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Éloge de la courtoisie en-ligne

Nous y voilà!

Après avoir terminé mon billet sur le contact social, j’ai reçu quelques commentaires et eu d’autres occasions de réfléchir à la question. Ce billet faisait suite à une interaction spécifique que j’ai vécue hier mais aussi à divers autres événements. En écrivant ce billet sur le contact social, j’ai eu l’idée (peut-être saugrenue) d’écrire une liste de «conseils d’ami» pour les gens qui désirent me contacter. Contrairement à mon attitude habituelle, j’ai rédigé cette liste dans un mode assez impératif et télégraphique. C’est peut-être contraire à mon habitude, mais c’est un exercice intéressant à faire, dans mon cas.

Bien qu’énoncés sur un ton quasi-sentencieux, ces conseils se veulent être des idées de base avec lesquelles je travaille quand on me sollicite (ce qui arrive plusieurs fois par jour). C’est un peu ma façon de dire: je suis très facile à contacter mais voici ce que je considère comme étant des bonnes et mauvaises idées dans une procédure de contact. Ça vaut pour mes lecteurs ici, pour mes étudiants (avant que je aie rencontrés), pour des contacts indirects, etc.

Pour ce qui est du «contact social», je parlais d’un contexte plus spécifique que ce que j’ai laissé entendre. Un des problèmes, c’est que même si j’ai de la facilité à décrire ce contexte, j’ai de la difficulté à le nommer d’une façon qui soit sans équivoque. C’est un des mondes auxquels je participe et il est lié à l’«écosystème geek». En parlant de «célébrité» dans le billet sur le contact social, je faisais référence à une situation assez précise qui est celle de la vie publique de certaines des personnes qui passent le plus clair de leur temps en-ligne. Les limites sont pas très claires mais c’est un groupe de quelques millions de personnes, dont plusieurs Anglophones des États-Unis, qui entrent dans une des logiques spécifiques de la socialisation en-ligne. Des gens qui vivent et qui oeuvrent dans le média social, le marketing social, le réseau social, la vie sociale médiée par les communications en-ligne, etc.

Des «socialiseurs alpha», si on veut.

C’est pas un groupe homogène, loi de là. Mais c’est un groupe qui a ses codes, comme tout groupe social. Certains individus enfreignent les règles et ils sont ostracisés, parfois sans le savoir.

Ce qui me permet de parler de courtoisie.

Un des trucs dont on parle beaucoup dans nos cours d’introduction, en anthropologie culturelle, c’est la diversité des normes de politesse à l’échelle humaine. Pas parce que c’est une partie essentielle de nos recherches, mais c’est souvent une façon assez efficace de faire comprendre des concepts de base à des gens qui n’ont pas (encore) de formation ethnographique ou de regard anthropologique. C’est encore plus efficace dans le cas d’étudiants qui ont déjà été formés dans une autre discipline et qui ont parfois tendance à ramener les concepts à leur expérience personnelle (ce qui, soit dit en passant, est souvent une bonne stratégie d’apprentissage quand elle est bien appliquée). L’idée de base, c’est qu’il n’y a pas d’«universal», de la politesse (malgré ce que disent Brown et Levinson). Il n’y a pas de règle universelle de politesse qui vaut pour l’ensemble de la population humaine, peu importe la distance temporelle ou culturelle. Chaque contexte culturel est bourré de règles de politesse, très souvent tacites, mais elles ne sont pas identiques d’un contexte à l’autre. Qui plus est, la même règle, énoncée de la même façon, a souvent des applications et des implications très différentes d’un contexte à l’autre. Donc, en contexte, il faut savoir se plier.

En classe, il y en a toujours pour essayer de trouver des exceptions à cette idée de base. Mais ça devient un petit jeu semi-compétitif plutôt qu’un réel processus de compréhension. D’après moi, ç’a un lien avec ce que les pédagogues anglophones appellent “Ways of Knowing”. Ce sont des gens qui croient encore qu’il n’existe qu’une vérité que le prof est en charge de dévoiler. Avec eux, il y a plusieurs étapes à franchir mais ils finissent parfois par passer à une compréhension plus souple de la réalité.

Donc, une fois qu’on peut travailler avec cette idée de base sur la non-universalité de règles de politesse spécifiques, on peut travailler avec des contextes dans lesquelles la politesse fonctionne. Et elle l’est fonctionnelle!

Mes «conseils d’ami» et mon «petit guide sur le contact social en-ligne» étaient à inscrire dans une telle optique. Mon erreur est de n’avoir pas assez décrit le contexte en question.

Si on pense à la notion de «blogosphère», on a déjà une idée du contexte. Pas des blogueurs isolés. Une sphère sociale qui est concentrée autour du blogue. Ces jours-ci, à part le blogue, il y a d’autres plates-formes à travers lesquelles les gens dont je parle entretiennent des rapports sociaux plus ou moins approfondis. Le micro-blogue comme Identi.ca et Twitter, par exemple. Mais aussi des réseaux sociaux comme Facebook ou même un service de signets sociaux comme Digg. C’est un «petit monde», mais c’est un groupe assez influent, puisqu’il lie entre eux beaucoup d’acteurs importants d’Internet. C’est un réseau tentaculaire, qui a sa présence dans divers milieux. C’est aussi, et c’est là que mes propos peuvent sembler particulièrement étranges, le «noyau d’Internet», en ce sens que ce sont des membres de ce groupe qui ont un certain contrôle sur plusieurs des choses qui se passent en-ligne. Pour utiliser une analogie qui date de l’ère nationale-industrielle (le siècle dernier), c’est un peu comme la «capitale» d’Internet. Ou, pour une analogie encore plus vieillotte, c’est la «Métropole» de l’Internet conçu comme Empire.

Donc, pour revenir à la courtoisie…

La spécificité culturelle du groupe dont je parle a créé des tas de trucs au cours des années, y compris ce qu’ils ont appelé la «Netiquette» (de «-net» pour «Internet» et «étiquette»). Ce qui peut contribuer à rendre mes propos difficiles à saisir pour ceux qui suivent une autre logique que la mienne, c’est que tout en citant (et apportant du support à) certaines composantes de cette étiquette, je la remets en contexte. Personnellement, je considère cette étiquette très valable dans le contexte qui nous préoccupe et j’affirme mon appartenance à un groupe socio-culturel précis qui fait partie de l’ensemble plus vaste auquel je fais référence. Mais je conserve mon approche ethnographique.

La Netiquette est si bien «internalisée» par certains qu’elles semblent provenir du sens commun (le «gros bon sens» dont je parlais hier). C’est d’ailleurs, d’après moi, ce qui explique certaines réactions très vives au bris d’étiquette: «comment peux-tu contrevenir à une règle aussi simple que celle de donner un titre clair à ton message?» (avec variantes plus insultantes). Comme j’ai tenté de l’expliquer en contexte semi-académique, une des bases du conflit en-ligne (la “flame war”), c’est la difficulté de se ressaisir après un bris de communication. Le bris de communication, on le tient pour acquis, il se produit de toutes façons. Mais c’est la façon de réétablir la communication qui change tout.

De la même façon, c’est pas tant le bris d’étiquette qui pose problème. Du moins, pas l’occasion spécifique de manquement à une règle précise. C’est la dynamique qui s’installe suite à de nombreux manquements aux «règles de base» de la vie sociale d’un groupe précis. L’effet immédiat, c’est le découpage du ‘Net en plus petites factions.

Et, personnellement, je trouve dommage ce fractionnement, cette balkanisation.

Qui plus est, c’est dans ce contexte que, malgré mon relativisme bien relatif, j’assigne le terme «éthique» à mon hédonisme. Pas une éthique absolue et rigide. Mais une orientation vers la bonne entente sociale.

Qu’on me comprenne bien (ça serait génial!), je me plains pas du comportement des gens, je ne jugent pas ceux qui se «comportent mal» ou qui enfreignent les règles de ce monde dans lequel je vis. Mais je trouve utile de parler de cette dynamique. Thérapeutique, même.

La raison spécifique qui m’a poussé à écrire ce billet, c’est que deux des commentaires que j’ai reçu suite à mes billets d’hier ont fait appel (probablement sans le vouloir) au «je fais comme ça me plaît et ça dérange personne». Là où je me sens presqu’obligé de dire quelque-chose, c’est que le «ça dérange personne» me semblerait plutôt myope dans un contexte où les gens ont divers liens entre eux. Désolé si ça choque, mais je me fais le devoir d’être honnête.

D’ailleurs, je crois que c’est la logique du «troll», ce personnage du ‘Net qui prend un «malin plaisir» à bousculer les gens sur les forums et les blogues. C’est aussi la logique du type macho qui se plaît à dire: «Je pince les fesses des filles. Dix-neuf fois sur 20, je reçois une baffe. Mais la vingtième, c’est la bonne». Personnellement, outre le fait que je sois féministe, j’ai pas tant de problèmes que ça avec cette idée quand il s’agit d’un contexte qui le permet (comme la France des années 1990, où j’ai souvent entendu ce genre de truc). Mais là où ça joue pas, d’après moi, c’est quand cette attitude est celle d’un individu qui se meut dans un contexte où ce genre de chose est très mal considéré (par exemple, le milieu cosmopolite contemporain en Amérique du Nord). Au niveau individuel, c’est peut-être pas si bête. Mais au niveau social, ça fait pas preuve d’un sens éthique très approfondi.

Pour revenir au «troll». Ce personnage quasi-mythique génère une ambiance très tendue, en-ligne. Individuellement, il peut facilement considérer qu’il est «dans son droit» et que ses actions n’ont que peu de conséquences négatives. Mais, ce qui se remarque facilement, c’est que ce même individu tolère mal le comportement des autres. Il se débat «comme un diable dans le bénitier», mais c’est souvent lui qui «sème le vent» et «récolte la tempête». Un forum sans «troll», c’est un milieu très agréable, “nurturing”. Mais il n’est besoin que d’un «troll» pour démolir l’atmosphère de bonne entente. Surtout si les autres membres du groupes réagissent trop fortement.

D’ailleurs, ça me fait penser à ceux qui envoient du pourriel et autres Plaies d’Internet. Ils ont exactement la logique du pinceur de femmes, mais menée à l’extrême. Si aussi peu que 0.01% des gens acceptent le message indésirable, ils pourront en tirer un certain profit à peu d’effort, peu importe ce qui affecte 99.99% des récipiendaires. Tant qu’il y aura des gens pour croire à leurs balivernes ou pour ouvrir des fichiers attachés provenant d’inconnus, ils auront peut-être raison à un niveau assez primaire («j’ai obtenu ce que je voulais sans me forcer»). Mais c’est la société au complet qui en souffre. Surtout quand on parle d’une société aussi diversifiée et complexe que celle qui vit en-ligne.

C’est intéressant de penser au fait que la culture en-ligne anglophone accorde une certaine place à la notion de «karma». Depuis une expression désignant une forme particulière de causalité à composante spirituelle, cette notion a pris, dans la culture geek, un acception spécifique liée au mérite relatif des propos tenus en-ligne, surtout sur le vénérable site Slashdot. Malgré le glissement de sens de causalité «mystique» à évaluation par les pairs, on peut lier les deux concepts dans une idée du comportement optimal pour la communication en-ligne: la courtoisie.

Les Anglophones ont tendance à se fier, sans les nommer ou même les connaître, aux maximes de Grice. J’ai beau percevoir qu’elles ne sont pas universelles, j’y vois un intérêt particulier dans le contexte autour duquel je tourne. L’idée de base, comme le diraient Wilson et Sperber, est que «tout acte de communication ostensive communique la présomption de sa propre pertinence optimale». Cette pertinence optimale est liée à un processus à la fois cognitif et communicatif qui fait appel à plusieurs des notions élaborées par Grice et par d’autres philosophes du langage. Dans le contexte qui m’intéresse, il y a une espèce de jeu entre deux orientations qui font appel à la même notion de pertinence: l’orientation individuelle («je m’exprime») souvent légaliste-réductive («j’ai bien le droit de m’exprimer») et l’orientation sociale («nous dialoguons») souvent éthique-idéaliste («le fait de dialoguer va sauver le monde»).

Aucun mystère sur mon orientation préférée…

Par contre, faut pas se leurrer: le fait d’être courtois, en-ligne, a aussi des effets positifs au niveau purement individuel. En étant courtois, on se permet très souvent d’obtenir de réels bénéfices, qui sont parfois financiers (c’est comme ça qu’on m’a payé un iPod touch). Je parle pas d’une causalité «cosmique» mais bien d’un processus précis par lequel la bonne entente génère directement une bonne ambiance.

Bon, évidemment, je semble postuler ma propre capacité à être courtois. Il m’arrive en fait très souvent de me faire désigner comme étant très (voire trop) courtois. C’est peut-être réaliste, comme description, même si certains ne sont peut-être pas d’accord.

À vous de décider.

Le petit guide du contact social en-ligne (brouillon)

Je viens de publier un «avis à ceux qui cherchent à me contacter». Et je pense à mon expertise au sujet de la socialisation en-ligne. Ça m’a donné l’idée d’écrire une sorte de guide, pour aider des gens qui n’ont pas tellement d’expérience dans le domaine. J’ai de la difficulté à me vendre.

Oui, je suis un papillon social. Je me lie facilement d’amitié avec les gens et j’ai généralement d’excellents contacts. En fait, je suis très peu sélectif: à la base, j’aime tout le monde.

Ce qui ne veut absolument pas dire que mon degré d’intimité est constant, peu importe l’individu. En fait, ma façon de gérer le degré d’intimité est relativement complexe et dépend d’un grand nombre de facteurs. C’est bien conscient mais difficile à verbaliser, surtout en public.

Et ça m’amène à penser au fait que, comme plusieurs, je suis «très sollicité». Chaque jour, je reçois plusieurs requêtes de la part de gens qui veulent être en contact avec moi, d’une façon ou d’une autre. C’est tellement fréquent, que j’y pense peu. Mais ça fait partie de mon quotidien, comme c’est le cas pour beaucoup de gens qui passent du temps en-ligne (blogueurs, membres de réseaux sociaux, etc.).

Évidemment, un bon nombre de ces requêtes font partie de la catégorie «indésirable». On pourrait faire l’inventaire des Dix Grandes Plaies d’Internet, du pourriel jusqu’à la sollicitation  intempestive. Mais mon but ici est plus large. Discuter de certaines façons d’établir le contact social. Qu’il s’agisse de se lier d’amitié ou simplement d’entrer en relation sociale diffuse (de devenir la «connaissance» de quelqu’un d’autre).

La question de base: comment effectuer une requête appropriée pour se mettre en contact avec quelqu’un? Il y a des questions plus spécifiques. Par exemple, comment démontrer à quelqu’un que nos intentions sont légitimes? C’est pas très compliqué et c’est très rapide. Mais ça fait appel à une logique particulière que je crois bien connaître.

Une bonne partie de tout ça, c’est ce qu’on appelle ici «le gros bon sens». «Ce qui devrait être évident.» Mais, comme nous le disons souvent en ethnographie, ce qui semble évident pour certains peut paraître très bizarre pour d’autres. Dans le fond, le contact social en-ligne a ses propres contextes culturels et il faut apprendre à s’installer en-ligne comme on apprend à emménager dans une nouvelle région. Si la plupart des choses que je dis ici semblent très évidentes, ça n’implique pas qu’elles sont bien connues du «public en général».

Donc, quelle est la logique du contact social en-ligne?

Il faut d’abord bien comprendre que les gens qui passent beaucoup de temps en-ligne reçoivent des tonnes de requêtes à chaque jour. Même un papillon social comme moi finit par être sélectif. On veut bien être inclusifs mais on veut pas être inondés, alors on trie les requêtes qui nous parviennent. On veut bien faire confiance, mais on veut pas être dupes, alors on se tient sur nos gardes.

Donc, pour contacter quelqu’un comme moi, «y a la manière».

Une dimension très importante, c’est la transparence. Je pense même à la «transparence radicale». En se présentant aux autres, vaut mieux être transparent. Pas qu’il faut tout dévoiler, bien au contraire. Il faut «contrôler son masque». Il faut «manipuler le voile». Une excellente façon, c’est d’être transparent.

L’idée de base, derrière ce concept, c’est que l’anonymat absolu est illusoire. Tout ce qu’on fait en-ligne laisse une trace. Si les gens veulent nous retracer, ils ont souvent la possibilité de le faire. En donnant accès à un profil public, on évite certaines intrusions.

C’est un peu la même idée derrière la «géolocation». Dans «notre monde post-industriel», nous sommes souvent faciles à localiser dans l’espace (grâce, entre autres, à la radio-identification). D’un autre côté, les gens veulent parfois faire connaître aux autres leur situation géographique et ce pour de multiples raisons. En donnant aux gens quelques informations sur notre présence géographique, on tente de contrôler une partie de l’information à notre sujet. La «géolocation» peut aller de la très grande précision temporelle et géographique («je suis au bout du comptoir de Caffè in Gamba jusqu’à 13h30») jusqu’au plus vague («je serai de retour en Europe pour une période indéterminée, au cours des six prochains mois»). Il est par ailleurs possible de guider les gens sur une fausse piste, de leur faire croire qu’on est ailleurs que là où on est réellement. Il est également possible de donner juste assez de précisions pour que les gens n’aient pas d’intérêt particulier à nous «traquer». C’est un peu une contre-attaque face aux intrusions dans notre vie privée.

Puisque plusieurs «Internautes» ont adopté de telles stratégies contre les intrusions, il est important de respecter ces stratégies et il peut être utile d’adopter des stratégies similaires. Ce qui implique qu’il faudrait accepter l’image que veut projeter l’individu et donner à cet individu la possibilité de se faire une image de nous.

Dans la plupart des contextes sociaux, les gens se dévoilent beaucoup plus facilement à ceux qui se dévoilent eux-mêmes. Dans certains coins du monde (une bonne partie de la blogosphère mais aussi une grande partie de l’Afrique), les gens ont une façon très sophistiquée de se montrer très transparents tout en conservant une grande partie de leur vie très secrète. Se cacher en public. C’est une forme radicale de la «présentation de soi». Aucune hypocrisie dans tout ça. Rien de sournois. Mais une transparence bien contrôlée. Radicale par son utilité (et non par son manque de pudeur).

«En-ligne, tout le monde agit comme une célébrité.» En fait, tout le monde vit une vie assez publique, sur le ‘Net. Ce qui implique plusieurs choses. Tout d’abord qu’il est presqu’aussi difficile de protéger sa vie privée en-ligne que dans une ville africaine typique (où la gestion de la frontière entre vie publique et vie privée fait l’objet d’une très grande sophistication). Ça implique aussi que chaque personne est moins fragile aux assauts de la célébrité puisqu’il y a beaucoup plus d’information sur beaucoup plus de personnes. C’est un peu la théorie du bruit dans la lutte contre les paparazzi et autres prédateurs. C’est là où la transparence de plusieurs aide à conserver l’anonymat relatif de chacun.

D’après moi, la méthode la plus efficace de se montrer transparent, c’est de se construire un profil public sur un blogue et/ou sur un réseau social. Il y a des tas de façons de construire son profil selon nos propres besoins et intérêts, l’effet reste le même. C’est une façon de se «présenter», au sens fort du terme.

Le rôle du profil est beaucoup plus complexe que ne semblent le croire ces journalistes qui commentent la vie des «Internautes». Oui, ça peut être une «carte de visite», surtout utile dans le réseautage professionnel. Pour certains, c’est un peu comme une fiche d’agence de rencontre (avec poids et taille). Plusieurs personnes rendent publiques des choses qui semblent compromettantes. Mais c’est surtout une façon de contrôler l’image,

Dans une certaine mesure, «plus on dévoile, plus on cache». En offrant aux gens la possibilité d’en savoir plus sur nous, on se permet une marge de manœuvre. D’ailleurs, on peut se créer un personnage de toutes pièces, ce que beaucoup ont fait à une certaine époque. C’est une technique de dissimulation, d’assombrissement. Ou, en pensant à l’informatique, c’est une méthode de cryptage et d’«obfuscation».

Mais on peut aussi «être soi-même» et s’accepter tel quel. D’un point de vue «philosophie de vie», c’est pas mauvais, à mon sens.

En bâtissant son profil, on pense à ce qu’on veut dévoiler. Le degré de précision varie énormément en fonction de nos façons de procéder et en fonction des contextes. Rien de linéaire dans tout ça. Il y a des choses qu’on dévoilerait volontiers à une étrangère et qu’on n’avouerait pas à des proches. On peut maintenir une certaine personnalité publique qui est parfois plus réelle que notre comportement en privé. Et on utilise peut-être plus de tact avec des amis qu’avec des gens qui nous rencontrent par hasard.

Il y a toute la question de la vie privée, bien sûr. Mais c’est pas tout. D’ailleurs, faut la complexifier, cette idée de «vie privée». Beaucoup de ce qu’on peut dire sur soi-même peut avoir l’effet d’impliquer d’autres personnes. C’est parfois évident, parfois très subtil. La stratégie de «transparence radicale» dans le contact social en-ligne est parfois difficile à concilier avec notre vie sociale hors-ligne. Mais on ne peut pas se permettre de ne rien dire. Le tout est une question de dosage.

Il y a de multiples façons de se bâtir un profil public et elles sont généralement faciles à utiliser. La meilleure méthode dépend généralement du contexte et, outre le temps nécessaire pour les mettre à jour (individuellement ou de façon centralisée), il y a peu d’inconvénients d’avoir de nombreux profils publics sur différents services.

Personnellement, je trouve qu’un blogue est un excellent moyen de conserver un profil public. Ceux qui laissent des commentaires sur des blogues ont un intérêt tout particulier à se créer un profil de blogueur, même s’ils ne publient pas de billets eux-mêmes. Il y a un sens de la réciprocité, dans le monde du blogue. En fait, il y a toute une négociation au sujet des différences entre commentaire et billet. Il est parfois préférable d’écrire son propre billet en réponse à celui d’un autre (les liens entre billets sont répertoriés par les “pings” et “trackbacks”). Mais, en laissant un commentaire sur le blogue de quelqu’un d’autre, on fait une promotion indirecte: «modérée et tempérée» (dans tous les sens de ces termes).

Ma préférence va à WordPress.com et Disparate est mon blogue principal. Sans être un véritable réseau social, WordPress.com a quelques éléments qui facilitent les contacts entre blogueurs. Par exemple, tout commentaire publié sur un blogue WordPress.com par un utilisateur de WordPress.com sera automatiquement lié à ce compte, ce qui facilite l’écriture du commentaire (nul besoin de taper les informations) et lie le commentateur à son identité. Blogger (ou Blogspot.com) a aussi certains de ces avantages mais puisque plusieurs blogues sur Blogger acceptent les identifiants OpenID et que WordPress.com procure de tels identifiants, j’ai tendance à m’identifier à travers WordPress.com plutôt qu’à travers Google/Blogger.

Hors du monde des blogues, il y a celui des services de réseaux sociaux, depuis SixDegrees.com (à l’époque) à OpenSocial (à l’avenir). Tous ces services offrent à l’utilisateur la possibilité de créer un profil (général ou spécialisé) et de spécifier des liens que nous avons avec d’autres personnes.

Ces temps-ci, un peu tout ce qui est en-ligne a une dimension «sociale» en ce sens qu’il est généralement possible d’utiliser un peu n’importe quoi pour se lier à quelqu’un d’autre. Dans chaque cas, il y a un «travail de l’image» plus ou moins sophistiqué. Sans qu’on soit obligés d’entreprendre ce «travail de l’image» de façon très directe, ceux qui sont actifs en-ligne (y compris de nombreux adolescents) sont passés maîtres dans l’art de jouer avec leurs identités.

Il peut aussi être utile de créer un profil public sur des plates-formes de microblogue, comme Identi.ca et Twitter. Ces plates-formes ont un effet assez intéressant, au niveau du contact social. Le profil de chaque utilisateur est plutôt squelettique, mais les liens entre utilisateurs ont un certain degré de sophistication parce qu’il y a une distinction entre lien unidirectionnel et lien bidirectionnel. En fait, c’est relativement difficile à décrire hors-contexte alors je crois que je vais laisser tomber cette section pour l’instant. Un bon préalable pour comprendre la base du microbloguage, c’est ce court vidéo, aussi disponible avec sous-titres français.

Tout ça pour parler de profil public!

En commençant ce billet, je croyais élaborer plusieurs autres aspects. Mais je crois quand même que la base est là et je vais probablement écrire d’autres billets sur la même question, dans le futur.

Quand même quelques bribes, histoire de conserver ce billet «en chantier».

Un point important, d’après moi, c’est qu’il est généralement préférable de laisser aux autres le soin de se lier à nous, sauf quand il y a un lien qui peut être établi. C’est un peu l’idée derrière mon billet précédent. Oh, bien sûr, on peut aller au-devant des gens dans un contexte spécifique. Si nous sommes au même événement, on peut aller se présenter «sans autre». Dès qu’il y a communauté de pratique (ou communauté d’expérience), on peut en profiter pour faire connaissance. S’agit simplement de ne pas s’accaparer l’attention de qui que ce soit et d’accepter la façon qu’a l’autre de manifester ses opinions.

Donc, en contexte (même en-ligne), on peut aller au-devant des gens.

Mais, hors-contexte, c’est une idée assez saugrenue que d’aller se présenter chez les gens sans y avoir été conviés.

Pour moi, c’est un peu une question de courtoisie. Mais il y a aussi une question de la compréhension du contexte. Même si nous réagissons tous un peu de la même façon aux appels non-solicités, plusieurs ont de la difficulté à comprendre le protocole.

Et le protocole est pas si différent de la vie hors-ligne. D’ailleurs, une technique très utile dans les contextes hors-ligne et qui a son importance en-ligne, c’est l’utilisation d’intermédiaires. Peut-être parce que je pense au Mali, j’ai tendance à penser au rôle du griot et au jeu très complexe de l’indirection, dans le contact social. Le réseau professionnel LinkedIn fait appel à une version très fruste de ce principe d’indirection, sans étoffer le rôle de l’intermédiaire. Pourtant, c’est souvent en construisant la médiation sociale qu’on comprend vraiment comment fonctionnent les rapports sociaux.

Toujours est-il qu’il y a une marche à suivre, quand on veut contacter les gens en-ligne. Ce protocole est beaucoup plus fluide que ne peuvent l’être les codes sociaux les mieux connus dans les sociétés industriels. C’est peut-être ce qui trompe les gens peu expérimentés, qui croient que «sur Internet, on peut tout faire».

D’où l’idée d’aider les gens à comprendre le contact social en-ligne.

Ce billet a été en partie motivé par une requête qui m’a été envoyée par courriel. Cette personne tentait de se lier d’amitié avec moi mais sa requête était décontextualisée et très vague. Je lui ai donc écrit une réponse qui contenait certains éléments de ce que j’ai voulu écrire ici.

Voici un extrait de ma réponse:

Si t’as toi-même un blogue, c’est une excellente façon de se présenter. Ou un compte sur un des multiples réseaux sociaux. Après, tu peux laisser le lien sur ton profil quand tu contactes quelqu’un et laisser aux autres le soin de se lier à toi, si tu les intéresses. C’est très facile et très efficace. Les messages non-sollicités, directement à l’adresse courriel de quelqu’un, ça éveille des suspicions. Surtout quand le titre est très générique ou que le contenu du message est pas suffisamment spécifique. Pas de ta faute, mais c’est le contexte.

En fait, la meilleure méthode, c’est de passer par des contacts préétablis. Si on a des amis communs, le tour est joué. Sinon, la deuxième meilleure méthode, c’est de laisser un commentaire vraiment très pertinent sur le blogue de quelqu’un que tu veux connaître. C’est alors cette personne qui te contactera. Mais si le commentaire n’est pas assez pertinent, cette même personne peut croire que c’est un truc indésirable et effacer ton commentaire, voire t’inclure dans une liste noire.

J’utilise pas Yahoo! Messenger, non. Et je suis pas assez souvent sur d’autres plateformes de messagerie pour accepter de converser avec des gens, comme ça. Je sais que c’est une technique utilisée par certaines personnes sérieuses, mais c’est surtout un moyen utilisé par des gens malveillants.

Si vous avez besoin d’aide, vous savez comment me contacter! 😉

The Need for Social Science in Social Web/Marketing/Media (Draft)

[Been sitting on this one for a little while. Better RERO it, I guess.]

Sticking My Neck Out (Executive Summary)

I think that participants in many technology-enthusiastic movements which carry the term “social” would do well to learn some social science. Furthermore, my guess is that ethnographic disciplines are very well-suited to the task of teaching participants in these movements something about social groups.

Disclaimer

Despite the potentially provocative title and my explicitly stating a position, I mostly wish to think out loud about different things which have been on my mind for a while.

I’m not an “expert” in this field. I’m just a social scientist and an ethnographer who has been observing a lot of things online. I do know that there are many experts who have written many great books about similar issues. What I’m saying here might not seem new. But I’m using my blog as a way to at least write down some of the things I have in mind and, hopefully, discuss these issues thoughtfully with people who care.

Also, this will not be a guide on “what to do to be social-savvy.” Books, seminars, and workshops on this specific topic abound. But my attitude is that every situation needs to be treated in its own context, that cookie-cutter solutions often fail. So I would advise people interested in this set of issues to train themselves in at least a little bit of social science, even if much of the content of the training material seems irrelevant. Discuss things with a social scientist, hire a social scientist in your business, take a course in social science, and don’t focus on advice but on the broad picture. Really.

Clarification

Though they are all different, enthusiastic participants in “social web,” “social marketing,” “social media,” and other “social things online” do have some commonalities. At the risk of angering some of them, I’m lumping them all together as “social * enthusiasts.” One thing I like about the term “enthusiast” is that it can apply to both professional and amateurs, to geeks and dabblers, to full-timers and part-timers. My target isn’t a specific group of people. I just observed different things in different contexts.

Links

Shameless Self-Promotion

A few links from my own blog, for context (and for easier retrieval):

Shameless Cross-Promotion

A few links from other blogs, to hopefully expand context (and for easier retrieval):

Some raw notes

  • Insight
  • Cluefulness
  • Openness
  • Freedom
  • Transparency
  • Unintended uses
  • Constructivism
  • Empowerment
  • Disruptive technology
  • Innovation
  • Creative thinking
  • Critical thinking
  • Technology adoption
  • Early adopters
  • Late adopters
  • Forced adoption
  • OLPC XO
  • OLPC XOXO
  • Attitudes to change
  • Conservatism
  • Luddites
  • Activism
  • Impatience
  • Windmills and shelters
  • Niche thinking
  • Geek culture
  • Groupthink
  • Idea horizon
  • Intersubjectivity
  • Influence
  • Sphere of influence
  • Influence network
  • Social butterfly effect
  • Cog in a wheel
  • Social networks
  • Acephalous groups
  • Ego-based groups
  • Non-hierarchical groups
  • Mutual influences
  • Network effects
  • Risk-taking
  • Low-stakes
  • Trial-and-error
  • Transparency
  • Ethnography
  • Epidemiology of ideas
  • Neural networks
  • Cognition and communication
  • Wilson and Sperber
  • Relevance
  • Global
  • Glocal
  • Regional
  • City-State
  • Fluidity
  • Consensus culture
  • Organic relationships
  • Establishing rapport
  • Buzzwords
  • Viral
  • Social
  • Meme
  • Memetic marketplace
  • Meta
  • Target audience

Let’s Give This a Try

The Internet is, simply, a network. Sure, technically it’s a meta-network, a network of networks. But that is pretty much irrelevant, in social terms, as most networks may be analyzed at different levels as containing smaller networks or being parts of larger networks. The fact remains that the ‘Net is pretty easy to understand, sociologically. It’s nothing new, it’s just a textbook example of something social scientists have been looking at for a good long time.

Though the Internet mostly connects computers (in many shapes or forms, many of them being “devices” more than the typical “personal computer”), the impact of the Internet is through human actions, behaviours, thoughts, and feelings. Sure, we can talk ad nauseam about the technical aspects of the Internet, but these topics have been covered a lot in the last fifteen years of intense Internet growth and a lot of people seem to be ready to look at other dimensions.

The category of “people who are online” has expanded greatly, in different steps. Here, Martin Lessard’s description of the Internet’s Six Cultures (Les 6 cultures d’Internet) is really worth a read. Martin’s post is in French but we also had a blog discussion in English, about it. Not only are there more people online but those “people who are online” have become much more diverse in several respects. At the same time, there are clear patterns on who “online people” are and there are clear differences in uses of the Internet.

Groups of human beings are the very basic object of social science. Diversity in human groups is the very basis for ethnography. Ethnography is simply the description of (“writing about”) human groups conceived as diverse (“peoples”). As simple as ethnography can be, it leads to a very specific approach to society which is very compatible with all sorts of things relevant to “social * enthusiasts” on- and offline.

While there are many things online which may be described as “media,” comparing the Internet to “The Mass Media” is often the best way to miss “what the Internet is all about.” Sure, the Internet isn’t about anything (about from connecting computers which, in turn, connect human beings). But to get actual insight into the ‘Net, one probably needs to free herself/himself of notions relating to “The Mass Media.” Put bluntly, McLuhan was probably a very interesting person and some of his ideas remain intriguing but fallacies abound in his work and the best thing to do with his ideas is to go beyond them.

One of my favourite examples of the overuse of “media”-based concepts is the issue of influence. In blogging, podcasting, or selling, the notion often is that, on the Internet as in offline life, “some key individuals or outlets are influential and these are the people by whom or channels through which ideas are disseminated.” Hence all the Technorati rankings and other “viewer statistics.” Old techniques and ideas from the times of radio and television expansion are used because it’s easier to think through advertising models than through radically new models. This is, in fact, when I tend to bring back my explanation of the “social butterfly effect“: quite frequently, “influence” online isn’t through specific individuals or outlets but even when it is, those people are influential through virtue of connecting to diverse groups, not by the number of people they know. There are ways to analyze those connections but “measuring impact” is eventually missing the point.

Yes, there is an obvious “qual. vs. quant.” angle, here. A major distinction between non-ethnographic and ethnographic disciplines in social sciences is that non-ethnographic disciplines tend to be overly constrained by “quantitative analysis.” Ultimately, any analysis is “qualitative” but “quantitative methods” are a very small and often limiting subset of the possible research and analysis methods available. Hence the constriction and what some ethnographers may describe as “myopia” on the part of non-ethnographers.

Gone Viral

The term “viral” is used rather frequently by “social * enthusiasts” online. I happen to think that it’s a fairly fitting term, even though it’s used more by extension than by literal meaning. To me, it relates rather directly to Dan Sperber’s “epidemiological” treatment of culture (see Explaining Culture) which may itself be perceived as resembling Dawkins’s well-known “selfish gene” ideas made popular by different online observers, but with something which I perceive to be (to use simple semiotic/semiological concepts) more “motivated” than the more “arbitrary” connections between genetics and ideas. While Sperber could hardly be described as an ethnographer, his anthropological connections still make some of his work compatible with ethnographic perspectives.

Analysis of the spread of ideas does correspond fairly closely with the spread of viruses, especially given the nature of contacts which make transmission possible. One needs not do much to spread a virus or an idea. This virus or idea may find “fertile soil” in a given social context, depending on a number of factors. Despite the disadvantages of extending analogies and core metaphors too far, the type of ecosystem/epidemiology analysis of social systems embedded in uses of the term “viral” do seem to help some specific people make sense of different things which happen online. In “viral marketing,” the type of informal, invisible, unexpected spread of recognition through word of mouth does relate somewhat to the spread of a virus. Moreover, the metaphor of “viral marketing” is useful in thinking about the lack of control the professional marketer may have on how her/his product is perceived. In this context, the term “viral” seems useful.

The Social

While “viral” seems appropriate, the even more simple “social” often seems inappropriately used. It’s not a ranty attitude which makes me comment negatively on the use of the term “social.” In fact, I don’t really care about the use of the term itself. But I do notice that use of the term often obfuscates what is the obvious social character of the Internet.

To a social scientist, anything which involves groups is by definition “social.” Of course, some groups and individuals are more gregarious than others, some people are taken to be very sociable, and some contexts are more conducive to heightened social interactions. But social interactions happen in any context.
As an example I used (in French) in reply to this blog post, something as common as standing in line at a grocery store is representative of social behaviour and can be analyzed in social terms. Any Web page which is accessed by anyone is “social” in the sense that it establishes some link, however tenuous and asymmetric, between at least two individuals (someone who created the page and the person who accessed that page). Sure, it sounds like the minimal definition of communication (sender, medium/message, receiver). But what most people who talk about communication seem to forget (unlike Jakobson), is that all communication is social.

Sure, putting a comment form on a Web page facilitates a basic social interaction, making the page “more social” in the sense of “making that page easier to use explicit social interaction.” And, of course, adding some features which facilitate the act of sharing data with one’s personal contacts is a step above the contact form in terms of making certain type of social interaction straightforward and easy. But, contrary to what Google Friend Connect implies, adding those features doesn’t suddenly make the site social. The site itself isn’t really social and, assuming some people visited it, there was already a social dimension to it. I’m not nitpicking on word use. I’m saying that using “social” in this way may blind some people to social dimensions of the Internet. And the consequences can be pretty harsh, in some cases, for overlooking how social the ‘Net is.

Something similar may be said about the “Social Web,” one of the many definitions of “Web 2.0” which is used in some contexts (mostly, the cynic would say, “to make some tool appear ‘new and improved'”). The Web as a whole was “social” by definition. Granted, it lacked the ease of social interaction afforded such venerable Internet classics as Usenet and email. But it was already making some modes of social interaction easier to perceive. No, this isn’t about “it’s all been done.” It’s about being oblivious to the social potential of tools which already existed. True, the period in Internet history known as “Web 2.0” (and the onset of the Internet’s sixth culture) may be associated with new social phenomena. But there is little evidence that the association is causal, that new online tools and services created a new reality which suddenly made it possible for people to become social online. This is one reason I like Martin Lessard’s post so much. Instead of postulating the existence of a brand new phenomenon, he talks about the conditions for some changes in both Internet use and the form the Web has taken.

Again, this isn’t about terminology per se. Substitute “friendly” for “social” and similar issues might come up (friendship and friendliness being disconnected from the social processes which underline them).

Adoptive Parents

Many “social * enthusiasts” are interested in “adoption.” They want their “things” to be adopted. This is especially visible among marketers but even in social media there’s an issue of “getting people on board.” And some people, especially those without social science training, seem to be looking for a recipe.

Problem is, there probably is no such thing as a recipe for technology adoption.

Sure, some marketing practises from the offline world may work online. Sometimes, adapting a strategy from the material world to the Internet is very simple and the Internet version may be more effective than the offline version. But it doesn’t mean that there is such a thing as a recipe. It’s a matter of either having some people who “have a knack for this sort of things” (say, based on sensitivity to what goes on online) or based on pure luck. Or it’s a matter of measuring success in different ways. But it isn’t based on a recipe. Especially not in the Internet sphere which is changing so rapidly (despite some remarkably stable features).

Again, I’m partial to contextual approaches (“fully-customized solutions,” if you really must). Not just because I think there are people who can do this work very efficiently. But because I observe that “recipes” do little more than sell “best-selling books” and other items.

So, what can we, as social scientists, say about “adoption?” That technology is adopted based on the perceived fit between the tools and people’s needs/wants/goals/preferences. Not the simple “the tool will be adopted if there’s a need.” But a perception that there might be a fit between an amorphous set of social actors (people) and some well-defined tools (“technologies”). Recognizing this fit is extremely difficult and forcing it is extremely expensive (not to mention completely unsustainable). But social scientists do help in finding ways to adapt tools to different social situations.

Especially ethnographers. Because instead of surveys and focus groups, we challenge assumptions about what “must” fit. Our heads and books are full of examples which sound, in retrospect, as common sense but which had stumped major corporations with huge budgets. (Ask me about McDonald’s in Brazil or browse a cultural anthropology textbook, for more information.)

Recently, while reading about issues surrounding the OLPC’s original XO computer, I was glad to read the following:

John Heskett once said that the critical difference between invention and innovation was its mass adoption by users. (Niti Bhan The emperor has designer clothes)

Not that this is a new idea, for social scientists. But I was glad that the social dimension of technology adoption was recognized.

In marketing and design spheres especially, people often think of innovation as individualized. While some individuals are particularly adept at leading inventions to mass adoption (Steve Jobs being a textbook example), “adoption comes from the people.” Yes, groups of people may be manipulated to adopt something “despite themselves.” But that kind of forced adoption is still dependent on a broad acceptance, by “the people,” of even the basic forms of marketing. This is very similar to the simplified version of the concept of “hegemony,” so common in both social sciences and humanities. In a hegemony (as opposed to a totalitarian regime), no coercion is necessary because the logic of the system has been internalized by people who are affected by it. Simple, but effective.

In online culture, adept marketers are highly valued. But I’m quite convinced that pre-online marketers already knew that they had to “learn society first.” One thing with almost anything happening online is that “the society” is boundless. Country boundaries usually make very little sense and the social rules of every local group will leak into even the simplest occasion. Some people seem to assume that the end result is a cultural homogenization, thereby not necessitating any adaptation besides the move from “brick and mortar” to online. Others (or the same people, actually) want to protect their “business models” by restricting tools or services based on country boundaries. In my mind, both attitudes are ineffective and misleading.

Sometimes I Feel Like a Motherless Child

I think the Cluetrain Manifesto can somehow be summarized through concepts of freedom, openness, and transparency. These are all very obvious (in French, the book title is something close to “the evident truths manifesto”). They’re also all very social.

Social scientists often become activists based on these concepts. And among social scientists, many of us are enthusiastic about the social changes which are happening in parallel with Internet growth. Not because of technology. But because of empowerment. People are using the Internet in their own ways, the one key feature of the Internet being its lack of centralization. While the lack of centralized control may be perceived as a “bad thing” by some (social scientists or not), there’s little argument that the ‘Net as a whole is out of the control of specific corporations or governments (despite the large degree of consolidation which has happened offline and online).

Especially in the United States, “freedom” is conceived as a basic right. But it’s also a basic concept in social analysis. As some put it: “somebody’s rights end where another’s begin.” But social scientists have a whole apparatus to deal with all the nuances and subtleties which are bound to come from any situation where people’s rights (freedom) may clash or even simply be interpreted differently. Again, not that social scientists have easy, ready-made answers on these issues. But we’re used to dealing with them. We don’t interpret freedom as a given.

Transparency is fairly simple and relates directly to how people manage information itself (instead of knowledge or insight). Radical transparency is giving as much information as possible to those who may need it. Everybody has a “right to learn” a lot of things about a given institution (instead of “right to know”), when that institution has a social impact. Canada’s Access to Information Act is quite representative of the move to transparency and use of this act has accompanied changes in the ways government officials need to behave to adapt to a relatively new reality.

Openness is an interesting topic, especially in the context of the so-called “Open Source” movement. Radical openness implies participation by outsiders, at least in the form of verbal feedback. The cluefulness of “opening yourself to your users” is made obvious in the context of successes by institutions which have at least portrayed themselves as open. What’s in my mind unfortunate is that many institutions now attempt to position themselves on the openness end of the “closed/proprietary to open/responsive” scale without much work done to really open themselves up.

Communitas

Mottoes, slogans, and maxims like “build it and they will come,” “there’s a sucker born every minute,” “let them have cake,” and “give them what they want” all fail to grasp the basic reality of social life: “they” and “we” are linked. We’re all different and we’re all connected. We all take parts in groups. These groups are all associated with one another. We can’t simply behave the same way with everyone. Identity has two parts: sense of belonging (to an “in-group”) and sense of distinction (from an “out-group”). “Us/Them.”

Within the “in-group,” if there isn’t any obvious hierarchy, the sense of belonging can take the form that Victor Turner called “communitas” and which happens in situations giving real meaning to the notion of “community.” “Community of experience,” “community of practise.” Eckert and Wittgenstein brought to online networks. In a community, contacts aren’t always harmonious. But people feel they fully belong. A network isn’t the same thing as a community.

The World Is My Oyster

Despite the so-called “Digital Divide” (or, more precisely, the maintenance online of global inequalities), the ‘Net is truly “Global.” So is the phone, now that cellphones are accomplishing the “leapfrog effect.” But this one Internet we have (i.e., not Internet2 or other such specialized meta-network) is reaching everywhere through a single set of compatible connections. The need for cultural awareness is increased, not alleviated by online activities.

Release Early, Release Often

Among friends, we call it RERO.

The RERO principle is a multiple-pass system. Instead of waiting for the right moment to release a “perfect product” (say, a blogpost!), the “work in progress” is provided widely, garnering feedback which will be integrated in future “product versions.” The RERO approach can be unnerving to “product developers,” but it has proved its value in online-savvy contexts.

I use “product” in a broad sense because the principle applies to diverse contexts. Furthermore, the RERO principle helps shift the focus from “product,” back into “process.”

The RERO principle may imply some “emotional” or “psychological” dimensions, such as humility and the acceptance of failure. At some level, differences between RERO and “trial-and-error” methods of development appear insignificant. Those who create something should not expect the first try to be successful and should recognize mistakes to improve on the creative process and product. This is similar to the difference between “rehearsal” (low-stakes experimentation with a process) and “performance” (with responsibility, by the performer, for evaluation by an audience).

Though applications of the early/often concept to social domains are mostly satirical, there is a social dimension to the RERO principle. Releasing a “product” implies a group, a social context.

The partial and frequent “release” of work to “the public” relates directly to openness and transparency. Frequent releases create a “relationship” with human beings. Sure, many of these are “Early Adopters” who are already overrepresented. But the rapport established between an institution and people (users/clients/customers/patrons…) can be transfered more broadly.

Releasing early seems to shift the limit between rehearsal and performance. Instead of being able to do mistakes on your own, your mistakes are shown publicly and your success is directly evaluated. Yet a somewhat reverse effect can occur: evaluation of the end-result becomes a lower-stake rating at different parts of the project because expectations have shifted to the “lower” end. This is probably the logic behind Google’s much discussed propensity to call all its products “beta.”

While the RERO principle does imply a certain openness, the expectation that each release might integrate all the feedback “users” have given is not fundamental to releasing early and frequently. The expectation is set by a specific social relationship between “developers” and “users.” In geek culture, especially when users are knowledgeable enough about technology to make elaborate wishlists, the expectation to respond to user demand can be quite strong, so much so that developers may perceive a sense of entitlement on the part of “users” and grow some resentment out of the situation. “If you don’t like it, make it yourself.” Such a situation is rather common in FLOSS development: since “users” have access to the source code, they may be expected to contribute to the development project. When “users” not only fail to fulfil expectations set by open development but even have the gumption to ask developers to respond to demands, conflicts may easily occur. And conflicts are among the things which social scientists study most frequently.

Putting the “Capital” Back into “Social Capital”

In the past several years, ”monetization” (transforming ideas into currency) has become one of the major foci of anything happening online. Anything which can be a source of profit generates an immediate (and temporary) “buzz.” The value of anything online is measured through typical currency-based economics. The relatively recent movement toward ”social” whatever is not only representative of this tendency, but might be seen as its climax: nowadays, even social ties can be sold directly, instead of being part of a secondary transaction. As some people say “The relationship is the currency” (or “the commodity,” or “the means to an end”). Fair enough, especially if these people understand what social relationships entail. But still strange, in context, to see people “selling their friends,” sometimes in a rather literal sense, when social relationships are conceived as valuable. After all, “selling the friend” transforms that relationship, diminishes its value. Ah, well, maybe everyone involved is just cynical. Still, even their cynicism contributes to the system. But I’m not judging. Really, I’m not. I’m just wondering
Anyhoo, the “What are you selling anyway” question makes as much sense online as it does with telemarketers and other greed-focused strangers (maybe “calls” are always “cold,” online). It’s just that the answer isn’t always so clear when the “business model” revolves around creating, then breaking a set of social expectations.
Me? I don’t sell anything. Really, not even my ideas or my sense of self. I’m just not good at selling. Oh, I do promote myself and I do accumulate social capital. As social butterflies are wont to do. The difference is, in the case of social butterflies such as myself, no money is exchanged and the social relationships are, hopefully, intact. This is not to say that friends never help me or never receive my help in a currency-friendly context. It mostly means that, in our cases, the relationships are conceived as their own rewards.
I’m consciously not taking the moral high ground, here, though some people may easily perceive this position as the morally superior one. I’m not even talking about a position. Just about an attitude to society and to social relationships. If you will, it’s a type of ethnographic observation from an insider’s perspective.

Makes sense?

Swiss Made Smiling

Swiss Smile
[youtube=http://www.youtube.com/watch?v=Y9hET88CbJM]
Viral marketing at its best.

The video works well at exactly the task it was set up to accomplish.

The song is my new theme song. Downloaded the sound file and would play it in a loop if I had a portable media player.

I love the mission, the concept, the song, the video, the logo, the lyrics, the people, the humour.

The only problem I have is that the t-shirt is too expensive for me and I would really love to wear it and make the whole thing even more viral.

To be perfectly honest, the video moved me. It filled exactly the spot it had to fill.

Random acts of kindness.

Manufacturing Taste

In a comment to my rant on naysaying, Carl Dyke posted the following link (to a Josh Ellis piece from 2003):

Mindjack – Taste Tribes

The piece itself is rather unremarkable. Although, it does contain comments about a few things which became important topics in the meantime such as recommendation systems and the importance of music listeners for individual artists. I’m not too concerned about the piece and I realize it’s “nothing new.” It mostly made me think about a number of things about which I’ve been meaning to blog.

I could react to the use of the term “tribe.” And there are obvious things to say in terms of social groups (family resemblance, community of experience, community of practice, communitas, homogamy, in-group knowledge, social network analysis, etc.).

But I guess my take is at the same time more personal and more cultural.

Contrary to what my Facebook profile may lead some people to believe, I am not a fan of anything or anyone. I’m not saying that I don’t like things or people. I do. In fact, I pretty much like everyone. But fandom isn’t my thing. Neither is fanboyism. So I don’t relate so well to Ellis’s description of networks based on appreciation of a band. Sure, in the past, I’ve participated in similar groups, such as online discussions about one of my favorite tv shows (which still has a fairly active online fanbase). And I did join several Facebook groups about things or people I like. But my personal attitude makes me react rather negatively to fanclubs and the kind of “taste-based community” Ellis so regrettably called “taste tribes.”

Nobody’s fault but my own. I just feel these groups tend to be too restrictive, too inward-looking and, well, too opinion-based.

I’m too much of a social butterfly to spend much time in any one of these groups. My engagement to a group of people can run deeply and my allegiance and faithfulness are sometimes rather strong. But I don’t like to restrict myself to certain groups.

Maybe I’m an “alpha socialiser” after all.

The cultural dimension also seems quite important to me, but it’s harder to explain without giving off the wrong signals. Not only do I react to what I perceive to be abuses of “pop culture references” (in part because I find them exclusionary), but I perceive a kind of culturally significant attachment to individual “cultural items” (“media,” as Ellis seems to call them) in “English-speaking North American popular culture.” I’m not saying that this tendency doesn’t exist in any other context. In fact, it’s likely a dimension of any “popular culture.” But this tendency is quite foreign to me. The fact that I conceive of myself as an outside observer to popular culture makes me associate the tendency with the common habits shared by a group I’m not a member of.

I’m sure I’ll post again about this. But my guess is that somewhat shorter blog entries encourage more discussion. Given the increasing number of comments I’m getting, it might be cool to tap my readership’s insight a bit more. One thing I’ve often noticed is that my more knee-jerk posts are often more effective.

So here goes.

How Do I Facebook?

In response to David Giesberg.

How Do You Facebook? | david giesberg dot com

How have I used Facebook so far?

  • Reconnected with old friends.
    • Bringing some to Facebook
    • Noticing some mutual friends.
  • Made some new contacts.
    • Through mutual acquaintances and foafs.
    • Through random circumstances.
  • Thought about social networks from an ethnographic perspective.
    • Discussed social networks in educational context.
    • Blogged about online forms of social networking.
  • “Communicated”
    • Sent messages to contacts in a relatively unintrusive way (less “pushy” than regular email).
    • Used “wall posts” to have short, public conversations about diverse items.
  • Micro-/nanoblogged, social-bookmarked:
    • Shared content (links, videos…) with contacts.
    • Found and discussed shared items.
    • Used my “status update” to keep contacts updated on recent developments on my life (something I rarely do in my blogposts).
  • Managed something of a public persona.
    • Maintained a semi-public profile.
    • Gained some social capital.
  • Found an alternative to Linkup/Upcoming/MeetUp/GCal?
    • Kept track of several events.
    • Organized a few events.
  • Had some aimless fun:
    • Teased people through their walls.
    • Answered a few quizzes.
    • Played a few games.
    • Discovered bands through contacts who “became fans” of them (I don’t use iLike).

Austin FOAFs

It surely is a small world. Especially between similar regions of the same continent.

My friend Jenny Cool tells me about her friend Jordan Weeks, a fellow blogging Austinite. And a fellow expat. Interestingly enough, he’s also a fellow beer aficionado and knows fellow Austin brewclub member Charles.

Where it gets even funnier is that Jordan is apparently a fellow ze frank fan.

So I feel the need to reach out to the fella.

Problem is, his blog doesn’t seem to allow for comments and I have no direct way to reach him. Oh, sure, I could ask Jenny or Charles for his email. But writing a blog entry just to ping someone is much more fun. 🙂

Réseaux d'anciens

En préparation pour l’anniversaire de mon mariage avec Catherine (déjà sept belles années!) et fête de départ définitif, j’effectue quelques recherches pour retracer de vieux amis. J’avais des vieux numéros de téléphone qui ne sont plus valides depuis longtemps, des adresses de courriel qui ne sont plus en service, des informations assez vagues sur les allées et venues de l’un ou de l’autre…

Peu de grandes réussites dans mes tentatives. Quoique…

  • Les adresses des «copies conformes» peuvent se révêler utiles pour retracer plusieurs personnes à la fois.
  • Canada411.ca nécessite une localisation relativement générale mais m’a permis de retrouver au moins deux personnes.
  • Les liens d’un ami à l’autre peuvent s’avérer de bonnes pistes si quelques-uns d’entre eux ont gardé des contacts.
  • Quelques personnes sont vraiment très stables.
  • Il y a plusieurs groupes pour les anciens de diverses écoles.

Et c’est ce dernier point qui me pousse à bloguer.

Par exemple, en cherchant des informations sur mon école primaire, je tombe sur Retrouvailles.ca. Il s’agit de ce genre de site qui nécessite un abonnement payant pour être vraiment utile (à la LinkedIn.com) mais c’est amusant d’y voir quelques noms connus, surtout des anciens du «Mont», la célèbre école secondaire Mont-de-La Salle. D’ailleurs, cette même école a deux groupes Facebook pour les anciens. Au premier juillet 2007, le premier groupe d’anciens du Mont a 127 membres et le deuxième en a 35 mais avec une belle photo du Mont. En fait, il y a aussi un groupe pour les immigrants qui étaient au Mont, avec 41 membres.

Ce type de démarche, ça met beaucoup de choses en perspective. Je ne suis encore jamais allé à une réunion d’anciens étudiants (j’étais généralement hors du Québec quand elles se sont produites). Mais l’effet me semble assez similaire.

À la présente étape de ma quête, il vaut mieux pour moi attendre les résultats de quelques tentatives de prise de contact. Peut-être que rien ne va fonctionner, mais c’est amusant d’essayer.

Quoi qu’il en soit, je crois que notre célébration sera très agréable dans l’ensemble. Ce qui sera peut-être le plus amusant, c’est que des gens de différents réseaux vont se croiser à cette occasion et certains vont peut-être entretenir des rapports plus étroits dans le futur.

Legal Sense

Not only does it titillate my humour-friendly fibers but the encouraging letter allegedly sent by SecondLife.com to the creator of the Get a First Life parody displays what is, to me (IANAL), perfect legal sense.

Frivolous lawsuits and cease-and-desist letters are detrimental to the overall legal system involved in content creation (especially in the U.S. but also in other regions where the lobby groups such as WIPO are prominent). By showing that they apparently don’t intend to threaten a parody site, SecondLife’s lawyers show more than humour and common sense. They show an appreciation for the positive side of legality.

More power to us!