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Éloge de la courtoisie en-ligne

Nous y voilà!

Après avoir terminé mon billet sur le contact social, j’ai reçu quelques commentaires et eu d’autres occasions de réfléchir à la question. Ce billet faisait suite à une interaction spécifique que j’ai vécue hier mais aussi à divers autres événements. En écrivant ce billet sur le contact social, j’ai eu l’idée (peut-être saugrenue) d’écrire une liste de «conseils d’ami» pour les gens qui désirent me contacter. Contrairement à mon attitude habituelle, j’ai rédigé cette liste dans un mode assez impératif et télégraphique. C’est peut-être contraire à mon habitude, mais c’est un exercice intéressant à faire, dans mon cas.

Bien qu’énoncés sur un ton quasi-sentencieux, ces conseils se veulent être des idées de base avec lesquelles je travaille quand on me sollicite (ce qui arrive plusieurs fois par jour). C’est un peu ma façon de dire: je suis très facile à contacter mais voici ce que je considère comme étant des bonnes et mauvaises idées dans une procédure de contact. Ça vaut pour mes lecteurs ici, pour mes étudiants (avant que je aie rencontrés), pour des contacts indirects, etc.

Pour ce qui est du «contact social», je parlais d’un contexte plus spécifique que ce que j’ai laissé entendre. Un des problèmes, c’est que même si j’ai de la facilité à décrire ce contexte, j’ai de la difficulté à le nommer d’une façon qui soit sans équivoque. C’est un des mondes auxquels je participe et il est lié à l’«écosystème geek». En parlant de «célébrité» dans le billet sur le contact social, je faisais référence à une situation assez précise qui est celle de la vie publique de certaines des personnes qui passent le plus clair de leur temps en-ligne. Les limites sont pas très claires mais c’est un groupe de quelques millions de personnes, dont plusieurs Anglophones des États-Unis, qui entrent dans une des logiques spécifiques de la socialisation en-ligne. Des gens qui vivent et qui oeuvrent dans le média social, le marketing social, le réseau social, la vie sociale médiée par les communications en-ligne, etc.

Des «socialiseurs alpha», si on veut.

C’est pas un groupe homogène, loi de là. Mais c’est un groupe qui a ses codes, comme tout groupe social. Certains individus enfreignent les règles et ils sont ostracisés, parfois sans le savoir.

Ce qui me permet de parler de courtoisie.

Un des trucs dont on parle beaucoup dans nos cours d’introduction, en anthropologie culturelle, c’est la diversité des normes de politesse à l’échelle humaine. Pas parce que c’est une partie essentielle de nos recherches, mais c’est souvent une façon assez efficace de faire comprendre des concepts de base à des gens qui n’ont pas (encore) de formation ethnographique ou de regard anthropologique. C’est encore plus efficace dans le cas d’étudiants qui ont déjà été formés dans une autre discipline et qui ont parfois tendance à ramener les concepts à leur expérience personnelle (ce qui, soit dit en passant, est souvent une bonne stratégie d’apprentissage quand elle est bien appliquée). L’idée de base, c’est qu’il n’y a pas d’«universal», de la politesse (malgré ce que disent Brown et Levinson). Il n’y a pas de règle universelle de politesse qui vaut pour l’ensemble de la population humaine, peu importe la distance temporelle ou culturelle. Chaque contexte culturel est bourré de règles de politesse, très souvent tacites, mais elles ne sont pas identiques d’un contexte à l’autre. Qui plus est, la même règle, énoncée de la même façon, a souvent des applications et des implications très différentes d’un contexte à l’autre. Donc, en contexte, il faut savoir se plier.

En classe, il y en a toujours pour essayer de trouver des exceptions à cette idée de base. Mais ça devient un petit jeu semi-compétitif plutôt qu’un réel processus de compréhension. D’après moi, ç’a un lien avec ce que les pédagogues anglophones appellent “Ways of Knowing”. Ce sont des gens qui croient encore qu’il n’existe qu’une vérité que le prof est en charge de dévoiler. Avec eux, il y a plusieurs étapes à franchir mais ils finissent parfois par passer à une compréhension plus souple de la réalité.

Donc, une fois qu’on peut travailler avec cette idée de base sur la non-universalité de règles de politesse spécifiques, on peut travailler avec des contextes dans lesquelles la politesse fonctionne. Et elle l’est fonctionnelle!

Mes «conseils d’ami» et mon «petit guide sur le contact social en-ligne» étaient à inscrire dans une telle optique. Mon erreur est de n’avoir pas assez décrit le contexte en question.

Si on pense à la notion de «blogosphère», on a déjà une idée du contexte. Pas des blogueurs isolés. Une sphère sociale qui est concentrée autour du blogue. Ces jours-ci, à part le blogue, il y a d’autres plates-formes à travers lesquelles les gens dont je parle entretiennent des rapports sociaux plus ou moins approfondis. Le micro-blogue comme Identi.ca et Twitter, par exemple. Mais aussi des réseaux sociaux comme Facebook ou même un service de signets sociaux comme Digg. C’est un «petit monde», mais c’est un groupe assez influent, puisqu’il lie entre eux beaucoup d’acteurs importants d’Internet. C’est un réseau tentaculaire, qui a sa présence dans divers milieux. C’est aussi, et c’est là que mes propos peuvent sembler particulièrement étranges, le «noyau d’Internet», en ce sens que ce sont des membres de ce groupe qui ont un certain contrôle sur plusieurs des choses qui se passent en-ligne. Pour utiliser une analogie qui date de l’ère nationale-industrielle (le siècle dernier), c’est un peu comme la «capitale» d’Internet. Ou, pour une analogie encore plus vieillotte, c’est la «Métropole» de l’Internet conçu comme Empire.

Donc, pour revenir à la courtoisie…

La spécificité culturelle du groupe dont je parle a créé des tas de trucs au cours des années, y compris ce qu’ils ont appelé la «Netiquette» (de «-net» pour «Internet» et «étiquette»). Ce qui peut contribuer à rendre mes propos difficiles à saisir pour ceux qui suivent une autre logique que la mienne, c’est que tout en citant (et apportant du support à) certaines composantes de cette étiquette, je la remets en contexte. Personnellement, je considère cette étiquette très valable dans le contexte qui nous préoccupe et j’affirme mon appartenance à un groupe socio-culturel précis qui fait partie de l’ensemble plus vaste auquel je fais référence. Mais je conserve mon approche ethnographique.

La Netiquette est si bien «internalisée» par certains qu’elles semblent provenir du sens commun (le «gros bon sens» dont je parlais hier). C’est d’ailleurs, d’après moi, ce qui explique certaines réactions très vives au bris d’étiquette: «comment peux-tu contrevenir à une règle aussi simple que celle de donner un titre clair à ton message?» (avec variantes plus insultantes). Comme j’ai tenté de l’expliquer en contexte semi-académique, une des bases du conflit en-ligne (la “flame war”), c’est la difficulté de se ressaisir après un bris de communication. Le bris de communication, on le tient pour acquis, il se produit de toutes façons. Mais c’est la façon de réétablir la communication qui change tout.

De la même façon, c’est pas tant le bris d’étiquette qui pose problème. Du moins, pas l’occasion spécifique de manquement à une règle précise. C’est la dynamique qui s’installe suite à de nombreux manquements aux «règles de base» de la vie sociale d’un groupe précis. L’effet immédiat, c’est le découpage du ‘Net en plus petites factions.

Et, personnellement, je trouve dommage ce fractionnement, cette balkanisation.

Qui plus est, c’est dans ce contexte que, malgré mon relativisme bien relatif, j’assigne le terme «éthique» à mon hédonisme. Pas une éthique absolue et rigide. Mais une orientation vers la bonne entente sociale.

Qu’on me comprenne bien (ça serait génial!), je me plains pas du comportement des gens, je ne jugent pas ceux qui se «comportent mal» ou qui enfreignent les règles de ce monde dans lequel je vis. Mais je trouve utile de parler de cette dynamique. Thérapeutique, même.

La raison spécifique qui m’a poussé à écrire ce billet, c’est que deux des commentaires que j’ai reçu suite à mes billets d’hier ont fait appel (probablement sans le vouloir) au «je fais comme ça me plaît et ça dérange personne». Là où je me sens presqu’obligé de dire quelque-chose, c’est que le «ça dérange personne» me semblerait plutôt myope dans un contexte où les gens ont divers liens entre eux. Désolé si ça choque, mais je me fais le devoir d’être honnête.

D’ailleurs, je crois que c’est la logique du «troll», ce personnage du ‘Net qui prend un «malin plaisir» à bousculer les gens sur les forums et les blogues. C’est aussi la logique du type macho qui se plaît à dire: «Je pince les fesses des filles. Dix-neuf fois sur 20, je reçois une baffe. Mais la vingtième, c’est la bonne». Personnellement, outre le fait que je sois féministe, j’ai pas tant de problèmes que ça avec cette idée quand il s’agit d’un contexte qui le permet (comme la France des années 1990, où j’ai souvent entendu ce genre de truc). Mais là où ça joue pas, d’après moi, c’est quand cette attitude est celle d’un individu qui se meut dans un contexte où ce genre de chose est très mal considéré (par exemple, le milieu cosmopolite contemporain en Amérique du Nord). Au niveau individuel, c’est peut-être pas si bête. Mais au niveau social, ça fait pas preuve d’un sens éthique très approfondi.

Pour revenir au «troll». Ce personnage quasi-mythique génère une ambiance très tendue, en-ligne. Individuellement, il peut facilement considérer qu’il est «dans son droit» et que ses actions n’ont que peu de conséquences négatives. Mais, ce qui se remarque facilement, c’est que ce même individu tolère mal le comportement des autres. Il se débat «comme un diable dans le bénitier», mais c’est souvent lui qui «sème le vent» et «récolte la tempête». Un forum sans «troll», c’est un milieu très agréable, “nurturing”. Mais il n’est besoin que d’un «troll» pour démolir l’atmosphère de bonne entente. Surtout si les autres membres du groupes réagissent trop fortement.

D’ailleurs, ça me fait penser à ceux qui envoient du pourriel et autres Plaies d’Internet. Ils ont exactement la logique du pinceur de femmes, mais menée à l’extrême. Si aussi peu que 0.01% des gens acceptent le message indésirable, ils pourront en tirer un certain profit à peu d’effort, peu importe ce qui affecte 99.99% des récipiendaires. Tant qu’il y aura des gens pour croire à leurs balivernes ou pour ouvrir des fichiers attachés provenant d’inconnus, ils auront peut-être raison à un niveau assez primaire («j’ai obtenu ce que je voulais sans me forcer»). Mais c’est la société au complet qui en souffre. Surtout quand on parle d’une société aussi diversifiée et complexe que celle qui vit en-ligne.

C’est intéressant de penser au fait que la culture en-ligne anglophone accorde une certaine place à la notion de «karma». Depuis une expression désignant une forme particulière de causalité à composante spirituelle, cette notion a pris, dans la culture geek, un acception spécifique liée au mérite relatif des propos tenus en-ligne, surtout sur le vénérable site Slashdot. Malgré le glissement de sens de causalité «mystique» à évaluation par les pairs, on peut lier les deux concepts dans une idée du comportement optimal pour la communication en-ligne: la courtoisie.

Les Anglophones ont tendance à se fier, sans les nommer ou même les connaître, aux maximes de Grice. J’ai beau percevoir qu’elles ne sont pas universelles, j’y vois un intérêt particulier dans le contexte autour duquel je tourne. L’idée de base, comme le diraient Wilson et Sperber, est que «tout acte de communication ostensive communique la présomption de sa propre pertinence optimale». Cette pertinence optimale est liée à un processus à la fois cognitif et communicatif qui fait appel à plusieurs des notions élaborées par Grice et par d’autres philosophes du langage. Dans le contexte qui m’intéresse, il y a une espèce de jeu entre deux orientations qui font appel à la même notion de pertinence: l’orientation individuelle («je m’exprime») souvent légaliste-réductive («j’ai bien le droit de m’exprimer») et l’orientation sociale («nous dialoguons») souvent éthique-idéaliste («le fait de dialoguer va sauver le monde»).

Aucun mystère sur mon orientation préférée…

Par contre, faut pas se leurrer: le fait d’être courtois, en-ligne, a aussi des effets positifs au niveau purement individuel. En étant courtois, on se permet très souvent d’obtenir de réels bénéfices, qui sont parfois financiers (c’est comme ça qu’on m’a payé un iPod touch). Je parle pas d’une causalité «cosmique» mais bien d’un processus précis par lequel la bonne entente génère directement une bonne ambiance.

Bon, évidemment, je semble postuler ma propre capacité à être courtois. Il m’arrive en fait très souvent de me faire désigner comme étant très (voire trop) courtois. C’est peut-être réaliste, comme description, même si certains ne sont peut-être pas d’accord.

À vous de décider.

Enthused Tech

Yesterday, I held a WiZiQ session on the use of online tech in higher education:

Enthusing Higher Education: Getting Universities and Colleges to Play with Online Tools and Services

Slideshare

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(Full multimedia recording available here)

During the session, Nellie Deutsch shared the following link:

Diffusion of Innovations, by Everett Rogers (1995)

Haven’t read Rogers’s book but it sounds like a contextually easy to understand version of ideas which have been quite clear in Boasian disciplines (cultural anthropology, folkloristics, cultural ecology…) for a while. But, in this sometimes obsessive quest for innovation, it might in fact be useful to go back to basic ideas about the social mechanisms which can be observed in the adoption of new tools and techniques. It’s in fact the thinking behind this relatively recent blogpost of mine:

Technology Adoption and Active Reading

My emphasis during the WiZiQ session was on enthusiasm. I tend to think a lot about occasions in which, thinking about possibilities afforded technology relates to people getting “psyched up.” In a way, this is exactly how I can define myself as a tech enthusiast: I get easy psyched up in the context of discussions about technology.

What’s funny is that I’m no gadget freak. I don’t care about the tool. I just love to dream up possibilities. And I sincerely think that I’m not alone. We might even guess that a similar dream-induced excitement animates true gadget freaks, who must have the latest tool. Early adopters are a big part of geek culture and, though still small, geek culture is still a niche.

Because I know I’ll keep on talking about these things on other occasions, I can “leave it at that,” for now.

RERO‘s my battle cry.

TBC

Tasting Notes: Cuvée Sumatra as Brikka

Some quick tasting notes taken on my iPod touch while drinking a cup of Brikka coffee made with triple-picked Sumatra Mandheling beans from Cuvée Coffee Roasters.

These notes aren’t meant as descriptions of the exact aromas and flavours I got from that cup. They’re more “analogical,” “impressionistic,” “inspired.” Kind of an “artist’s interpretation” of the cup instead of a careful organoleptic assessment. I personally don’t even trust my palate as much as some other people do. But my palate (and nose, especially) can make me have some of those pleasant experiences I so crave as an ethical hedonist.

The beans were already quite old. I did a few other Brikka pots with them in the past few days and some cup were very tasty. But this cup was the most interesting one so far. I think I was able to dial in the right grind for those beans at this point. Because of the way I “season” my Brikka, I think the quality of this cup can have a positive influence on my next cup.

Here goes…

  • Espresso-like
  • Cherry
  • Mole/cocoa
  • Complexity
  • Persistent
  • Less in flavours
  • Roasted hazelnut
  • Body
  • Refreshing chicoree finish
  • Bit meaty, broiled steak
  • Hershey chocolate syrup
  • Waffles
  • Spices (not quite cinnamon)
  • Faint grassy, herbal
  • Bit rugged (taste sensation)
  • Some watery corners despite body
  • Fleeting jasmine flower
  • Thin layer of char
  • Diner pepper shaker

Selling Myself Long

Been attending sessions by Meri Aaron Walker about online methods to get paid for our expertise. Meri coaches teachers about those issues.

MAWSTOOLBOX.COM

There’s also a LearnHub “course”: Jumpstart Your Online Teaching Career.

Some notes, on my own thinking about monetization of expertise. Still draft-like, but RERO is my battle cry.

Some obstacles to my selling expertise:

  • My “oral personality.”
  • The position on open/free knowledge in academia and elsewhere.
  • My emphasis on friendship and personal rapport.
  • My abilities as an employee instead of a “boss.”
  • Difficulty in assessing the value of my expertise.
  • The fact that other people have the same expertise that I think I have.
  • High stakes (though this can be decreased, in some contexts).
  • My distaste for competition/competitiveness.
  • Difficulty at selling and advertising myself (despite my social capital).
  • Being a creative generalist instead of a specialist.

Despite all these obstacles, I have been thinking about selling my services online.

One reason is that I really do enjoy teaching. As I keep saying, teaching is my hobby (when I get paid, it’s to learn how to interact with other learners and to set up learning contexts).

In fact, I enjoy almost everything in teaching (the major exception being grading/evaluating). From holding office hours and lecturing to facilitating discussions and answering questions through email. Teaching, for me, is deeply satisfying and I think that learning situations which imply the role of a teacher still make a lot of sense. I also like more informal learning situations and I even try to make my courses more similar to informal teaching. But I still find specific value in a “teaching and learning” system.

Some people seem to assume that teaching a course is the same thing as “selling expertise.” My perspective on learning revolves to a large extent on the difference between teaching and “selling expertise.” One part is that I find a difference between selling a product or process and getting paid in a broader transaction which does involve exchange about knowledge but which isn’t restricted to that exchange. Another part is that I don’t see teachers as specialists imparting their wisdom to eager masses. I see knowledge as being constructed in diverse situations, including formal and informal learning. Expertise is often an obstacle in the kind of teaching I’m interested in!

Funnily enough, I don’t tend to think of expertise as something that is easily measurable or transmissible. Those who study expertise have ways to assess something which is related to “being an expert,” especially in the case of observable skills (many of those are about “playing,” actually: chess, baseball, piano…). My personal perspective on expertise tends to be broader, more fluid. Similar to experience, but with more of a conscious approach to learning.

There also seems to be a major difference between “breadth of expertise” and “topics you can teach.” You don’t necessarily need to be very efficient at some task to help someone learn to do it. In fact, in some cases, being proficient in a domain is an obstacle to teaching in that domain, since expertise is so ingrained as to be very difficult to retrieve consciously.

This is close to “do what I say, not what I do.” I even think that it can be quite effective to actually instruct people without direct experience of these instructions. Similar to consulting, actually. Some people easily disagree with this point and some people tease teachers about “doing vs. teaching.” But we teachers do have a number of ways to respond, some of them snarkier than others. And though I disagree with several parts of his attitude, I quite like this short monologue by Taylor Mali about What Teachers Make.

Another reason I might “sell my expertise” is that I genuinely enjoy sharing my expertise. I usually provide it for free, but I can possibly relate to the value argument. I don’t feel so tied to social systems based on market economy (socialist, capitalist, communist…) but I have to make do.

Another link to “selling expertise” is more disciplinary. As an ethnographer, I enjoy being a “cultural translator.” of sorts. And, in some cases, my expertise in some domains is more of a translation from specialized speech into laypeople’s terms. I’m actually not very efficient at translating utterances from one language to another. But my habit of navigating between different “worlds” makes it possible for me to bridge gaps, cross bridges, serve as mediator, explain something fairly “esoteric” to an outsider. Close to popularization.

So, I’ve been thinking about what can be paid in such contexts which give prominence to expertise. Tutoring, homework help, consulting, coaching, advice, recommendation, writing, communicating, producing content…

And, finally, I’ve been thinking about my domains of expertise. As a “Jack of All Trades,” I can list a lot of those. My level of expertise varies greatly between them and I’m clearly a “Master of None.” In fact, some of them are merely from personal experience or even anecdotal evidence. Some are skills I’ve been told I have. But I’d still feel comfortable helping others with all of them.

I’m funny that way.

Domains of  Expertise

French

  • Conversation
  • Reading
  • Writing
  • Culture
  • Literature
  • Regional diversity
  • Chanson appreciation

Bamanan (Bambara)

  • Greetings
  • Conversation

Social sciences

  • Ethnographic disciplines
  • Ethnographic field research
  • Cultural anthropology
  • Linguistic anthropology
  • Symbolic anthropology
  • Ethnomusicology
  • Folkloristics

Semiotics

Language studies

  • Language description
  • Social dimensions of language
  • Language change
  • Field methods

Education

  • Critical thinking
  • Lifelong learning
  • Higher education
  • Graduate school
  • Graduate advising
  • Academia
  • Humanities
  • Social sciences
  • Engaging students
  • Getting students to talk
  • Online teaching
  • Online tools for teaching

Course Management Systems (Learning Management Systems)

  • Oncourse
  • Sakai
  • WebCT
  • Blackboard
  • Moodle

Social networks

  • Network ethnography
  • Network analysis
  • Influence management

Web platforms

  • Facebook
  • MySpace
  • Ning
  • LinkedIn
  • Twitter
  • Jaiku
  • YouTube
  • Flickr

Music

  • Cultural dimensions of music
  • Social dimensions of music
  • Musicking
  • Musical diversity
  • Musical exploration
  • Classical saxophone
  • Basic music theory
  • Musical acoustics
  • Globalisation
  • Business models for music
  • Sound analysis
  • Sound recording

Beer

  • Homebrewing
  • Brewing techniques
  • Recipe formulation
  • Finding ingredients
  • Appreciation
  • Craft beer culture
  • Brewing trends
  • Beer styles
  • Brewing software

Coffee

  • Homeroasting
  • Moka pot brewing
  • Espresso appreciation
  • Coffee fundamentals
  • Global coffee trade

Social media

Blogging

  • Diverse uses of blogging
  • Writing tricks
  • Workflow
  • Blogging platforms

Podcasts

  • Advantages of podcasts
  • Podcasts in teaching
  • Filming
  • Finding podcasts
  • Embedding content

Technology

  • Trends
  • Geek culture
  • Equipment
  • Beta testing
  • Troubleshooting Mac OS X

Online Life

Communities

  • Mailing-lists
  • Generating discussions
  • Entering communities
  • Building a sense of community
  • Diverse types of communities
  • Community dynamics
  • Online communities

Food

  • Enjoying food
  • Cooking
  • Baking
  • Vinaigrette
  • Pizza dough
  • Bread

Places

  • Montreal, Qc
  • Lausanne, VD
  • Bamako, ML
  • Bloomington, IN
  • Moncton, NB
  • Austin, TX
  • South Bend, IN
  • Fredericton, NB
  • Northampton, MA

Pedestrianism

  • Carfree living
  • Public transportation
  • Pedestrian-friendly places

Tools I Use

  • PDAs
  • iPod
  • iTunes
  • WordPress.com
  • Skype
  • Del.icio.us
  • Diigo
  • Blogger (Blogspot)
  • Mac OS X
  • Firefox
  • Flock
  • Internet Explorer
  • Safari
  • Gmail
  • Google Calendar
  • Google Maps
  • Zotero
  • Endnote
  • RefWorks
  • Zoho Show
  • Wikipedia
  • iPod touch
  • SMS
  • Outlining
  • PowerPoint
  • Slideshare
  • Praat
  • Audacity
  • Nero Express
  • Productivity software

Effective Web searches

Socialization

  • Social capital
  • Entering the field
  • Creating rapport
  • Event participation
  • Event hosting

Computer Use

  • Note-taking
  • Working with RSS feeds
  • Basic programing concepts
  • Data manipulations

Research Methods

  • Open-ended interviewing
  • Qualitative data analysis

Personal

  • Hedonism
  • Public speaking
  • GERD
  • Strabismus
  • Moving
  • Cultural awareness

Sniff It!

It’s probably the most distinctive sign of the beverage geek: the attentive sniff.

When you see someone taking a long sniff of a beverage (say, a cup of coffee, a pint of beer, or even a glass of milk), you just know that this person is an avid enthusiast of the sensory exploration that drinking can be. Of course, that person may also be wondering about some strange odour coming from that drink. But even that may be a step in the direction of beverage hedonism.  If the sniffer also looks intently at the beverage and takes a long time to concentrate on every sip, you know this person is a true geek. If that person also takes notes or even listens to the beverage, the geek meter should go off the charts.

Sure, much of it sounds really funny. And there’s often social pressure against this type of enjoyment, especially in cultural contexts linked with Calvinism or Puritanism.  Yet, there’s a lot to be said about experiencing a good beverage. Continue reading Sniff It!

Bread and Satisfaction

It’s not humble to say so but, man, is my bread good!

I’m truly impressed with my latest loaf. It ended up tasting pretty much like baguette, although I didn’t shape it as a stick.

As with beer, coffee, and food in general, I tend to make bread on whims. So it’s hard to trace back the “recipe.” Shouldn’t be too hard to reproduce it, though.

I started with the working version of a sourdough culture which was given to me by a friend and former student who works as a professional baker at a Breton bakery in the Eastern part of town. I dare say, this culture does wonders. I really hope I’ll be allowed to bring it to Texas because I’d hate to lose access to it.

Process is simple. I mix in a few tablespoons of sourdough starter with a cup and a half of filtered water. I whip this mixture to be quite frothy. I then mix in a cup of flour in the frothy mixture. I never forget to feed back the jar of starter with some flour and water.

After an hour or so, I prepare the actual bread, adding flour, salt, and occasionally oil and/or other ingredients. This time, I added two tablespoons of olive oil, a few teaspoons of sugar, and half a tablespoon of salt along with a cup and a half of flour. On several occasions, I merely added flour and forgot to add salt. The results were decent enough but not as intensely wonderful as this time.

I then knead the dough, adjusting the amount of flour. This time, I added a good three-quarter cup of flour to the dough. The resulting dough was on the thick side of things but I like to vary in this way. With this sourdough culture, and with only white flour, it’s quite easy to knead the dough and get a good consistency. Usually, I don’t worry too much about the dough being a bit sticky. I kind of play it by ear for the consistency.

After kneading the dough, I placed it in a really large bowl (greased with more olive oil). I expected this particular dough to rise more than it did but after a few hours, I decided to shape this dough. While kneading it in a significant amount of flour, I found this dough to be, erm, stringy. It didn’t ball up really easily. For some reason (probably the amount of oil I put in), it reminded me of pizza dough. So I did with this dough what I tend to do with pizza dough. I split it in smaller portions and put a part of this in the fridge. I kept about one third of the dough in the greased bowl for the second rise, overnight. It probably spent about eight hours in that stage.

When I woke up, I heated my oven to 450°F with the pizza stone on the rack and brewed some moka pot coffee. Once the oven was ready, I dropped the loaf directly from the bowl unto the pizza stone and sprayed the walls of the oven using a very powerful mister from the dollar-store. After about ten minutes, I sprayed a bit more water on the oven’s walls but I could notice that the bread looked pretty good already. I only gave it five more minutes and put it on a plate to cool off a bit.

The resulting bread really is a tasty creation. Complex in its simplicity. Simple in its complexity. A thing of beauty, if I may say so myself.

The crust is very crispy and very fragrant. This crust reminds me of bread I’ve had in Switzerland. While this bread was made only with white flour, it has the crust of those farmhouse breads which have some other flours in them.

The crumb structure is relatively dense but not at all heavy. Moist but well-baked. Elastic yet somewhat tough. Very fragrant. Reminds me of the almost-mythical bread from the Pagé bakery in Saint-Sauveur. At least, the one I remember from my childhood. Contrary to several loaves I’ve done recently, it’s not at all sour. I do like sour breads on occasion but it seems that the main fermentation for this loaf didn’t result in a sour bread. It’s kind of reassuring because I like the possibility of baking both “clean” and sour breads with the same culture. Probably because of the olive oil and sugar, it’s a bit brioche-like in crumb structure but it doesn’t taste sweet at all. It doesn’t taste salty either though the amount of salt in the dough was rather significant (especially when compared to my unsalted batches!).

All in all, this bread almost makes me weep. 🙂

Lessons learnt?

  • Don’t forget the salt!
  • Olive oil and sugar can be your friends.
  • Smaller loaves are easy to bake.
  • Thick doughs are ok.
  • Proofing doesn’t need to be extreme to be effective.
  • Stringy dough after proofing is ok.
  • Even a long rise after proofing may produce a “clean” bread.
  • Bread=good. 🙂

Most of these I knew already. But this is a kind of learning which, for me, requires reinforcement.

The thing which is kind of funny is that I’m quite convinced that some bread experts would criticize this bread for one reason or the other. Not fluffy enough. Too dense. Crumb structure should have bigger holes in it. Too yeasty. Too much sugar. Etc.

But I don’t care. I like it and that’s the only thing which counts.

It’s just sad that I wasn’t able to share it with someone. Next time.

Meanwhile, I’m a happy camper.

Intro to Post-Starbucks Coffee

A podcast episode on coffee, with Karen Blumenthal, George Howell and Corby Kummer.

On Point : Coffee Buzz – Coffee Buzz

Blumenthal, author of a book about Starbucks, isn’t mentioned in the show notes but she seems to have set the tone of the show, to a certain extent.

In the rest of the show, I quite like the dynamic between the three main participants: the host, Tom Ashbrook, along with Howell and Kummer. Howell often tends to sound much more forceful in his opinions than he did in this show. And the different takes about Starbucks were quite nuanced.

The show does put Starbucks in the centre of the coffee revolution in the United States and then focuses on newer developments. The current period in the history of coffee in North America is sometimes referred to as the Third Wave, in which is imagined a world of openness and transparency in the coffee-related industries.

As I got my taste in quality coffee from a very different source than Starbucks, I hope that we can now go beyond the Starbucks mentality. In fact, I also hope that we get out of the wine comparisons. Not just because they’re boring but because they miss the point about coffee as a diverse drink. It’s not a very American thing to say but knowing coffee isn’t just about being to tell what is the “best coffee ever.”

One thing the coffee world could import from the wine world, is the idea of pairings. It actually works better for beer than for either wine or coffee, but it can work quite well with coffee, especially with different brewing methods.

BTW, I have nothing against wine. I just think that much wine tends to be much less satisfying than several other drinks including coffee, beer, tea, cider, mead, juice, milk, and water.

Food and Satisfaction

Catherine and I have a lot to celebrate. Her recent offer from Austin, her less recent doctoral defense, ten years of living together… We had promised ourselves one truly good restaurant meal. In fact, this promise was made several times over the past year or so but we had never been able to fulfill it. Continue reading Food and Satisfaction

Jobs and Satisfaction

This one is more of a web log entry than my usual ramblings.

Executive Summary: Life Is Good.

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