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Microblogue d'événement

Version éditée d’un message que je viens d’envoyer à mon ami Martin Lessard.

Le contexte direct, c’est une discussion que nous avons eue au sujet de mon utilisation de Twitter, la principale plateforme de microblogue. Pendant un événement quelconque (conférence, réunion, etc.), j’utilise Twitter pour faire du blogue en temps réel, du liveblogue.

Contrairement à certains, je pense que l’utilisation du microblogue peut être adaptée aux besoins de chaque utilisateur. D’ailleurs, c’est un aspect de la technologie que je trouve admirable: la possibilité d’utiliser des outils pour d’autres usages que ceux pour lesquels ils ont été conçus. C’est là que la technologie au sens propre dépasse l’outil. Dans mon cours de culture matérielle, j’appelle ça “unintended uses”, concept tout simple qui a beaucoup d’implications en rapport aux liens sociaux dans la chaîne qui va de la conception et de la construction d’un outil jusqu’à son utilisation et son «impact» social.

Donc, mon message édité.
Je pense pas mal à cette question de tweets («messages» sur Twitter) considérés comme intempestifs. Alors je lance quelques idées.

Ça m’apporte pas mal, de bloguer en temps réel par l’entremise de Twitter. Vraiment, je vois ça comme prendre des notes en public. Faut dire que la prise de notes est une seconde nature, pour moi. C’est comme ça que je structure ma pensée. Surtout avec des “outliners” mais ça marche aussi en linéaire.

De ce côté, je fais un peu comme ces journalistes sur Twitter qui utilisent le microblogue comme carnet de notes. Andy Carvin est mon exemple préféré. Il tweete plus vite que moi et ses tweets sont aussi utiles qu’un article de journal. Ma démarche est plus proche de la «lecture active» et du sens critique, mais c’est un peu la même idée. Dans mon cas, ça me permet même de remplacer un billet de blogue par une série de tweets.

L’avantage de la prise de notes en temps réel s’est dévoilé entre autres lors d’une présentation de Johannes Fabian, anthropologue émérite qui était à Montréal pendant une semaine bien remplie, le mois dernier. Je livebloguais sa première présentation, sur Twitter. En face de moi, il y avait deux anthropologues de Concordia (Maximilian Forte et Owen Wiltshire) que je connais entre autres comme blogueurs. Les deux prenaient des notes et l’un d’entre eux enregistrait la séance. Dans mes tweets, j’ai essayé de ne pas trop résumer ce que Fabian disait mais je prenais des notes sur mes propres réactions, je faisais part de mes observations de l’auditoire et je réfléchissais à des implications des idées énoncées. Après la présentation, Maximilian me demandait si j’allais bloguer là-dessus. J’ai pu lui dire en toute franchise que c’était déjà fait. Et Owen, un de mes anciens étudiants qui travaille maintenant sur la publication académique et le blogue, a maintenant accès à mes notes complètes, avec “timeline”.
Puissante méthode de prise de notes!

L’avantage de l’aspect public c’est premièrement que je peux avoir des «commentaires» en temps réel. J’en ai pas autant que j’aimerais, mais ça reste ce que je cherche, les commentaires. Le microbloguage me donne plus de commentaires que mon blogue principal, ici même sur WordPress. Facebook me donne plus de commentaires que l’un ou l’autre, mais c’est une autre histoire.

Dans certains cas, le livebloguage donne lieu à une véritable conversation parallèle. Mon exemple préféré, c’est probablement cette interaction que j’ai eue avec John Milles à la fin de la session d’Isabelle Lopez, lors de PodCamp Montréal (#pcmtl08). On parlait de culture d’Internet et je proposais qu’il y avait «une» culture d’Internet (comme on peut dire qu’il y a «une» culture chrétienne, disons). Milles, qui ne me savait pas anthropologue, me fait alors un tweet à propos de la notion classique de culture pour les anthropologues (monolithique, spécifiée dans l’espace, intemporelle…). J’ai alors pu le diriger vers la «crise de la représentation» en anthropologie depuis 1986 avec Writing Culture de Clifford et Marcus. Il m’a par la suite envoyé des références de la littérature juridique.

Bien sûr, c’est l’idée du “backchannel” appliqué au ‘Net. Ça fonctionne de façon très efficace pour des événements comme SXSW et BarCamp puisque tout le monde tweete en même temps. Mais ça peut fonctionner pour d’autres événements, si la pratique devient plus commune.

More on this later.”

Je crois que le bloguage en temps réel lors d’événements augmente la visibilité de l’événement lui-même. Ça marcherait mieux si je mettais des “hashtags” à chaque tweet. (Les “hashtags” sont des étiquettes textuelles précédées de la notation ‘#’, qui permettent d’identifier des «messages»). Le problème, c’est que c’est pas vraiment pratique de taper des hashtags continuellement, du moins sur un iPod touch. De toutes façons, ce type de redondance semble peu utile.

More on this later.”

Évidemment, le fait de microbloguer autant augmente un peu ma propre visibilité. Ces temps-ci, je commence à penser à des façons de me «vendre». C’est un peu difficile pour moi parce que j’ai pas l’habitude de me vendre et que je vois l’humilité comme une vertu. Mais ça semble nécessaire et je me cherche des moyens de me vendre tout en restant moi-même. Twitter me permet de me mettre en valeur dans un contexte qui rend cette pratique tout à fait appropriée (selon moi).

D’ailleurs, j’ai commencé à utiliser Twitter comme méthode de réseautage, pendant que j’étais à Austin. C’était quelques jours avant SXSW et je voulais me faire connaître localement. D’ailleurs, je conserve certaines choses de cette époque, y compris des contacts sur Twitter.

Ma méthode était toute simple: je me suis mis à «suivre» tous ceux qui suivaient @BarCampAustin. Ça faisait un bon paquet et ça me permettait de voir ce qui se passait. D’ailleurs, ça m’a permis d’aller observer des événements organisés par du monde de SXSW comme Gary Vaynerchuk et Scott Beale. Pour un ethnographe, y’a rien comme voir Kevin Rose avec son «entourage» ou d’apprendre que Dr. Tiki est d’origine lavalloise. 😉

Dans les “features” du microbloguage que je trouve particulièrement intéressantes, il y a les notations en ‘@’ et en ‘#’. Ni l’une, ni l’autre n’est si pratique sur un iPod touch, du moins avec les applis qu’on a. Mais le concept de base est très intéressant. Le ‘@’ est un peu l’équivalent du ping ou trackback, pouvant servir à attirer l’attention de quelqu’un d’autre (cette notation permet les réponses directes à des messages). C’est assez puissant comme principe et ça aide beaucoup dans le livebloguage (Muriel Ide et Martin Lessard ont utilisé cette méthode pour me contacter pendant WebCom/-Camp).

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D’après moi, avec des geeks, cette pratique du microblogue d’événement s’intensifie. Il prend même une place prépondérante, donnant au microblogue ce statut que les journalistes ont tant de difficulté à saisir. Lorsqu’il se passe quelque-chose, le microblogue est là pour couvrir l’événement.

Ce qui m’amène à ce “later“. Tout simple, dans le fond. Des instances de microblogues pour des événements. Surtout pour des événements préparés à l’avance, mais ça peut être une structure ad hoc à la Ushahidi d’Erik Hersman.

Laconica d’Evan Prodromou est tout désigné pour remplir la fonction à laquelle je pense mais ça peut être sur n’importe quelle plateforme. J’aime bien Identi.ca, qui est la plus grande instance Laconica. Par contre, j’utilise plus facilement Twitter, entre autres parce qu’il y a des clients Twitter pour l’iPod touch (y compris avec localisation).

Imaginons une (anti-)conférence à la PodCamp. Le même principe s’applique aux événements en-ligne (du genre “WebConference”) mais les rencontres face-à-face ont justement des avantages grâce au microbloguage. Surtout si on pense à la “serendipity”, à l’utilisation de plusieurs canaux de communication (cognitivement moins coûteuse dans un contexte de coprésence), à la facilité des conversations en petits groupes et au «langage non-verbal».

Donc, chaque événement a une instance de microblogue. Ça coûte pratiquement rien à gérer et ça peut vraiment ajouter de la valeur à l’événement.

Chaque personne inscrite à l’événement a un compte de microblogue qui est spécifique à l’instance de cet événement (ou peut utiliser un compte Laconica d’une autre instance et s’inscrire sur la nouvelle instance). Par défaut, tout le monde «suit» tout le monde (tout le monde est incrit pour voir tous les messages). Sur chaque “nametag” de la conférence, l’identifiant de la personne apparaît. Chaque présentateur est aussi lié à son identifiant. Le profil de chaque utilisateur peut être calqué sur un autre profil ou créé spécifiquement pour l’événement. Les portraits photos sont privilégiés, mais les avatars sont aussi permis. Tout ce qui est envoyé à travers l’instance est archivé et catalogué. S’il y a des façons de spécifier des positions dans l’espace, de façon précise (peut-être même avec une RFID qu’on peut désactiver), ce positionnement est inscrit dans l’instance. Comme ça, on peut se retrouver plus facilement pour discuter en semi-privé. D’ailleurs, ça serait facile d’inclure une façon de prendre des rendez-vous ou de noter des détails de conversations, pour se remémorer le tout plus tard. De belles intégrations possibles avec Google Calendar, par exemple.

Comme la liste des membres de l’instance est limitée, on peut avoir une appli qui facilite les notations ‘@’. Recherche «incrémentale», carnet d’adresse, auto-complétion… Les @ des présentateurs sont sous-entendus lors des présentations, on n’a pas à taper leurs noms au complet pour les citer. Dans le cas de conversations à plusieurs, ça devient légèrement compliqué, mais on peut quand même avoir une liste courte si c’est un panel ou d’autres méthodes si c’est plus large. D’ailleurs, les modérateurs pourraient utiliser ça pour faire la liste d’attente des interventions. (Ça, c’est du bonbon! J’imagine ce que ça donnerait à L’Université autrement!)

Comme Evan Prodromou en parlait lors de PodCamp Montréal, il y a toute la question du “microcasting” qui prend de l’ampleur. Avec une instance de microblogue liée à un événement, on pourrait avoir de la distribution de fichiers à l’interne. Fichiers de présentation (Powerpoint ou autre), fichiers médias, liens, etc. Les présentateurs peuvent préparer le tout à l’avance et envoyer leurs trucs au moment opportun. À la rigueur, ça peut même remplacer certaines utilisations de Powerpoint!

Plutôt que de devoir taper des hashtags d’événements (#pcmtl08), on n’a qu’à envoyer ses messages sur l’instance spécifique. Ceux qui ne participent pas à l’événement ne sont pas inondés de messages inopportuns. Nul besoin d’arrêter de suivre quelqu’un qui participe à un tel événement (comme ç’a été le cas avec #pcmtl08).

Une fois l’événement terminé, on peut faire ce qu’on veut avec l’instance. On peut y revenir, par exemple pour consulter la liste complète des participants. On peut retravailler ses notes pour les transformer en billets et même rapports. Ou on peut tout mettre ça de côté.

Pour le reste, ça serait comme l’utilisation de Twitter lors de SXSWi (y compris le cas Lacy, que je trouve fascinant) ou autre événement geek typique. Dans certains cas, les gens envoient les tweets directement sur des écrans autour des présentateurs.

Avec une instance spécifique, les choses sont plus simple à gérer. En plus, peu de risques de voir l’instance tomber en panne, comme c’était souvent le cas avec Twitter, pendant une assez longue période.

C’est une série d’idées en l’air et je tiens pas au détail spécifique. Mais je crois qu’il y a un besoin réel et que ça aide à mettre plusieurs choses sur une même plateforme. D’ailleurs, j’y avais pas trop pensé mais ça peut avoir des effets intéressants pour la gestion de conférences, pour des rencontres en-ligne, pour la couverture médiatique d’événements d’actualités, etc. Certains pourraient même penser à des modèles d’affaire qui incluent le microblogue comme valeur ajoutée. (Différents types de comptes, possibilité d’assister gratuitement à des conférences sans compte sur l’instance…)

Qu’en pensez-vous?

Intello

C’est un billet un peu difficile à écrire, mais je crois que c’est important pour moi de le laisser sortir.

La difficulté provient du fait que mon ton va probablement sonner opiniâtre. Pire, je risque de froisser la sensibilité de certains. Et pour rendre les choses presque tragiques, je vais parler de façon négative de certains individus. C’est vraiment pas mon genre. Et il n’y a aucun jugement de valeur sur les personnes impliquées. Je pense à des comportements que je trouve quelque peu déplacés et je me sens un certain devoir d’honnêteté et de franchise, à ce sujet. Mais je sais déjà que ça peut paraître insultant.

Les personnes que j’ai choisies sont des «personnalités publiques», habituées à la brûlure de l’opinion publique. Si elles aboutissent sur ce billet, elles le concevront comme un de ces commentaires critiques mal digérés qu’elles ont l’habitude de recevoir, dans leur courrier des lecteurs. Je ne m’inquiète donc pas pour leurs réactions. Les gens qui apprécient ces personnes auront probablement avoir une réaction similaire à celle de leurs idoles. Elles n’auront sans doûte pas l’envie de revenir sur mon blogue, mais je cherche pas à me bâtir un lectorat extensif. Par contre, ce qui m’embête un peu, c’est que mes propos risquent de modifier un peu l’opinion de certaines personnes à mon égard. C’est un risque à prendre mais mes os ne sont pas de verre et le jeu en vaut la chandelle.

Mais avant d’accuser des gens, une mise en contexte.

Comme c’est probablement évident, je réfléchis ces temps-ci aux «intellectuels», à la perception de l’intelligence et à divers personnages sociaux. Le présent billet s’inscrit en continuité assez directe, dans mon esprit, avec trois billets que j’ai écrits au cours des deux derniers mois, dont deux en anglais et un en français.

Dans une certaine mesure, le présent billet me trottait dans la tête pendant que j’écrivais ces autres billets. Je peux entrer dans le vif du sujet: ce qu’est un «intello», selon moi.

Non, je n’utilise pas «intello» comme simple diminutif d’«intellectuel». Et ce n’est pas même une question de préciser des connotations négatives ou positives. Je parle de personnages sociaux distincts. Pour être le plus franc possible, je m’assume en tant qu’«intellectuel» mais je souhaite ardemment ne pas être un «intello». Pour moi, l’«intello» n’a de l’«intellectuel» que l’apparence et non la substance. En somme, l’intello est un «pseudo-intellectuel».

Vous me voyez probablement venir, mais je veux être précis. Je ne parle pas ici de «mauvais intellectuels» ou d’intellectuels que je juge comme inférieurs. Je parle de personne qui adoptent un comportement qui fait appel au personnage de l’intellectuel par pur désir de positionnement social. Bref, des imposteurs.

Le mot est fort mais il me semble d’autant plus approprié qu’il est utilisé pour désigner ce que les coachs de vie appellent «le syndrome de l’imposteur» (“impostor syndrome” ou “imposter syndrome”, en anglais). Je m’intéresse beaucoup à cette notion d’imposture parce que la plupart des descriptions qui en sont faites semblent correspondre très précisémment à quelque-chose que je ressentais de façon très forte jusqu’à tout récemment. D’ailleurs, c’est en passant à travers cette impression d’imposture que j’ai réussi à atteindre de nouveau la sérénité.

C’est quoi, ce «syndrome de l’imposteur»? Eh bien, déjà, c’est pas vraiment un «syndrome». C’est plutôt une façon de décrire un ensemble de phénomènes psychiques qui semblent affecter certaines personnes, surtout celles qui semblent réussir.

La base, c’est un sentiment que notre réussite n’est pas basée sur des capacités concrètes, liées à nos réussites, mais sur la chance, le charme ou une espèce d’inertie. «Si j’atteins ce niveau c’est parce que les gens m’assignent des qualités que je n’ai pas, parce que je suis bien tombé(e), ou parce que je suis simplement resté(e) assez longtemps dans cette position.» Les recherches originales sur ce phénomène, par Clance et Imes, portaient sur des «femmes qui réussissent» (“high achieving women“). Mais le même phénomène se produit chez des hommes.

Après avoir pu identifier ce phénomène chez moi, j’ai non seulement effectué certaines réflexions introspectives mais j’ai eu l’occasion d’en discuter avec plusieurs personnes. Les réactions varient passablement, d’une personne à l’autre. Une personne dont le parcours académique me semble le plus intéressant m’a récemment avoué avoir longtemps souffert de cette impression d’imposture (et je parle de quelqu’un avec beaucoup de prestige). Plusieurs autres personnes ont parlé de ce phénomène comme étant inévitable ou du moins très courant, surtout dans le milieu académique. D’autres encores ont eu une attitude somme toute assez condescendante à l’égard de celles et ceux qui sont affecté(e)s par cette impression d’imposture. Et plusieurs personnes, y compris des psychologues, m’ont permis de trouver une issue personnelle à la paralysie que cette impression semble provoquer.

Et c’est vraiment tout simple: les vrais imposteurs ne se posent pas la question s’ils sont ou non imposteurs.

Je sais pas si c’est une affirmation si valide. Mais cette simple idée m’a beaucoup aidé à comprendre que ce sentiment d’imposture était, du moins dans mon cas, basé sur des critères inappropriés.

Pour revenir à l’intello comme imposteur. D’après moi, l’intello est celui (ou celle, il y a certaines femmes comme ça) qui ne se pose pas de question par rapport à son imposture intellectuelle. Ça semble simpliste, comme définition. Mais, en contexte, ça fonctionne.

Et ça me fait penser à plusieurs représentations de cet intello. Peut-être ma préférée, c’est dans une chanson de Brel sur Les paumés du petit matin (version vidéo, à partir de 3:25). Mon interprétation des paroles de cette chanson tourne autour du fait que les personnages décrits sont des intellos, qui font semblant d’être des intellectuels. Le passage qui me semble le plus pertinent à cet égard:

Ils se racontent à minuit
Les poèmes qu’ils n’ont pas lus
Les romans qu’ils n’ont pas écrits
Les amours qu’ils n’ont pas vécues
Les vérités qui ne servent à rien

Tout de suite, je me mets à me poser toutes sortes de questions par rapport à mes propres agissements. «Ai-je fait ça, moi?» J’ai beau être sorti de l’impasse, j’ai encore certains réflexes. Et le fait est que j’ai déjà discuté de chacun de ces sujets sans en avoir d’expérience directe. Par contre, même si je suis honnête au sujet de mon expérience indirecte, je continue à me poser des questions. Selon mon interprétation de cette chanson de Brel, ceux qu’il décrivait n’étaient ni honnête ni porté à la remise en question.

Un passage, plus tôt dans la chanson, sonne comme une description très directe de ce que craignent ceux qui se croient imposteurs:

Elles elles ont l’arrogance
Des filles qui ont de la poitrine
Eux ils ont cette assurance
Des hommes dont on devine
Que le papa a eu de la chance

La différence, encore là, entre les vrais imposteurs et ceux qui craignent de l’être, c’est dans l’attitude: l’arrogance et l’assurance. Rien de mal avec l’assurance, c’est une attitude qui peut être révélatrice d’une saine estime de soi. Et l’arrogance n’est pas un crime. Mais ce genre d’attitude est la base même de ce que j’ai décrié dans des billets précédents.

Donc, contrairement à l’intellectuel, l’intello fait preuve d’arrogance ou d’assurance excessive. Ça semble clair. Mais est-ce suffisant?

Je sais pas. Surtout que j’ai acquis pas mal d’assurance, au cours des derniers mois, et mon attitude a balancé d’un côté moins humble, pendant un certain temps. C’était une des bases de mon billet sur l’égocentrisme. Je crois par contre être revenu à mon attitude usuelle qui, sans être excessivement humble, n’en est pas arrogante pour autant. Du moins, selon moi. Peut-être ai-je tort et je serais dans ce cas un intello. Soit. Mais, au moins, je réfléchis sérieusement à la question et si je m’assume en tant qu’intellectuel ce n’est pas pour m’affubler d’un titre mais bien pour accepter une étiquette qui m’a collé à la peau toute ma vie.

On revient finalement à ceux que j’accuse d’être des intellos. Et c’est la partie difficile de ce billet, malgré toutes mes précautions. Je n’ai pas encore décidé combien de personnes il me serait approprié de nommer, dans ce contexte. Mais je vais commencer avec deux. Je n’ajouterai pas de liens vers leurs profils parce que mon but n’est pas d’attirer leur attention. Tel que mentionné plus haut, j’ai pas non plus peur qu’elles puissent lire ce billet.

Donc, vous voulez des noms?

[Roulement de tambour…]

Richard Martineau et John C. Dvorak.

Voilà, c’est dit.

Bon, pour ceux qui me connaissent, c’est peut-être pas très surprenant. Et ce sont deux journalistes assez controversés, ce qui m’empêche de craindre de leur causer du tort. Mais, vraiment, je perçois ces deux personnages comme des intellos: des imposteurs de l’intellect.

Martineau me rend la tâche facile. Pour les Québécois francophones, surtout ceux qui connaissent beaucoup de vrais intellectuels, la preuve de l’imposture de Martineau est dans son comportement-même. Pour ceux qui ne le connaissent pas, Richard Martineau peut être décrire comme un chroniqueur au style provocateur qui se prononce sur divers sujets d’actualités à travers diverses tribunes. En d’autres termes, c’est un de ces journaleux qui sont à la fois gueulards (Martineau s’est longtemps affublé du titre de «grande gueule») et susceptibles. C’est le type qui gueule, qui a des propos à l’emporte-pièce, qui se moque des gens et qui ne supporte pas la moindre petite critique, même justifiée et constructive.

Du moins, son personnage. Je parle pas vraiment de Richard Martineau lui-même, que je n’ai jamais rencontré. Je parle de sa persona, du masque social qu’il s’est créé. Tout comme ceux qui craignent d’être imposteurs, Martineau semble avoir des problèmes d’estime de soi. Mais contrairement à ceux qui parlent de souffrir de l’impression d’être des imposteurs, Martineau semble n’avoir s’assumer dans le personnage. Il raconte «des vérités qui ne servent à rien» en revendiquant le droit de le faire. Ce qui fait de lui un personnage désagréable mais qui n’implique rien sur sa personne. Si c’est un rôle qu’il joue, il le joue avec brio et je l’en félicite.

Mon choix de Martineau comme cible de l’étiquette d’«intello» n’est pas complètement anodin. Un des rares propos personnalisé et désobligeants (des «mots d’esprits» à la Ridicule) que j’ai vraiment apprécié, c’est cette phrase de Dany Laferrière:

Richard Martineau vit intellectuellement au-dessus de ses moyens, un jour, il va faire faillite.

Non seulement c’est bien trouvé, mais c’est une analyse pénétrante (“insightful”). C’est aussi très insultant.

Oui, je sais, il y a eu toute une polémique à ce sujet. Mais je n’essaie pas de m’immiscer dans cette polémique. D’ailleurs, c’est pour cette raison que je n’ajoute aucun lien vers les multiples billets de blogues traitant de cette polémique. Mais je crois que ça aide à cerner le concept d’intello: comme un frimeur qui s’achète une bagnole qu’il n’a pas les moyens de s’acheter, l’intello se rend propriétaire d’idées qu’il ne peut soutenir. Je sais pas pour vous, mais je trouve ça très parlant, comme concept. Et même si je trouve que le «Martineau le personnage» est un bon exemple de cette crise intellectuelle, je pense plutôt à des comportements dangereux.

Bon, ma deuxième cible, maintenant: John C. Dvorak. Il est probablement moins connu des Francophones que Martineau qui, lui-même, tient sa notoriété au «Paysage audiovisuel québécois». C’est donc une cible relativement peu risquée pour moi puisque ses fans sont surtout anglophones. Mais je connais personnellement des gens qui l’apprécient, y compris des gens qui liront peut-être ces lignes. Alors il y a quand même un certain risque.

Donc, qui est Dvorak? Pour simplifier, c’est un chroniqueur américain sur les nouvelles technologiques. Un type qui aime bien provoquer en tenant des propos frôlant l’absurdité. Il a parfois été assez explicite sur ses intentions: il provoque les gens pour attirer les lecteurs ou pour obtenir plus de traffic. Dans la logique journaleuse, c’est légitime, mais je crois que c’est aussi une marque d’imposture.

Tout comme avec Martineau, je ne parle pas de l’individu mais bien du personnage. J’ai rien contre Dvorak, que je ne connais pas personnellement. Je le trouve pas spécialement attachant mais j’imagine que j’aurais du plaisir à le rencontrer. Mais je trouve son comportement irrespectueux, méprisant, arrogant et, simplement, inapproprié.

Je pense surtout à ses apparitions sur la baladodiffusion de Leo Laporte, This Week in Tech (TWiT). Mais pas exclusivement. «Dvorak le personnage» est le même, peu importe le contexte. Du moins, c’est l’impression que j’en ai. Sa présence à TWiT est l’objet de discussions, parfois motivée par mes propres réactions. L’idée, c’est que comme Martineau, le personnage est controversé. Ce n’est pas une question de prendre position, pour moi. Mais d’établir un concept.

Comme Martineau, Dvorak est à la fois «grande gueule» et susceptible. Un peu comme Martineau avec Laferrière, Dvorak a eu des difficultés avec Jason Calacanis. Pourtant, Calacanis n’a pas été aussi désobligeant à l’égard de Dvorak que Laferrière a été à l’égard de Martineau. La différence tient peut-être au contexte linguistique (les Anglophones accordent moins d’importance aux «mots d’esprit») mais, aussi, je perçois Calacanis comme quelqu’un de très respectueux et un vrai humaniste. Toujours est-il que, selon ce que j’ai pu comprendre, Dvorak refuse de participer à TWiT si Calacanis est présent. Je crois que le contraire n’est pas vrai: Calacanis semble n’avoir aucune animosité par rapport à Dvorak. Tout au plus, Calacanis s’amuse parfois à imiter Dvorak, ce que Dvorak lui-même fait à l’occasion.

Dvorak est un bougon. C’est un peu le «schtroumpf grognon» de l’actualité technologique. Il participe à une émission intitulée Cranky Geeks, et le terme “cranky” correspond plus ou moins à «irritable» en français. En d’autres termes, il a un «mauvais caractère». Mais cette dimension du personnage n’a que peu d’importance, pour moi, même si c’est un peu la cible de mon billet sur les “curmudgeons”. C’est une attitude que je trouve désagréable et j’ai de la difficulté à lui trouver une valeur positive. Mais je peux accepter cette attitude.

Tant qu’elle n’est pas méprisante.

Selon moi, Dvorak est méprisant et imbu de lui-même. Bien au-delà du style conversationnel à haut engagement (“high involvement style”) dans lequel la parole de l’un peut chevaucher avec la parole de l’autre, John C. Dvorak s’accapare les tours de parole d’une façon si agressive qu’il m’est difficile de croire qu’il ne se prend pas pour l’analyste le plus fin de l’assemblée. Et s’il prétend ramener les intervenants à l’ordre, lors de This Week in Tech, c’est souvent lui qui fait dévier la conversation sur les sujets les plus tangentiels. Oh, j’aime bien les tangentes. Mais la façon dont Dvorak impose ces tangentes me semble littéralement malhonnête.

Et pour revenir au statut d’intello. Dvorak a probablement une intelligence tout à fait raisonnable, selon notre définition de l’intelligence. Je n’ai pas l’impression qu’il manque d’intelligence. Mais, comme Martineau, j’ai l’impression que le personnage comporte une surévaluation de l’intelligence du bonhomme. Dans le cas de Dvorak, c’est surtout une question de faire des prédictions (à l’emporte-pièce), ce qui est parfois considéré comme glorieux quand elles se réalisent (et peut-être pas si désastreux quand elles ne se réalisent pas). Comme Dvorak a fait à peu près n’importe quelle prédiction possible, il devient difficile de le prendre au sérieux. Pas que c’est si important, selon moi, d’être pris au sérieux. Mais, bon, puisque Dvorak parle régulièrement de tout ce qu’il a déjà dit, le personnage donne l’impression que le sérieux est important dans son cas.

Comme avec Martineau, je ne me préoccupe pas tellement de l’individu. Je pense au personnage dans un contexte presque allégorique. Dvorak représente une abstraction de l’intello, celui qui énonce sans écouter. Dvorak est d’ailleurs si insultant et méprisant que le fait de le mettre en parallèle avec Martineau semble insultant pour Martineau. Mais, ça, c’est un personnage.

Un personnage d’intellectuel qui est usurpé par un intello. C’est pas un crime, mais ça mérite un billet.

Et maintenant que je l’écris, ça va me faire plaisir de le publier, sans même le relire, ce billet. C’est exaltant de pouvoir s’exprimer de la sorte.

Bien entendu, je m’attends à recevoir toutes sortes de commentaires désobligeants. Mais je peux vivre avec ça. Encore une fois, mes os ne sont pas de verre.

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Ce que mes amis sont devenus

Quelques anciens de Notre-Dame-de-PontmainOn a bien vieilli!
Quelques anciens de Notre-Dame-de-Pontmain

C’est-tu pas une belle gang, ça? Nous étions quelques anciens de l’école primaire Notre-Dame-de-Pontmain de Laval à bruncher ensemble en ce dimanche, 26 octobre 2008. Une journée à marquer d’une pierre blanche.

via Facebook | Photos de Notre-Dame-de-Pontmain

Il y a quelque-chose de profond dans le fait de revoir des amis d’enfance. Vraiment. C’est un peu difficile à verbaliser, mais ça se comprend bien.

Il y a un peu plus d’un an, je me demandais ce que mes amis étaient devenus. Je cherchais alors à contacter quelques personnes pour les inviter à mon anniversaire de mariage. C’est d’ailleurs en préparant cet anniversaire que j’ai parcouru des réseaux d’anciens. Suite à cet anniversaire, j’ai manifesté ma fierté d’avoir des amis si fascinants. Aujourd’hui, je souhaite de nouveau célébrer l’amitié.

Pour un papillon social, c’est pas très surprenant. J’aime entrer en contact avec les gens, que je les aie connus plus tôt ou non. Que voulez-vous, j’aime le monde. Tel que mentionné dans un billet précédent, je me suis autrefois senti ostracisé. Je sais pas s’il y a une causalité entre mon identité comme papillon social et mon enfance, mais je trouve que c’est un pattern intéressant: le type porté vers les autres, qui passe une enfance plutôt solitaire, devient un papillon social à l’âge adulte. L’image de la «chenille sociale» est assez forte aussi!

Outre la publication de cette photo, ce qui me motive à écrire ce billet c’est Facebook. Si si! Parce que ce petit groupe d’anciens poursuit la discussion. Parce qu’on se «retrouve», dans un sens très profond, grâce à Facebook. Et parce que j’ai revisité ma liste d’amis sur Facebook et je suis encore plus fier.

Voyez-vous, je créais une «liste d’amis» sur Facebook, pour ces anciens du primaire. Cette fonction de liste d’amis sur Facebook est un peu limitée mais elle peut être utile si, comme tout semble l’indiquer, notre groupe d’anciens décide d’organiser d’autres événements. Pour organiser le brunch, j’ai fait parvenir une invitation à tous les membres du groupe Facebook des anciens de notre école alors que j’aurais mieux fait de cibler ceux de ma «cohorte». C’est un petit détail pratique, mais ça m’a permis de réfléchir.

Parce qu’en créant cette liste d’amis, je me suis rendu compte à quel point j’ai une idée assez précise de ce qui me lie à chacun de mes contacts sur Facebook. Dans ce cas-ci, j’ai rapidement pu sélectionner ceux que j’ai rencontrés au primaire, ceux que j’ai connus au secondaire et ceux avec qui je suis allé au Cégep. Parmi les autres, il y a des blogueurs, des musiciens, des spécialistes de la bière et/ou du café, des collègues du milieu académique, quelques amis de mes amis, quelques anciens étudiants et quelques personnes qui ont manifesté un intérêt spécifique à mon égard. Pour le reste, ce sont des gens que j’ai rencontré en-ligne ou hors-ligne, généralement dans un contexte spécifique. Sur 471 contacts que j’ai sur Facebook à l’heure actuelle, moins d’une trentaine (27, pour être précis) que je n’étais pas en mesure d’identifier immédiatement. Parmi eux, peut-être trois ou quatre par rapport auxquels persiste une certaine ambiguïté. Et plusieurs personnes qui font partie de mon réseau direct mais que je n’ai pas rencontré très directement. En d’autres termes, des gens avec qui j’ai des liens moins étroits mais dont la présence dans mon réseau social est «pleine de sens», surtout si on pense aux fameux «liens faibles» (“weak ties”). D’ailleurs, ces liens faibles constituent une part importante de ce que j’ai tendance à appeler «l’effet du papillon social», par référence à l’effet papillon d’Edward Lorenz. Pour mémoire (selon TF1):

Prévisibilité : est-ce que le battement des ailes d’un papillon au Brésil peut déclencher une tornade au Texas?

Enfin… J’inclue surtout cette citation pour conserver quelques notes au sujet de cet effet. C’est une sorte de digression assez égoïste.

Toujours est-il que… Nous disions donc… Ah… Oui!

«Retrouver» mes amis, mes connaissances, mes liens, ça fait battre mes ailes de papillon social.

Flap flap!

More Notes on Myriade

Like all my recent posts, this post about my first coffee-tasting session at Myriade followed the RERO principle: not only was it a draft but I expect to come back to it. I could update the post itself but I think it’s useful to post a few more notes about Myriade’s first day, especially since I did go back to the café in the meantime.

via First Myriade Session « Disparate

So…

First factual point: all of Myriade’s espresso drinks are based on double-shots. It doesn’t surprise me given the fact that it’s pretty much the epitome of coffee’s so-called Third Wave and double-espresso is the very basis of West Coast-style Third Wave coffee. But I still assumed they would be pulling singles as well as doubles. A corrollary of this is that their extra shot makes for a triple.

Speaking of extras… Myriade’s menus are rather unique, IMHO. Not really because of specific items which aren’t found elsewhere or because of the price structure. The way the whole set of menus work together. It’s precisely the kind of thing a business-savvy person would notice and grok right away. I merely notice it. If I had had a camera (and the fine folks at Myriade had let me), I would have posted pictures of those menus (which happen to look pretty nice, and fit into the café’s overall design). There’s something there; I can’t put my finger on it; but it’s there.

I’m not sure what my friend Chris Capell’s official job title may be. He does seem to work there as a manager, but calling him the “manager” might have been stretching a bit. Not sure about that.

Though it should be obvious from the link I used for Scott Rao, I should have mentioned that Rao is the author of The Professional Barista’s Handbook. Fittingly, Scott’s book is available for sale at Myriade. I haven’t the book yet (I’m no barista, even though I played a barista judge before), but I’ve heard very good things about it. This specific book was discussed at length in episode 61 (27:30-31:34, MP3) of the CoffeeGeek Podcast (XML). Unfortunately, however, Mark Prince‘s review of that book has yet to appear online. Hopefully, that review will appear before the well-known CoffeeGeek editor comes to Montreal.

On my second trip to Myriade today, after writing that previous post, I got a chance to try a few different things. I did tweet about one:

Having Mei Shan oolong at Myriade. Getting seaweed, black currant, puffed rice, bit of grass. Perfect complement for the Taiwanese meal I just had. (Tweet)

The Taiwanese meal was the deep fried pork chops from Bao Dao Taiwan, at Faubourg Sainte-Catherine. That place happens to be one of my favourite food court places in town (along with that one Thai Express location at Carrefour Industrielle-Alliance). The seaweed I got in that tea really made for a great complement because that meal did have seaweed in it. This combination is one I want to repeat. Either I ask Myriade for the right to bring my Bao Dao meal to eat there or I get this Mei Shan to go, and bring it to Faubourg.

On that second trip to Myriade, I also had the occasion to take a couple of sips of the Miralvalle brewed through another method and what struck me that time was vanilla chocolate. Very different from the Eva Solo I’ve had of the Miralvalle, earlier. Given my passion for flavour diversity, this was a pleasant experience.

The last thing I’ve had at Myriade today was a mixture of honey, lemon, ginger, and water. It was described as a drink popular in New Zealand and it tasted pretty much like a high-quality version of what I know as a grog, without the rum. Knowing that Kiwis have a special relationship with alcohol, I’m assuming this same drink is frequently served with rum, over in Lambland.

As you can tell, I can’t stop talking about Myriade. One thing which is great for me is that I now have two good reasons to spend time on Concordia campus (the other one being that I teach at Concordia). I sincerely think that Myriade’s presence in the neighbourhood will help me do more at Concordia, in the coming months. In fact, I’ve written the previous blogpost from my office and I had a chance to chat with one of my office-mates who tends not to overlap that much with me. If, thanks to Myriade, I end up spending time on campus every day, I’m sure to have more opportunities to talk with more Concordia people. The neat thing about this is that I really like Concordia.

As a Montrealer and a coffee geek, I can just tell that Myriade’s future is bright. No, it’s not wishful thinking. Even if it is, Myriade will still work. 😉 One sign of this is that some key members of Montreal’s coffee scene were at Myriade today and everybody seemed really enthusiastic. As I keep saying, this is Montreal’s Coffee Renaissance. I sincerely think that “all the chips are on the table” and that the time is ripe for this rebirth in coffee enthusiasm. As World Barista Champion Stephen Morrissey has said (or so I heard), during the Canadian Barista Championship in Montreal, coffee is the ideal drink for culinary enthusiasts of all kinds (foodies, chowhounds, etc.) during these tough financial times. Just about any food enthusiast in a post-industrial society (i.e. OECD members) can easily “splurge” on a very fine coffee without making that big a hole in their budget and some people in GDP-poor contexts can eventually get quality coffee, especially if culinary coffee ends up improving the deal for coffee growers.

Call me an idealist all you want, I think this rosy picture I’m drawing makes quite a bit of sense! 😎

First Myriade Session

Today’s main coffee event is the anxiously awaited Grand Opening of Café Myriade (1432 Mackay, Montreal, right by Concordia University’s Sir George William campus). I just did my first of certainly a good many coffee-savouring sessions, there.

As a disclaimer of sorts, I think of Anthony Benda as one of the main actors in Montreal’s coffee renaissance. Anthony’s the co-owner of Café Myriade. He also happens to be an espresso blogger. Chris Capell, Myriade’s manager and “espresso producer,” has become a good friend of mine, thanks in part to the Eastern Regional competition of the Canadian Barista Championship, back in June. Despite being friendly with some of the core members in the Myriade team, I still think I can judge Myriade drinks fairly and justly. I do want the café to succeed and there’s a slight bias involved, but I think my perspective on that café and its drinks is relatively unbiased.

So, a few notes on this first session at Myriade.

On Anthony’s recommendation, I started with the allongé.

The allongé was a thing of beauty. Myriade managed to craft a drink in continuity with the ristretto-to-double-espresso flavour axis. (Twitter)

What I mean is that this allongé (or “lungo“) was nothing like a watered down espresso. It wasn’t typical of Montréal’s allongés either. But that’s really not an issue. Those who would order an allongé at Brûlerie Saint-Denis, Aux Deux Marie, or even Café Dépôt (where I’ve been surprised to have flavourful allongés in the past) will enjoy Myriade’s allongé. At least, if they keep an open mind.

To my taste, Myriade’s allongé is pretty much what you would get if you “extrapolated” (in the mathematical sense) the curve from ristretto to a regular espresso (single or double). The difference in flavours and aromas between ristretto and regular espresso is not strictly linear. Some flavours are muted as some others become stronger. It also depends on a number of factors from the blend and the grind to the way it was pulled. The same could be said about this allongé from Myriade, compared to a regular espresso.

I then tried the sipping chocolate.

Myriade’s sipping chocolate is delicious as a dessert drink. Must work really well with pastry. (Tweet)

To be honest, it was on the sweet side, for me. Maybe my tastebuds weren’t ready for this but I’m used to bitter chocolate and this one was decidedly on the sweet side. In fact, I wouldn’t have called it bittersweet because the bitterness was really muted. My mention of this seemed to be surprising to Myriade’s other co-owner, Scott Rao. But I maintain that this was a sweet chocolate.

My favourite sipping chocolate in Montreal so far (and possibly my favourite chocolate drink ever) was from Juliette & Chocolat (1615 Saint-Denis). The last time I went to J&C was probably two years ago so they may have changed in the meantime. There are two types of chocolate drinks at J&C. IIRC, the “à l’ancienne” one is unsweetened and milkless. I distinctly remember having some very tasty sipping chocolate there and the taste I remember isn’t sweet, by any stretch of the imagination. Of course, I might be wrong. But I’m usually pretty accurate about these things. Myriade’s sipping chocolate wasn’t as sweet as mainstream hot chocolate, but it was definitely much sweeter than what I’ve had at Juliette & Chocolat.

I enjoyed Myriade’s sipping chocolate about as much as the one I’ve raved about, from Chocolats Privilège (7070 Henri-Julien). In Myriade’s case, it’s less about cost than about the diversity of experiences we can have at the same place.

Speaking of which, here’s my first tweet from Myriade, today:

Enjoying Myriade’s impressive array of high quality drinks: 1432 Mackay. (Tweet)

When I first heard about Anthony’s plans for a café, I was mostly thinking about espresso. Anthony Benda is a true espresso artist, and the fact that he was a finalist in the Canadian Barista Championship (for which I’ve been a judge) is a testament to Anthony’s passion for espresso.

But Myriade isn’t exclusively about espresso. In fact, it’s probably the place in town which has the widest variety of coffee options. IIRC, they do all the espresso drinks, from single shot to allongé, caffè latte to cappuccino. But they also do pour-over drip, French press, siphon, and Eva Solo Café Solo.

Speaking of the Eva Solo, it’s the one drink with which I’ve spent the longest time, today. It was the first time I had coffee brewed through this method. It’s similar to French press but still different. I’d have a hard time describing all the differences (having to do with the “bloom” as well as with the body and the size of solids floating in the cup) but I did enjoy this coffee very much.

My tweets about this cup. The coffee was made with single origin Cup of Excellence beans: Lot #24 from Miralvalle farm.

Miralvalle as Eva. Berries to lemon, bright and sweet, some cocoa, bit of raw almond, faint roasted hazelnut. (Tweet)

As it cools, this Eva Solo of Salvadorian Cup of Excellence Miralvalle tastes more like candied lemon zest. With some cocoa butter. (Tweet)

These descriptions are my own impressions, at this moment in time. I fully realize that they may not match other people’s experiences. I wasn’t carefully cupping this coffee nor was I trying to calibrate my descriptors with what would be expected. I was pulling a Gary V: I was simply saying what I got from the drink in front of me, with as few preset expectations as possible. It’s all part of my attitude toward hedonistic tasting (e.g. in my tasting notes about Cuvée Coffee Roasters’ Sumatra beans as Brikka).

Which wraps it up for my tweets about Myriade. Through Twitter’s search, I notice that James Golick also went to Myriade today. I don’t know Golick but I notice that he has also blogged his Myriade experience, along with Daniel Haran. Haven’t read their posts (actually, a single post forked on two blogs) but glancing at the text, it sounds like the three of us have a fair bit in common.

I should also say that Myriade has an impressive selection of high-quality teas and that I really enjoyed their Sencha when I’ve had the opportunity to try it (in a private tasting) a few days ago. I kept thinking about those very tasty baby clams that my then-wife had brought back from New Brunswick, a few years ago. The tea was still subtle and I’m assuming other people would not pick up this flavour nearly as strongly as I did (if at all). But I enjoyed those clams so much (and for such a long time) that my experience of that tea was enhanced through my prior sensory experiences.

Keeping with my RERO resolution, this is probably as long as I should make this post.

Taste and Judgement (Draft)

This post isn’t ready to be written. So this is just a placeholder. But, given my RERO mantra, I guess I should still publish it as a “placeholder” of sorts.

I recently served as judge in the Canadian Barista Championship (CBC), here in Montreal. That championship is the national competition pitting against one another baristas (espresso artists) from regional competitions. Rules and regulations (PDF) for this championship closely follow those set by the World Barista Championship (WBC).

Participating in this event, I got to think about taste, evaluation, (inter)subjectivity, coffee, Montreal’s culinary scene, and food culture generally.

Some videos from the event are available, through the event organizer’s uStream channel.

The event was blogged by Anthony Benda. Despite being busy preparing for his café’s grand opening, Anthony managed to give an excellent performance during the championship, especially on the first day. I wasn’t on the panel of judge for his performance but I have reason to believe that Anthony’s performance was really quite good.

I also got to think about my own involvement in such events.

Being a judge at barista championships is still somewhat new to me. I judged during the Eastern regional championship, back in June, and this was my first national championship. I still think that the “barista judge” label fits and I did mention it on occasion, with lots of disclaimers. Most judges at that event were coffee professionals of one type or the other (from equipment distributors to barista champions). My impression is that, despite my limited experience and my somewhat indirect connections to the coffee industry, I was accepted as a peer by other judges.

More importantly, I sincerely think that the judging at this competition was exceedingly fair. My strong perception is that we achieved a high degree of consistency in our judging, both at an individual level and through the group. A large part of what I perceive to be a resounding success comes from the work of WBC’s Brent Fortune, who trained and calibrated the judging team.

One thing I kept thinking about was how different barista judging is from judging homebrewed beer. I haven’t acted as a homebrew judge myself but many of my friends have and I proctored an exam for the Beer Judge Certification Program (BJCP). Put simply, homebrew competitions are stricter than barista championships. And I mean this to imply that BJCP competitions are in some ways less reasonable than barista championships, though the WBC could learn a thing or two from the BJCP.

Barista championships are based on fairness and impartiality. Though it’s mentioned on occasion, “objectivity” isn’t the core principle in judging. Not emphasizing “objectivity” allows for a sensible approach to tasting since, after all, tasting is as subjective as any other form of sensory perception. In other words, acknowledging the subjective nature of tasting brings realism to WBC-style competitions.

The reason I emphasize the “subjectivity” issue is that homebrewing competitions seem to exist in a radically different world, a world in which “objectivity” is an absolute goal. Though the BJCP style guidelines may allow for some room for variation in judging beer aroma, appearance, flavour, and mouthfeel, the main approach is object-based and a direct connection between a judge’s experience and precise measurements of the beer’s characteristics is assumed. Several homebrew judges do use the term “objective” fairly frequently and “subjectivity” is a “bad word” in many of the homebrew circles which give a lot of weight to those homebrew competitions.

One thing I find fascinating about this distinction between WBC and BJCP competitions is that, to some extent, the coffee professionals are less, well, “anal” than the homebrewers. The level of technical expertise may be as high in both domains. The drinks themselves are comparable on many levels, including in terms of chemical complexity. But the approaches taken to evaluate those drinks are radically different.

I also got to think about the connections (actual and potential) between Montreal’s strong beer scene and its renascent coffee scene. It certainly was fun to have beers at Benelux with a number of participants in the Canadian Barista Championship, including coffee writer Felipe Gonzalez. Myriade’s grand opening, on Monday, will likely serve as an opportunity for me to discuss Montreal’s coffee scene in more depth.

Of course, any of this could be the start of a long monologue on my part. But it’s probably better if I leave this post as it is, to serve as a placeholder for further discussion of taste, evaluation, subjectivity, coffee scenes

Confessions of a Blogwriter

A couple of days ago, a friend (and fellow blogger) asked me about the motivation behind my recent intello-bullying post. This friend assumed that a major event had triggered this type of rant. Got me thinking about the way I prepare blogposts. And I want to follow up on that bullying post. So I thought I’d combine the two. Especially since metablogging isn’t by itself that much fun. But it’s not working.

So I’ll just write about blog writing.

 

See, the way I write may be more idiosyncratic than I assume it is. In general, I tend to write very quickly, after having let something simmer for a while. On this, here, my main blog, I tend to post when I have something which smells like it’s ready for some kind of public consumption. Sometimes, I do blog quickly, right after having noticed some “story” which is “unfolding.” But my tendency is to leave things on the back burner. I did write quite a few drafts, several of which aren’t published yet. But my habit, these days, is to keep these drafts as headnotes, instead of cluttering my WordPress.com dashboard.

Though this all sounds like a contradiction to my RERO mantra, I hear it as a corrolary of RERO. Or, at least, a method which allows me to make my RERO goal more realistic.

In my head, it all makes sense. Feel free to ask if it sounds really unclear.

In general, I like to use posts to connect a few things together. One reason is that connecting issues is “the way I roll,” in my life in general. Another is that it tends to enable me to take a step back from a given issue. Plus, it’s more efficient for me to put different things in a single post than writing different posts, one after the other. What’s more, microblogging (on Identi.ca and Twitter, especially) has taken over the “immediate blogging” and “compulsive writing” functions I would occasionally assign to my blog. Facebook allows me to do all sorts of other things that people do on blogs, like sharing cool videos and commenting on news items.

Which makes my blogging activities more “compartmentalized” and more limited.

 

So… How do I write blogposts?

Well, I typically start from a vague idea, floating in my head. Most of the time, I leave that vague idea there, in my head. If I think I can write a full blogpost right away, from that idea, meaning that I seem to have enough time to do so, I may blog right away. But, again, microblogging has taken that space in my life, over the past several months. So most of my blogposts are written after some of the main ideas had been “sitting in my brain” for a while. These vague ideas are sometimes related to specific things I’ve heard or read. Even when it’s the case, those vague ideas take part in a broader context which include ongoing reflections or discussions, in my life. Some ideas come back at different points in my life, like the social butterfly effect about which I first thought in 2005 and am now toying with, on a fairly regular basis. Other ideas are more situated in a time period. The latter is especially clear with reflections which happen while I teach.

So I get all sorts of vague ideas in my head. I keep them on several backburners. I let them influence one another. I may mention one or two of those ideas in conversations I have offline or online.

Occasionally, I may take a few notes about those vague ideas. I tend to take a lot of notes. About anything. From just about anywhere. And stashed in about any corner of my digital life. On my Gmail account, as draft blogposts, as Notes on my iPod touch, etc. I’ve put aside a number of note-taking methods, over the years. Some I might take up again, others which have been completely replaced. For instance, my iPod touch has completely replaced the PalmOS PDAs I had been using for about ten years. But it’s possible that I might resume my use of Evernote, OneNote, or Windows Live Writer. I still wish I had a good outliner. Little known fact about me: I’m an outliner freak. Evernote doesn’t do outlining and OneNote doesn’t really cut it either. For course material, I’ve resorted to outline mode in PowerPoint (or, more recently, OpenOffice Impress).

Still, on most occasions related to blogging, I keep headnotes. In a way, it enables me to sort out the most important issues about which I want to blog. If something really sticks in my head, “there might be something, there.” IOW, I use forgetting (and absent-mindedness) as a time-management strategy. Not sure Merlin Mann would aprove of my method, but I’m quite happy with it.

At some point in the process, I decide which “code” I’ll use in writing: language, main register, tone, and style. This decision is sometimes conscious, especially when I decide to write something in French. But code selection is also where I take decisions without even noticing. Sometimes, the object imposes the code. Or maybe I’m just in a mood to use a specific tone, as has happened on a few occasions when I felt a bit ranty or snarky. And I do eventually notice the implications of my choice of code. But it’s funny to realize how “unconscious” this process can be.

Once I’m ready to blog, I usually start from some kind of webpage, especially if there’s another blogpost available. Sometimes, it might be one of my own blogposts (typically, because the ideas behind my new post take part in an ongoing reflection of mine). Or it can be some content that I find after having thought of something I want to blog. In other words, I often go and look for a page which will serve as the starting point in my actual writing session. Though it may sound as if I’m blogging another blog entry, I’m frequently using another blogpost as a “pretext,” in multiple senses of that word. One reason I do this is that I like pings and trackbacks. I’m not that concerned about these. Some trackbacks don’t seem to work and I’m not even trying to rectify the situation. I just like to use trackbacks whenever I can. Though I do wish that some of those trackbacks may help get the attention of someone, it’s mostly about striking a conversation or even about sustaining a relationship. I’ve made a few friends through trackbacks and there’s nothing a social butterfly like me enjoys more, from blogging, than making new friends.

So, when I have a relevant webpage in front of me, I usually click on a bookmarklet which allows me to start a new blogpost with the full link (URL plus title) and, sometimes, a quote from that webpage.

(Bookmarklets are gravely underrated, IMHO. Probably because they’re too simple. But they’re, really, very convenient. Sometimes, I use them repeatedly to collect full links from multiple pages to which I want to link a post I’m writing. I know there are other methods but this one makes sense in my workflow.)

Once I have a blank page with a convenient link, I just start typing. More often than not, I’ve already prepared some complete sentences that I wanted to use in that post. In some cases, I even have a fairly detailed outline of what I want to write. In those cases when I do have a structure in mind, I usually end up cutting a lot off. Much of that extra content might simply become part of other activities of mine. I do the same thing when I prepare lesson plans for a course I teach, so it’s a rather well-ingrained habit.

As I type, I refer back to  some of my headnotes. This is actually when forgetting connects with RERO. If I have a difficult time retrieving some of the points I wanted to blog, I assume that they weren’t that essential or that I’ll have other occasions to use them in the future. So it allows me to restrain my blogging session a bit. This may sound a bit counterintuitive, but not keeping a clear plan often helps me to not devolve too much time to writing.

While I write, I often look for other links to include (including to acronyms I use), I check some things online, and I look for the right word. I never agonize on any of this but it can take a significant amount of time. Still, I write pretty painlessly and rather quickly. I’d say my average is probably around a thousand to 1500 words or more an hour, including lookups and link additions. I never really checked, but it sounds about right for most unproblematic writing. Maybe it’s not so quick when compared to others, but anecdotal evidence seems to show that a number of people I know who write a fair deal (without being practicing journalists) take more time to write.

As is surely very obvious, I allow myself to go on many tangents, as I type. In my blogging activities, most of these tangents are kept in the final version of my blogpost. In other types of writing, especially formal writing or any type of writing with high stakes (say, a very diplomatic message written as a way to help solve a tricky issue), I can leave very significant sections out of the finished piece of writing. In fact, I’ve written fairly long messages to replace them with a single sentence. IOW, I do censor myself outside of blogging. But I mainly do so after having written.

Though my mind doesn’t really work in linear ways, my blog writing does tend to be fairly linear. I may go back and forth between paragraphs but, as I write, I tend to go pretty sequentially from one thought to the next. OTOH, I never worry about sequence as I write anything. I think about the text as a whole, about the detail of what I’m writing, but I pay relatively little attention to how it flows from one paragraph to the next. What’s funny is that this might be the part of my writing which has changed the msot, with experience. I used to be more concerned with finding the most appropriate way to connect paragraphs or sentences within a paragraph. After having been told that, at least when writing in English, I should use less connecting words, I learnt to not worry as much. I’m sure I still use way too many connecting words than is deemed appropriate by native speakers (I also use too many parentheses, too many quotes, too many adverbs, too many words…). But I’m “choosing my fights.”

Once I’m done with a draft of the main text, I go through the whole thing again. Sometimes, I edit very little. With shorter texts, especially texts with very low stakes, I don’t even copyedit. With blogposts on this blog, my second pass through the text is usually the time I use for listing categories and tags (yes, those things I make way too extended a use of). That second pass is also the one during which I switch the order of some paragraphs, look a bit more at the structure, etc. In more formal writing, this would also be the time at which I settle on some headers. When I use an outliner, the process is mostly one of replacing a keyword by some kind of title.

I sometimes do a third pass, especially if I’ve added significant amounts of text during the second pass or if the text is a bit tricky in its potential consequences. In more formal writing, the second pass is merely about structure, the third pass is more about proofreading/copy-editing, and I may go through the text a few more times afterwards. In some cases (outside of blogging), I do occasionally start over. Sometimes, starting over is even a kind of cathartic experience. But my writing habits have stabilized enough at this point that my subsequent passes through a text tend not to change that text so much.

In blogging, I even “push  the envelope” in terms of posting something even when it’s not to my liking. I often get an alea jacta es moment and I occasionally tell myself «les jeux sont faits, rien ne va plus».

In the case of this specific blogpost, I’ve pretty much decided not to edit at all. I’ll add tags and categories and I’ll press publish.

RERO!!!!

Intello-Bullying

A topic which I’ll revisit, to be sure. But while I’m at it…
I tend to react rather strongly to a behaviour which I consider the intellectual equivalent of schoolyard bullying.
Notice that I don’t claim to be above this kind of behaviour. I’m not. In fact, one reason for my blogging this is that I have given some thought to my typical anti-bullying reaction. Not that I feel bad about it. But I do wonder if it might not be a good idea to adopt a variety of mechanisms to respond to bullying, in conjunction with my more “gut response” knee-jerk reactions and habits.
Notice also that i’m not describing individual bullies. I’m not complaining about persons. I’m thinking about behaviour. Granted, certain behaviours are typically associated with certain people and bullying is no exception. But instead of blaming, I’d like to assess, at least as a step in a given direction. What can I do? I’m an ethnographer.
Like schoolyardb bullying, intello-bullying is based on a perceived strength used to exploit and/or harm those who perceived as weaker. Like physical strength, the perception of “intellectual strength” on which intello-bullying is based needs not have any objective validity. We’re in subjectivity territory, here. And subjects perceive in patterned but often obscure ways. Those who think of themselves as “strong” in intellectual as well as physical senses, are sometimes the people who are insecure as to their overall strengths and weaknesses.
Unlike schoolyard bullying, intello-bullying can be, and often is, originated by otherwise reasonably mature people. In fact, some of the most agressive intello-bullying comes from well-respected “career intellectuals” who “should know better.” Come to think of it, this type of bullying is probably the one I personally find the most problematic. But, again, I’m not talking about bullies. I’m not describing people. I’m talking about behaviour. And implications if behaviour.
My personal reactions may come from remnants of my impostor syndrome. Or maybe they come from a non-exclusive sense of self-worth that I found lying around in my life, as I was getting my happiness back. As much I try, I can’t help but feel that intello-bullying is a sign of intellectual self-absorption, which eventually link to weakness. Sorry, folks, but it seems to me that if you feel the need, even temporarily, to impose your intellectual strength on those you perceive as intellectually weak, I’ll assume you may “have issues to solve.” in fact, I react the same way when I perceive my own behaviour as tantamount to bullying. It’s the behaviour I have issues with. Not the person.
And this is the basis of my knee-jerks: when I witness bullying, I turn into a bully’s bully. Yeah, pretty dangerous. And quite unexpected for a lifelong pacifist like yours truly. But, at least I can talk and think about it. Unapologetically.
You know, this isn’t something I started doing yesterday. In fact, it may be part of a long-standing mission of mine. Half-implicit at first. Currently “assumed,” assessed, acknowledged. Accepted.
Before you blame me for the appearance of an “avenger complex” in this description, please give some more thought to bullying in general. My hunch is that many of you will admit that you value the existence of anti-bullies in schoolyards or in other contexts. You may prefer it if cases of bullying are solved through other means (sanction by school officials or by parents, creation of safe zones…). But I’d be somewhat surprised if your thoughts about anti-bullying prevention left no room for non-violent but strength-based control by peers. If it is the case, I’d be very interested in your comments on the issue. After all, I may be victim of some idiosyncratic notion of justice which you find inappropriate. I’m always willing to relativize.
Bear in mind that I’m not talking about retaliation. Though it may sound like it, this is no “eye for an eye” rule. Nor is it “present the left cheek.” it’s more like crowd control. Or this form of “non-abusive” technique used by occupational therapists and others while helping patients/clients who are “disorganizing.” Basically, I’m talking about responding to (intello-)bullying with calm but some strength being asserted. In the case of “fighting with words,” in my case, it may sound smug and even a bit dismissive. But it’s a localized smugness which I have a hard time finding unhealthy.
In a sense, I hope I’m talking about “taking the high road.” With a bit of self-centredness which has altruistic goals. “”I’ll act as if I were stronger than you, because you used your perceived strength to dominate somebody else. I don’t have anything against you but I feel you should be put in your place. Don’t make me go to the next step through which I can make you weep.”
At this point, I’m thinking martial arts. I don’t practise any martial art but, as an outsider, I get the impression this thinking goes well with some martial arts. Maybe judo, which allegedly relies on using your opponent’s strength. Or Tae Kwon Do, which always sounded “assertive yet peaceful” when described by practitioners.
The corrolary of all this is my attitude toward those who perceive themselves as weak. I have this strong tendency to want them to feel stronger. Both out of this idiosyncratic atttude toward justice and because of my compulsive empathy. So, when someone says something like “I’m not that smart” or “I don’t have anything to contribute,” I switch to the “nurturing mode” that I may occasionally use in class or with children. I mean not to patronize, though it probably sounds paternalistic to outside observers. It’s just a reaction I have. I don’t even think its consequences are that negative in most contexts.
Academic contexts are full of cases of intello-bullying. Classrooms, conferences, outings… Put a group of academics in a room and unless there’s a strong sense of community (Turner would say “communitas”), intello-bullying is likely to occur. At the very least, you may witness posturing, which I consider a mild form of bullying. It can be as subtle as a tricky question ask to someone who is unlikely to provide a face-saving answer and it can be as aggressive as questioning someone’s inteligence directly or claiming to have gone much beyond what somebody else has said.
In my mind, the most extreme context for this type of bullying is the classroom and it involves a teacher bullying a learner. Bullying between isn’t much better but, as a teacher, I’m even more troubled by the imposong authority structure based on status.

I put “cyber-bullying” as a tag because, in my mind, cyber-bullying (like trolling, flamebaiting and other agressive behaviours online) is a form of intello-bullying. It’s using a perceived “intellectual strength” to dominate. It’s very close to schoolyard bullying but because it may not rely on a display of physical strength, I tend to associate it with mind-based behaviour.
As I think about these issues, I keep thinking of snarky comments. Contrary to physical attacks, snarks necessitate a certain state of mind to be effective. They need to tap on some insecurity, some self-perceived weakness in the victim. But they can be quite dangerous in the right context.
As I write this, I think about my own snarky comments. Typically, they either come after some escalation or they will be as indefinite as possible. But they can be extremely insulting if they’re internalized by some people.
Two come from a fairly known tease/snark. Namely

If you’re so smart, why ain’t you rich?

(With several variants.)

I can provide several satisfactory answers to what is ostensibly a question. But, as much as I try, I can’t relate to the sentiment behind this rhetorical utterance, regardless of immediate context (but regardful of the broader social context). This may have to do with the fact that “getting rich” really isn’t my goal in life. Not only do I agree with the statement that “money can’t buy happiness” and do I care more about happiness than more easily measurable forms of success, but my high empathy levels do include a concept of egalitarianism and solidarity which makes this emphasis on wealth sound counter-productive.

Probably because of my personal reactions to that snark, I have created at least two counter-snarks. My latest one, and the one which may best represent my perspective, is the following:

If you’re so smart, why ain’t you happy?

With direct reference to the original “wealth and intelligence” snark, I wish to bring attention to what I perceive to be a more appropriate goal in life (because it’s my own goal): pursuit of happiness. What I like about this “rhetorical question” is that it’s fairly ambiguous yet has some of the same effects as the “don’t think about pink elephants” illocutionary act. As a rhetorical question, it needs not be face-threatening. Because the “why aren’t you happy?” question can stand on its own, the intelligence premise “dangles.” And, more importantly, it represents one of my responses to what I perceive as a tendency (or attitude and “phase”) associating happiness with lack of intelligence. The whole “ignorance is bliss” and «imbécile heureux» perspective. Voltaire’s Candide and (failed) attempts to discredit Rousseau. Uses of “touchy-feely” and “warm and fuzzy” as insults. In short, the very attitude which makes most effectively tricks out intellectuals in the “pursuit of happiness.”

I posted my own snarky comment on micro-blogs and other social networks. A friend replied rather negatively. Though I can understand my friend’s issues with my snark, I also care rather deeply about delinking intelligence and depression.

A previous snark of mine was much more insulting. In fact, I would never ever use it with any individual, because I abhor insulting others. Especially about their intelligence. But it does sound to me like an efficient way to unpack the original snark. Pretty obvious and rather “nasty”:

If you’re so rich, why ain’t you smart?

Again, I wouldn’t utter this to anyone. I did post it through social media. But, like the abovementioned snark on happiness, it wasn’t aimed at any specific person. Though I find it overly insulting, I do like its “counterstrike” power in witticism wars.

As announced through the “placeholder” tag and in the prefacing statement (or disclaimer), this post is but a draft. I’ll revisit this whole issue on several occasions and it’s probably better that I leave this post alone. Most of it was written while riding the bus from Ottawa to Montreal (through the WordPress editor available on the App Store). Though I’ve added a few things which weren’t in this post when I arrived in Montreal (e.g., a link to NAPPI training), I should probably leave this as a “bus ride post.”

I won’t even proofread this post.

RERO!

Inaccessible American Anthropology

Alex Golub describes in positive terms the recent announcement, by the main anthropological association in the United States (AAA), that some older articles from a newsletter (AN) and an academic journal (AA) will not require a paid subscription to be downloaded directly.

via Savage Minds: Notes and Queries in Anthropology — A Group Blog » AAA ‘goes OA’: The emphasis should be on ‘first step’.

via AAA ‘goes OA’: The emphasis should be on ‘first step’.

Some other links:

It’s probably just a knee-jerk reaction on my part but I just don’t see this as a step in the right direction. Sorry.

I can’t help but think that it’s a way to avoid discussions about actual Open Access (OA), not a way to address concerns of the broadest community over the problems related to access to scholarly material. In a discipline which is supposed to care about widespread access, shouldn’t such concerns be taken into careful consideration?

It may sound like a personal preference but I tend to give more credit to pilot projects and other time-limited offers from publishers. As an easy example, the current program advertised by Sage for the month of October.
Some fellow OA enthusiasts and activists have railed against the “trial period” attempts from major publishers (including previous “free access” months by Sage). Their reactions sounded similar to what I’m trying to say about the AAA “OA” plan. But I see those “limited-time free access offers” as more beneficial in an OA logic than the AAA’s “too little, too late” campaign.
One reason I find those publisher offers useful is that these periods during which access to scholarship is made easier usually cover the publisher’s whole database, which makes the benefit of OA much more obvious than having selected issues of selected publications offered at no cost on an association’s semi-obscure website. Someone who’s working on a specific topic could use these trial periods to simply accumulate a lot of material to read later (using Zotero or other tools to keep track of this massive amount of literature). It’s the academic equivalent of binging and it sounds a bit absurd, but it can work (I’ve done this myself, a few years ago; really enjoyed it).
Then, because these major publishers cover several disciplines, those periods during which one can “browse and download at will” really benefit from anthropology’s position at the junction of several disciplines.
There’s an added benefit which is directly in favour of OA: once the trial period is over, individual readers get to notice how sad the current situation of proprietary access really is.

When so much important material suddenly becomes out of reach, people tend to react. And that reaction has some  “marketing” dimensions which are completely absent from the AAA’s scheme. And I’m talking about marketing which would be potentially beneficial to thinking about broad access outside of the tiny box of whether or not university libraries need to pay subscription fees.

To use an awkward analogy… If subscriptions to academic journals were following the same business model as cable or satellite TV providers, these “free access” periods would help convince individual readers of academic journals to subscribe to some kind of monthly plan. A few people who already have site licenses might even elect to subscribe to an individual plan if there’s an added value (say, relevant articles are “pushed” directly to the user when they become available, a step in convenience above the “alerts” some publishers send). But such a plan would be much more valuable to the large number of people who currently don’t have the privilege of having a full and active account in a large university’s library system. This group includes professional academics outside of the academic mainstream as well as non-academics who can greatly benefit from access to academic literature. My hunch is that the number of these non-academics who would like to engage in academic reading is currently growing, partly because of the growing number of university degrees awarded around the world. But even if that number remains stable, this market is currently untapped.
(These kinds of library privileges are really nothing to sneeze at. I’ve heard people use them as one of the most important things to come with a university position. At the same degree of importance if not more than office space. And I find little reason for these privileges to be the prerogative of professional academics at large institutions.)

Of course, I’d much rather have full OA than a “cable TV plan for academia.” But, in a skewed way, the “cable TV” model is closer to true OA spirit than the AAA’s scheme.
Full OA remains a dream but I personally think that this dream can come true during my lifetime (I’m still young). In some contexts, full OA could take the form of publicly-funded access. Something similar to this neat invention that people in the United States call “the public library.” In other contexts, the better-known OA plans (including author-paid) may sound more convincing to people (less “socializing” than the public library concept). And I’m sure some people could devise other schemes which would alleviate access problems to academic texts while maintaining financial viability for at least some of the institutions involved (institutions which, it should be noted, provide very little if any money for such essential academic activities as scholarship and teaching).

So, I perceive those time-limited “free access” offers as an opportunity to get people thinking about OA. And I can’t help but think that the AAA’s press release is more about ending than about opening the discussion on access.
As others have pointed out, these same articles (and a lot more AAA content) are already available on JSTOR.  Now, JSTOR doesn’t have a “send PDF to a friend” button. Nor does it have a specific statement making it clear sending those article files to other people can be perfectly legitimate. (They do talk about U.S. fair use in their Terms and Conditions text but legalese is a bit hard to read for non-native speakers of the legal language). Still, if you think about access in broad terms, JSTOR in general is “accessible” enough that, given a JSTOR-subscribing institution nearby (and African universities have had sponsored licenses), someone could say that the level of access afforded these articles is already pretty decent.
The added benefit of the AAA’s scheme over the current availability on JSTOR (and elsewhere) will need to be assessed carefully. Given the age of these texts, the plan will probably have very limited impact on how frequently these articles are cited (an important OA benefit). Because AnthroSource is AAA-specific, the plan will likely have very limited impact on the visibility of the discipline (another OA benefit). Because of the way AnthroSource is set up, the plan will likely have limited impact in terms of convenience (a minor OA benefit which shouldn’t be forgotten). Unless Google Scholar changes the way it links to those articles, the AAA’s “OA” articles might not be that much easier to find than the other articles. Because only a very limited portion of AAA publications will be covered by the plan, it will probably be confusing to the casual user (“Is it American Ethnologist which is available free of charge? What years, again?”).

Basically, the “OA” plan might only be noticeable to professional academic anthropologists, most of whom already have full AnthroSource access. As we say in French, «un coup d’épée dans l’eau».

So, sorry, but I have no idea why this scheme would be a step in the direction of improved access to anthropological scholarship. My mind can be changed, with thoughtful arguments. It’s just that don’t “get” it at this point.

Buzz Factor

I have an ambivalent relationship with buzzwords and buzzphrases. I find them dangerous, especially when they contribute to groupthink, but I also like to play with them. Whether I try (perhaps clumsily) to create some or I find one to be useful in encapsulating insight.

The reason I’m thinking about this is that I participated in the PodCamp Montreal UnConference, giving a buzzphrase-laden presentation on social media and academia (or “social acamedia,” as I later called it).

[slideshare id=609833&doc=socialacamedia-1221997312636223-9&w=425]

I’ll surely revisit a number of notes I’ve taken (mostly through Twitter) during the unconference. But I thought I’d post something as a placeholder.

Some buzzphrases/-words I’ve been known to use should serve as the bases for explanations about a few things I’ve been rambling about the past few years.

Here are a few (some of which I’ve tried to coin):

Not that all of these paint a clear picture of what I’ve been thinking about. But they’re all part of a bigger framework through which I observe and participate in Geek Culture. One day, I might do a formal/academic ethnography of the Geek Crowd.