont une façon très sophistiquée de se montrer très transparents tout en conservant une grande partie de leur vie très secrète. Se cacher en public. C’est une forme radicale de la «présentation de soi». Aucune hypocrisie dans tout ça. Rien de sournois. Mais une transparence bien contrôlée. Radicale par son utilité (et non par son manque de pudeur).

«En-ligne, tout le monde agit comme une célébrité.» En fait, tout le monde vit une vie assez publique, sur le ‘Net. Ce qui implique plusieurs choses. Tout d’abord qu’il est presqu’aussi difficile de protéger sa vie privée en-ligne que dans une ville africaine typique (où la gestion de la frontière entre vie publique et vie privée fait l’objet d’une très grande sophistication). Ça implique aussi que chaque personne est moins fragile aux assauts de la célébrité puisqu’il y a beaucoup plus d’information sur beaucoup plus de personnes. C’est un peu la théorie du bruit dans la lutte contre les paparazzi et autres prédateurs. C’est là où la transparence de plusieurs aide à conserver l’anonymat relatif de chacun.

D’après moi, la méthode la plus efficace de se montrer transparent, c’est de se construire un profil public sur un blogue et/ou sur un réseau social. Il y a des tas de façons de construire son profil selon nos propres besoins et intérêts, l’effet reste le même. C’est une façon de se «présenter», au sens fort du terme.

Le rôle du profil est beaucoup plus complexe que ne semblent le croire ces journalistes qui commentent la vie des «Internautes». Oui, ça peut être une «carte de visite», surtout utile dans le réseautage professionnel. Pour certains, c’est un peu comme une fiche d’agence de rencontre (avec poids et taille). Plusieurs personnes rendent publiques des choses qui semblent compromettantes. Mais c’est surtout une façon de contrôler l’image,

Dans une certaine mesure, «plus on dévoile, plus on cache». En offrant aux gens la possibilité d’en savoir plus sur nous, on se permet une marge de manœuvre. D’ailleurs, on peut se créer un personnage de toutes pièces, ce que beaucoup ont fait à une certaine époque. C’est une technique de dissimulation, d’assombrissement. Ou, en pensant à l’informatique, c’est une méthode de cryptage et d’«obfuscation».

Mais on peut aussi «être soi-même» et s’accepter tel quel. D’un point de vue «philosophie de vie», c’est pas mauvais, à mon sens.

En bâtissant son profil, on pense à ce qu’on veut dévoiler. Le degré de précision varie énormément en fonction de nos façons de procéder et en fonction des contextes. Rien de linéaire dans tout ça. Il y a des choses qu’on dévoilerait volontiers à une étrangère et qu’on n’avouerait pas à des proches. On peut maintenir une certaine personnalité publique qui est parfois plus réelle que notre comportement en privé. Et on utilise peut-être plus de tact avec des amis qu’avec des gens qui nous rencontrent par hasard.

Il y a toute la question de la vie privée, bien sûr. Mais c’est pas tout. D’ailleurs, faut la complexifier, cette idée de «vie privée». Beaucoup de ce qu’on peut dire sur soi-même peut avoir l’effet d’impliquer d’autres personnes. C’est parfois évident, parfois très subtil. La stratégie de «transparence radicale» dans le contact social en-ligne est parfois difficile à concilier avec notre vie sociale hors-ligne. Mais on ne peut pas se permettre de ne rien dire. Le tout est une question de dosage.

Il y a de multiples façons de se bâtir un profil public et elles sont généralement faciles à utiliser. La meilleure méthode dépend généralement du contexte et, outre le temps nécessaire pour les mettre à jour (individuellement ou de façon centralisée), il y a peu d’inconvénients d’avoir de nombreux profils publics sur différents services.

Personnellement, je trouve qu’un blogue est un excellent moyen de conserver un profil public. Ceux qui laissent des commentaires sur des blogues ont un intérêt tout particulier à se créer un profil de blogueur, même s’ils ne publient pas de billets eux-mêmes. Il y a un sens de la réciprocité, dans le monde du blogue. En fait, il y a toute une négociation au sujet des différences entre commentaire et billet. Il est parfois préférable d’écrire son propre billet en réponse à celui d’un autre (les liens entre billets sont répertoriés par les “pings” et “trackbacks”). Mais, en laissant un commentaire sur le blogue de quelqu’un d’autre, on fait une promotion indirecte: «modérée et tempérée» (dans tous les sens de ces termes).

Ma préférence va à WordPress.com et Disparate est mon blogue principal. Sans être un véritable réseau social, WordPress.com a quelques éléments qui facilitent les contacts entre blogueurs. Par exemple, tout commentaire publié sur un blogue WordPress.com par un utilisateur de WordPress.com sera automatiquement lié à ce compte, ce qui facilite l’écriture du commentaire (nul besoin de taper les informations) et lie le commentateur à son identité. Blogger (ou Blogspot.com) a aussi certains de ces avantages mais puisque plusieurs blogues sur Blogger acceptent les identifiants OpenID et que WordPress.com procure de tels identifiants, j’ai tendance à m’identifier à travers WordPress.com plutôt qu’à travers Google/Blogger.

Hors du monde des blogues, il y a celui des services de réseaux sociaux, depuis SixDegrees.com (à l’époque) à OpenSocial (à l’avenir). Tous ces services offrent à l’utilisateur la possibilité de créer un profil (général ou spécialisé) et de spécifier des liens que nous avons avec d’autres personnes.

Ces temps-ci, un peu tout ce qui est en-ligne a une dimension «sociale» en ce sens qu’il est généralement possible d’utiliser un peu n’importe quoi pour se lier à quelqu’un d’autre. Dans chaque cas, il y a un «travail de l’image» plus ou moins sophistiqué. Sans qu’on soit obligés d’entreprendre ce «travail de l’image» de façon très directe, ceux qui sont actifs en-ligne (y compris de nombreux adolescents) sont passés maîtres dans l’art de jouer avec leurs identités.

Il peut aussi être utile de créer un profil public sur des plates-formes de microblogue, comme Identi.ca et Twitter. Ces plates-formes ont un effet assez intéressant, au niveau du contact social. Le profil de chaque utilisateur est plutôt squelettique, mais les liens entre utilisateurs ont un certain degré de sophistication parce qu’il y a une distinction entre lien unidirectionnel et lien bidirectionnel. En fait, c’est relativement difficile à décrire hors-contexte alors je crois que je vais laisser tomber cette section pour l’instant. Un bon préalable pour comprendre la base du microbloguage, c’est ce court vidéo, aussi disponible avec sous-titres français.

Tout ça pour parler de profil public!

En commençant ce billet, je croyais élaborer plusieurs autres aspects. Mais je crois quand même que la base est là et je vais probablement écrire d’autres billets sur la même question, dans le futur.

Quand même quelques bribes, histoire de conserver ce billet «en chantier».

Un point important, d’après moi, c’est qu’il est généralement préférable de laisser aux autres le soin de se lier à nous, sauf quand il y a un lien qui peut être établi. C’est un peu l’idée derrière mon billet précédent. Oh, bien sûr, on peut aller au-devant des gens dans un contexte spécifique. Si nous sommes au même événement, on peut aller se présenter «sans autre». Dès qu’il y a communauté de pratique (ou communauté d’expérience), on peut en profiter pour faire connaissance. S’agit simplement de ne pas s’accaparer l’attention de qui que ce soit et d’accepter la façon qu’a l’autre de manifester ses opinions.

Donc, en contexte (même en-ligne), on peut aller au-devant des gens.

Mais, hors-contexte, c’est une idée assez saugrenue que d’aller se présenter chez les gens sans y avoir été conviés.

Pour moi, c’est un peu une question de courtoisie. Mais il y a aussi une question de la compréhension du contexte. Même si nous réagissons tous un peu de la même façon aux appels non-solicités, plusieurs ont de la difficulté à comprendre le protocole.

Et le protocole est pas si différent de la vie hors-ligne. D’ailleurs, une technique très utile dans les contextes hors-ligne et qui a son importance en-ligne, c’est l’utilisation d’intermédiaires. Peut-être parce que je pense au Mali, j’ai tendance à penser au rôle du griot et au jeu très complexe de l’indirection, dans le contact social. Le réseau professionnel LinkedIn fait appel à une version très fruste de ce principe d’indirection, sans étoffer le rôle de l’intermédiaire. Pourtant, c’est souvent en construisant la médiation sociale qu’on comprend vraiment comment fonctionnent les rapports sociaux.

Toujours est-il qu’il y a une marche à suivre, quand on veut contacter les gens en-ligne. Ce protocole est beaucoup plus fluide que ne peuvent l’être les codes sociaux les mieux connus dans les sociétés industriels. C’est peut-être ce qui trompe les gens peu expérimentés, qui croient que «sur Internet, on peut tout faire».

D’où l’idée d’aider les gens à comprendre le contact social en-ligne.

Ce billet a été en partie motivé par une requête qui m’a été envoyée par courriel. Cette personne tentait de se lier d’amitié avec moi mais sa requête était décontextualisée et très vague. Je lui ai donc écrit une réponse qui contenait certains éléments de ce que j’ai voulu écrire ici.

Voici un extrait de ma réponse:

Si t’as toi-même un blogue, c’est une excellente façon de se présenter. Ou un compte sur un des multiples réseaux sociaux. Après, tu peux laisser le lien sur ton profil quand tu contactes quelqu’un et laisser aux autres le soin de se lier à toi, si tu les intéresses. C’est très facile et très efficace. Les messages non-sollicités, directement à l’adresse courriel de quelqu’un, ça éveille des suspicions. Surtout quand le titre est très générique ou que le contenu du message est pas suffisamment spécifique. Pas de ta faute, mais c’est le contexte.

En fait, la meilleure méthode, c’est de passer par des contacts préétablis. Si on a des amis communs, le tour est joué. Sinon, la deuxième meilleure méthode, c’est de laisser un commentaire vraiment très pertinent sur le blogue de quelqu’un que tu veux connaître. C’est alors cette personne qui te contactera. Mais si le commentaire n’est pas assez pertinent, cette même personne peut croire que c’est un truc indésirable et effacer ton commentaire, voire t’inclure dans une liste noire.

J’utilise pas Yahoo! Messenger, non. Et je suis pas assez souvent sur d’autres plateformes de messagerie pour accepter de converser avec des gens, comme ça. Je sais que c’est une technique utilisée par certaines personnes sérieuses, mais c’est surtout un moyen utilisé par des gens malveillants.

Si vous avez besoin d’aide, vous savez comment me contacter! 😉

Manufacturing Taste

In a comment to my rant on naysaying, Carl Dyke posted the following link (to a Josh Ellis piece from 2003):

Mindjack – Taste Tribes

The piece itself is rather unremarkable. Although, it does contain comments about a few things which became important topics in the meantime such as recommendation systems and the importance of music listeners for individual artists. I’m not too concerned about the piece and I realize it’s “nothing new.” It mostly made me think about a number of things about which I’ve been meaning to blog.

I could react to the use of the term “tribe.” And there are obvious things to say in terms of social groups (family resemblance, community of experience, community of practice, communitas, homogamy, in-group knowledge, social network analysis, etc.).

But I guess my take is at the same time more personal and more cultural.

Contrary to what my Facebook profile may lead some people to believe, I am not a fan of anything or anyone. I’m not saying that I don’t like things or people. I do. In fact, I pretty much like everyone. But fandom isn’t my thing. Neither is fanboyism. So I don’t relate so well to Ellis’s description of networks based on appreciation of a band. Sure, in the past, I’ve participated in similar groups, such as online discussions about one of my favorite tv shows (which still has a fairly active online fanbase). And I did join several Facebook groups about things or people I like. But my personal attitude makes me react rather negatively to fanclubs and the kind of “taste-based community” Ellis so regrettably called “taste tribes.”

Nobody’s fault but my own. I just feel these groups tend to be too restrictive, too inward-looking and, well, too opinion-based.

I’m too much of a social butterfly to spend much time in any one of these groups. My engagement to a group of people can run deeply and my allegiance and faithfulness are sometimes rather strong. But I don’t like to restrict myself to certain groups.

Maybe I’m an “alpha socialiser” after all.

The cultural dimension also seems quite important to me, but it’s harder to explain without giving off the wrong signals. Not only do I react to what I perceive to be abuses of “pop culture references” (in part because I find them exclusionary), but I perceive a kind of culturally significant attachment to individual “cultural items” (“media,” as Ellis seems to call them) in “English-speaking North American popular culture.” I’m not saying that this tendency doesn’t exist in any other context. In fact, it’s likely a dimension of any “popular culture.” But this tendency is quite foreign to me. The fact that I conceive of myself as an outside observer to popular culture makes me associate the tendency with the common habits shared by a group I’m not a member of.

I’m sure I’ll post again about this. But my guess is that somewhat shorter blog entries encourage more discussion. Given the increasing number of comments I’m getting, it might be cool to tap my readership’s insight a bit more. One thing I’ve often noticed is that my more knee-jerk posts are often more effective.

So here goes.

Banality of Heroism

Wow! I’m speechless!

Open Source » Blog Archive » The Banality of Evil, Part II

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