Category Archives: amateurs

Blogging and Literary Standards

I wrote the following comment in response to a conversation between novelist Rick Moody and podcasting pioneer Chris Lydon:

Open Source » Blog Archive » In the Obama Moment: Rick Moody.

In keeping with the RERO principle I describe in that comment, the version on the Open Source site is quite raw. As is my habit, these days, I pushed the “submit” button without rereading what I had written. This version is edited, partly because I noticed some glaring mistakes and partly because I wanted to add some links. (Blog comments are often tagged for moderation if they contain too many links.) As I started editing that comment, I changed a few things, some of which have consequences to the meaning of my comment. There’s this process, in both writing and editing, which “generates new thoughts.” Yet another argument for the RERO principle.

I can already think of an addendum to this post, revolving on my personal position on writing styles (informed by my own blogwriting experience) along with my relative lack of sensitivity for Anglo writing. But I’m still blogging this comment on a standalone basis.

Read on, please… Continue reading Blogging and Literary Standards

La Renaissance du café à Montréal

J’ai récemment publié un très long billet sur la scène du café à Montréal. Sans doûte à cause de sa longueur, ce billet ne semble pas avoir les effets escomptés. J’ai donc décidé de republier ce billet, section par section. Ce billet est la dernière section de ce long billet. Il consiste en une espèce de résumé de la situation actuelle de la scène montréalaise du café, avec un regard porté vers son avenir. Vous pouvez consulter l’introduction qui contient des liens aux autres sections et ainsi avoir un contexte plus large.

À mon humble avis, l’arrivée de la Troisième vague à Montréal nous permet maintenant d’explorer le café dans toute sa splendeur. En quelque sorte, c’était la pièce qui manquait au casse-tête.

Dans mon précédent billet, j’ai omis de comparer le café à l’italienne au café à la québécoise (outre l’importance de l’allongé). C’est en partie parce que les différences sont un peu difficile à expliquer. Mais disons qu’il y a une certaine diversité de saveurs, à travers la dimension «à la québécoise» de la scène montréalaise du café. Malgré certains points communs, les divers cafés de Montréalais n’ont jamais été d’une très grande homogénéité, au niveau du goût. Les ressemblances venaient surtout de l’utilisation des quelques maisons de torréfaction locales plutôt que d’une unité conceptuelle sur la façon de faire le café. D’ailleurs, j’ai souvent perçu qu’il y avait eu une baisse de diversité dans les goûts proposés par différents cafés montréalais au cours des quinze dernières années, et je considère ce processus de quasi-standardisation (qui n’a jamais été menée à terme) comme un aspect néfaste de cette période dans l’histoire du café à Montréal. Les nouveaux développements de la scène montréalaise du café me donne espoir que la diversité de cette scène grandit de nouveau après cette période de «consolidation».

D’ailleurs, c’est non sans fierté que je pense au fait que les grandes chaînes «étrangères» de cafés ont eu de la difficulté à s’implanter à Montréal. Si Montréal n’a eu sa première succursale Starbucks qu’après plusieurs autres villes nord-américaines et si Second Cup a rapidement dû fermer une de ses succursales montréalaises, c’est entre autres parce que la scène montréalaise du café était très vivante, bien avant l’arrivée des chaînes. D’ailleurs, plusieurs chaînes se sont développé localement avant de se disperser à l’extérieur de Montréal. Le résultat est qu’il y a probablement, à l’heure actuelle, autant sinon plus de succursales de chaînes de cafés à Montréal que dans n’importe autre grande ville, mais qu’une proportion significative de ces cafés est originaire de Montréal. Si l’existence de chaînes locales de cafés n’a aucune corrélation avec la qualité moyenne du café qu’on dans une région donnée (j’ai même tendance à croire qu’il y a une corrélation inverse entre le nombre de chaînes et la qualité moyenne du café), la «conception montréalaise» du café me semble révêlée par les difficultés rencontrées par les chaînes extrogènes.

En fait, une caractéristique de la scène du café à Montréal est que la diversité est liée à la diversité de la population. Non seulement la diversité linguistique, culturelle, ethnique et sociale. Mais la diversité en terme de goûts et de perspectives. La diversité humaine à Montréal évoque l’image de la «salade mixte»: un mélange harmonieux mais avec des éléments qui demeurent distincts. D’aucuns diront que c’est le propre de toute grande ville, d’être intégrée de la sorte. D’autres diront que Montréal est moins bien intégrée que telle ou telle autre grande ville. Mais le portrait que j’essaie de brosser n’est ni plus beau, ni plus original que celui d’une autre ville. Il est simplement typique.

Outre les cafés «à la québécoise», «à l’italienne» et «troisième vague» que j’ai décrits, Montréal dispose de plusieurs cafés qui sont liés à diverses communautés. Oui, je pense à des cafés liés à des communautés culturelles, comme un café guatémaltèque ou un café libanais. Mais aussi à des cafés liés à des groupes sociaux particuliers ou à des communautés religieuses. Au point de vue du goût, le café servi à ces divers endroits n’est peut-être pas si distinctif. Mais l’expérience du café prend un sens spécifique à chacun de ces endroits.

Et si j’ai parlé presqu’exclusivement de commerces liés au café, je pense beaucoup à la dimension disons «domestique» du café.

Selon moi, la population de la région montréalaise a le potentiel d’un réel engouement pour le café de qualité. Même s’ils n’ont pas toujours une connaissance très approfondie du café et même s’il consomme du café de moins bonne qualité, plusieurs Montréalais semblent très intéressés par le café. Certains d’entre eux croient connaître le café au point de ne pas vouloir en découvrir d’autres aspects. Mais les discussions sur le goût du café sont monnaie courante parmi des gens de divers milieux, ne serait-ce que dans le choix de certains cafés.

Évidemment, ces discussions ont lieu ailleurs et le café m’a souvent aidé à m’intégrer à des réseaux sociaux de villes où j’ai habité. Mais ce que je crois être assez particulier à Montréal, c’est qu’il ne semble pas y avoir une «idéologie dominante» du café. Certains amateurs de café (et certains professionnels du café) sont très dogmatiques, voire doctrinaires. Mais je ne perçois aucune  idée sur le café qui serait réellement acquise par tous. Il y a des Tim Hortons et des Starbucks à Montréal mais, contrairement à d’autres coins du continent, il ne semble pas y avoir un café qui fait consensus.

Par contre, il y a une sorte de petite oligarchie. Quelques maisons de torréfaction et de distribution du café semblent avoir une bonne part du marché. Je pense surtout à Union, Brossard et Van Houtte (qui a aussi une chaîne de café et qui était pris à une certaine époque comme exemple de succès financier). À ce que je sache, ces trois entreprises sont locales. À l’échelle globale, l’oligarchie du monde du café est constituée par Nestlé, Sara Lee, Kraft et Proctor & Gamble. J’imagine facilement que ces multinationales ont autant de succès à Montréal qu’ailleurs dans le monde mais je trouve intéressant de penser au poids relatif de quelques chaînes locales.

Parlant de chaînes locales, je crois que certaines entreprises locales peuvent avoir un rôle déterminant dans la «Renaissance du café à Montréal». Je pense surtout à Café Terra de Carlo Granito, à Café Mystique et Toi, Moi & Café de Sevan Istanboulian, à Café Rico de Sévanne Kordahi et à la coop La Maison verte à Notre-Dame-de-Grâce. Ces choix peuvent sembler par trop personnels, voire arbitraires. Mais chaque élément me semble représentatif de la scène montréalaise du café. Carlo Granito, par exemple, a participé récemment à l’émission Samedi et rien d’autre de Radio-Canada, en compagnie de Philippe Mollé (audio de 14:30 à 32:30). Sevan Istanboulian est juge certifié du World Barista Championship et distribue ses cafés à des endroits stratégiques. Sévanne Kordahi a su concentrer ses activités dans des domaines spécifiques et ses cafés sont fort appréciés par des groupes d’étudiants (entre autres grâce à un rabais étudiant). Puis j’ai appris dernièrement que La Maison verte servait du Café Femenino qui met de l’avant une des plus importantes dimensions éthiques du monde du café.

Pour revenir au «commun des mortels», l’amateur de café. Au-delà de la spécificité locale, je crois qu’une scène du café se bâtit par une dynamique entre individus, une série de «petites choses qui finissent par faire une différence». Et c’est cette dynamique qui me rend confiant.

La communauté des enthousiastes du café à Montréal est somme toute assez petite mais bien vivante. Et je me place dans les rangs de cette communauté.

Certains d’entre nous avons participé à divers événements ensemble, comme des dégustations et des séances de préparation de café. Les discussions à propos du café se multiplient, entre nous. D’ailleurs, nous nous croisons assez régulièrement, dans l’un ou l’autre des hauts lieux du café à Montréal. D’ailleurs, d’autres dimensions du monde culinaire sont représentés parmi nous, depuis la bière artisanale au végétalianisme en passant par le chocolat et le thé. Ces liens peuvent sembler évident mais c’est surtout parce que chacun d’entre nous fait partie de différents réseaux que la communauté me semble riche. En discutant ensemble, nous en venons à parler de plusieurs autres arts culinaires au-delà du café, ce qui renforce les liens entre le café et le reste du monde culinaire. En parlant de café avec nos autres amis, nous créons un effet de vague, puisque nous participons à des milieux distincts. C’est d’ailleurs une représentation assez efficace de ce que je continue d’appeler «l’effet du papillon social»: le battement de ses ailes se répercute dans divers environnements. Si la friction n’est pas trop grande, l’onde de choc provenant de notre communauté risque de se faire sentir dans l’ensemble de la scène du café à Montréal.

Pour boucler la boucle (avant d’aller me coucher), je dois souligner le fait que, depuis peu, le lieu de rencontre privilégié de notre petit groupe d’enthousiastes est le Café Myriade.

Café «troisième vague» à Montréal

J’ai récemment publié un très long billet sur la scène du café à Montréal. Sans doûte à cause de sa longueur, ce billet ne semble pas avoir les effets escomptés. J’ai donc décidé de republier ce billet, section par section. Ce billet est la quatrième section après l’introduction, une section sur les cafés italiens de Montréal et une section sur le «café à la québécoise». Cette section se concentre sur l’arrivée du café de «troisième vague» à Montréal.

J’essaie de décrire un changement assez radical dans la scène montréalaise du café: la présence de cafés produisant du café «troisième vague» (“Third Wave”).

Depuis près de trois ans, Montréal dispose de cafés qui font un café d’un type très différent de l’espresso à l’italienne ou de l’allongé à la québécoise. Ce style de café, originaire de la Côte Ouest, est lié à ce qui a été désigné comme une «troisième vague» dans l’histoire du café en Amérique du Nord. Un peu comme la notion de «Tiers-Monde», le terme “Third Wave” est utilisé sans référence très directe aux deux autres termes qu’il sous-entend. Et, comme dans tout mouvement contemporain, il y a une certaine fluidité sémantique, un certain «flou artistique» face au sens et à la référence de ce terme.

Dans les milieux liés au café, le terme me semble surtout être utilisé pour désigner un établissement dont les membres suivent la «philosophie de la troisième vague» ou pour qualifier a posteriori un espresso qui correspond à une certaine norme de qualité. Cette norme n’est pas absolue. Elle correspond en fait à une «esthétique» particulière du café. Mais elle est fort intéressante.

Petite explication (ou «avertissement»)… Mon entraînement gustatif au café précède la troisième vague. Et si j’apprécie le café de type “Third Wave”, je crois avoir établi que j’aime aussi d’autres styles de café. Amateur de diversité, je me réjouis du fait qu’il m’est maintenant possible de boire du «café à l’italienne», du «café à la québécoise» et du «café troisième vague».

Avant d’entrer le détail de ce qui distingue le café «troisième vague» d’un point de vue sensoriel et technique, une petite historique de l’arrivée de ce type de café à Montréal.

À l’automne 2005 est ouvert sur le Plateau le premier Caffè ArtJava, œuvre de Spiro Karagianopoulos et de Mauro Maltoni. Ayant vécu à Vancouver, Spiro avait décidé d’«importer» le style de café West Coast assez représentatif de la troisième vague. ArtJava a par la suite ouvert une deuxième succursale, au centre-ville (Président-Kennedy et Université). Anthony Benda, originaire de Vancouver et formé au Caffè Artigiano, était chez ArtJava pendant quelques temps, tout d’abord travaillé sur le Plateau puis au centre-ville. Il y a environ un an et demi, Anthony a participé à l’ouverture du Café Santé Veritas, étendant ainsi la dimension «troisième vague» de la scène montréalaise du café à une seconde institution. Il y a quelques semaines, Anthony a ouvert le Café Myriade avec Scott Rao et c’est selon moins un événement déclencheur dans ce que je pressens être la Renaissance du café à Montréal (si si! j’insiste).

Une grande particularité de Myriade est d’offrir une variété de cafés (mélanges ou d’«origine unique») qui sont préparés selon diverses méthodes: espresso, siphon, cafetière à piston (à la Bodum), filtre conique individuel et Café Solo.

J’ai déjà blogué, en anglais, au sujet de Myriade, lors de son ouverture le 27 octobre. Mes premières et secondes impressions étaient très positives. J’avais de grandes attentes face à un café ouvert par Anthony Benda. Myriade répond à ces attentes. Outre la qualité du café servi par Anthony et ses associés, je perçois chez Myriade une sorte d’effervescence dans la communauté montréalaise d’amateurs de café.

Anthony Benda a donc travaillé aux trois principaux cafés que j’appellerais “Third Wave” à Montréal. Il est donc une figure marquante et je suis fier de le compter parmi mes amis. Mais il ne faut pas oublier Spiro Karagianopoulos, qui semble rester dans l’ombre, mais qui fait un travail acharné pour donner à Montréal cette impulsion qui, selon moi, peut permettre à Montréal de redevenir une destination pour le café.

Spiro est aujourd’hui lié à la maison de torréfaction 49th Parallel de Vince Piccolo, à Vancouver. Vince Piccolo a ouvert le Caffè Artigiano avec ses frères Mike et Sammy. Ce dernier est un champion canadien de concours de baristas, ayant remporté à plusieurs reprises le Canadian National Barista Championship.

(Pour la petite histoire… En tant que juge lors de la première journée de cette compétition, le mois dernier, j’ai eu l’occasion de déguster et d’évaluer l’espresso de Sammy Piccolo. À l’occasion, j’aime bien parler de mon statut de «juge de baristas» parce que ça m’amuse. Ce qui n’implique pas grand-chose.)

Puisque plusieurs cafés montréalais à tendance «troisième vague» utilisent le café de Vince Piccolo, les liens entre Vancouver et la scène montréalaise du café sont assez particuliers. D’aucuns croient même que la scène du café à Montréal ne serait rien si ce n’était de ces liens avec la Côte Ouest. J’espère avoir donné un autre son de cloche.

Outre Anthony et Spiro, il y a plusieurs autres acteurs dans la scène montréalaise du café qui réponde favorable à la notion de troisième vague. Un d’entre eux, Jean-François Leduc, a ouvert le Caffè in Gamba à l’été 2007 (peu après l’ouverture de Veritas). Si je n’ai pas inclus Gamba dans mon petit historique de la troisième vague à Montréal, c’est que Jean-François est, selon moi, parmi les rares «agnostiques» par rapport à cette distinction entre la troisième vague et le reste du monde du café. D’ailleurs, Jean-François importe des mélanges à espresso directement d’Italie. Avocat de formation, il s’est lancé dans le milieu du café suite à un séjour prolongé à Rome. Il a d’ailleurs des liens familiaux avec des italiens et a bénéficié assez tôt de ce «sens italien de la communauté» que j’ai mentionné dans un autre billet.

Gamba est un endroit unique. Pas seulement pour Montréal. En grand passionné du café, Jean-François réussi à apporter à Montréal de nombreux mélanges à espresso qui n’étaient disponibles que par correspondance. Parmi ces mélanges, certains sont assez notoires, dans le milieu Third Wave: Intelligentsia (Chicago), Vivace (Seattle), PT’s (Topeka), de Zoka (Seattle). Jean-François réussit régulièrement à obtenir d’autres mélanges, faisant profiter la scène montréalaise du café dans son ensemble d’une grande diversité.

C’est à l’ouverture de Gamba que j’ai commencé à parlé de «Renaissance montréalaise du café». L’ouverture de Myriade est donc la «deuxième lance», comme diraient les Azandé selon Evans-Pritchard. La mise en scène est désormais complète pour la nouvelle phase dans l’histoire du café à Montréal.

Jean-François Leduc est donc à la jonction entre le café à l’italienne et le «café troisième vague». C’est d’ailleurs en discutant avec Jean-François que j’ai réussi à préciser, dans ma tête, certains détails me permettant de différencier le café Third Wave d’autres cafés.

Je différencierai donc le «café troisième vague» du «café à l’italienne» dans un autre billet.

Café à la québécoise

J’ai récemment publié un très long billet sur la scène du café à Montréal. Sans doûte à cause de sa longueur, ce billet ne semble pas avoir les effets escomptés. J’ai donc décidé de republier ce billet, section par section. Ce billet est la troisième section après l’introduction et une section sur les cafés italiens de Montréal. Cette section se concentre sur une certaine spécificité québécoise de la scène montréalaise du café.

La scène du café à Montréal comporte plusieurs autres institutions qui ne correspondent pas vraiment à l’image du café italien. Certains de ces endroits peuvent même servir de base à la «Renaissance du café à Montréal».

Dans l’ensemble, je dirais que ces cafés sont typiquement québécois. Pas que ces cafés soient vraiment exclusifs au Québec mais il y a quelque-chose de reconnaissable dans ces cafés qui me fait penser au goût québécois pour le café.

Comme les intellos de Montréal ont longtemps eu tendance à s’identifier à la France, certains de ces cafés ont une tendance française, voire parisienne. Pas qu’on y sert des larges bols de “café au lait” (à base de café filtre) accompagnés de pain sec. Mais le breuvage de base ressemble plus au café français qu’au café italien.

D’après moi, la référence à la France a eu beaucoup d’influence sur la perception des cafés montréalais par des gens de l’extérieur. Pour une large part, cette référence était plutôt une question d’ambiance qu’une question de caractéristiques gustatives et olfactives précises. Dans un café montréalais, des Nord-Américains ayant passé du temps en France pouvaient se «rappeler l’Europe». La Rive-Gauche à l’Ouest de l’Atlantique.

Pour revenir au mode «mémoires», je pense tout d’abord à la Brûlerie Saint-Denis comme institution montréalaise de ce type. Vers la fin de mon adolescence, c’est par l’entremise de la compagne de mon frère (qui y travaillait) que j’ai connu la Brûlerie. À l’époque, il s’agissait d’un café isolé (au cœur du Plateau, qui n’était pas encore si «chromé») et non d’une chaîne avec des succursales dispersées. Ce dont je me rappelle est assez représentatif d’une certaine spécificité québécoise: un «allongé» de qualité.

L’allongé (ou «espresso allongé») n’est pas exclusif au Québec mais c’est peut-être le breuvage le plus représentatif d’un goût québécois pour le café.

En Amérique du Nord, hors du Québec, l’allongé a généralement mauvaise réputation. Selon plusieurs, il s’agit d’une surextraction de l’espresso. Avec la même quantité de café moulu que pour un espresso à l’italienne d’une once, on produit un café de deux onces ou plus en laissant l’eau passer dans le café. «Toute chose étant égale par ailleurs», une telle surextraction amène dans la tasse des goûts considérés peu agréables, comme une trop grande amertume, voire de l’astringence. En même temps, la quantité de liquide dans la tasse implique une dillution extrême et on s’attend à un café «aqueux», peu goûteux.

Pourtant, je me rappelle de multiples allongés, presque tous dégustés au Québec, qui étaient savoureux sans être astringents. Selon toute logique, ce doit être parce que la mouture du café et le mélange de grains de café ont été adaptés à la réalisation d’un allongé de qualité. Ce qui implique certaines choses pour l’«espresso serré» (ou «espresso court», donc non-allongé) s’il est réalisé avec la même mouture et le même mélange. Même à Montréal, il est rare d’avoir dans le même café un excellent espresso court et un excellent allongé.

Mais parmi les Montréalais amateurs de café, l’allongé «a la cote» et les cafés montréalais typiques font généralement un bon allongé.

Selon mon souvenir, l’allongé de la Brûlerie Saint-Denis était de qualité. J’ai eu de moins bonnes expériences à la Brûlerie depuis que l’entreprise a ouvert d’autres succursales, mais c’est peut-être un hasard.

Une autre institution de la scène montréalaise du café, situé sur le Plateau comme la Brûlerie Saint-Denis à l’origine, c’est le café Aux Deux Marie. Le Deux Marie aujourd’hui ressemble beaucoup à mon souvenir de la Brûlerie Saint-Denis. Comme à la Brûlerie, j’y ai bu des allongés de qualité. C’est au Deux Marie que j’ai découvert certains «breuvages de spécialité» (“specialty drinks”, comme les appelle le World Barista Championship). Ces breuvages, à base d’espresso, contiennent des fruits, des épices, du chocolat et d’autres ingrédients. Si je me rappelle bien, la Brûlerie fait le même genre de breuvage mais je ne me rappelle pas en avoir remarqué, il y a une vingtaine d’années.

Il y a plusieurs autres «cafés à la québécoise». Dans les institutions connues, il y a La Petite Ardoise (tout près d’Outremont, sur Laurier). C’est d’ailleurs mon premier lieu de travail puisque j’y ai été plongeur, à la fin du secondaire (1988-9). C’est un «café bistro terrasse» assez typique de la scène culinaire montréalaise. Le cappuccino et l’allongé étaient très populaires (si je me rappelle bien, on les appelait «capp» et «all», respectivement). Et je me rappelle distinctement d’une cliente d’un autre café s’enquérir de la présence du «mélange de la Petite Ardoise». Honnêtement, je n’ai aucune idée sur ce que ce mélange comprenait ni sur la maison de torréfaction qui le produisait. Ma mémoire olfactive conserve la trace du «café de la Petite», surtout que le café était la seule chose que je pouvais consommer gratuitement quand j’y travaillais. La dernière fois que j’ai bu un café à La Petite Ardoise, il a titillé ma mémoire gustative mais je crois quand même qu’il a beaucoup changé, au cours des vingt dernières années.

Une autre institution typique, le Santropol (qui est aussi connu pour ses sandwiches et tisanes). Il y a quelques années, le Santropol a commencé à torréfier du café à large échelle et leurs cafés sont désormais disponibles dans les épiceries. Mon souvenir du café au Santropol se mêle à l’image du restaurant lui-même mais je crois me rappeler qu’il était assez représentatif du café à la québécoise.

Il y a plusieurs autres endroit que j’aurais tendance à mettre dans la catégorie «café à la québécoise», depuis La Petite Patrie jusqu’à Westmount, en passant par Villeray et Saint-Henri. Mais l’idée de base est surtout de décrire un type d’endroit. Il y a une question d’ambiance qui entre en ligne de compte mais, du côté du goût du café, la qualité de l’allongé est probablement le facteur le plus déterminant.

Ce qui surprend les plus les amateurs de café (surtout ceux qui ne sont pas nés à Montréal), c’est de savoir que j’ai dégusté des allongés de qualité dans un café de la chaîne Café Dépôt. Pour être honnête, j’étais moi-même surpris, la première fois. En général, les chaînes ont énormément de difficulté à faire du café de très haute qualité, surtout si on considère la nécessité de fournir toutes les succursales avec le même café. Mais je suis retourné à la même succursale de Café Dépôt et, à plusieurs reprises, j’ai pu boire un allongé qui correspond à mes goûts. D’ailleurs, j’aurais dit la même chose de certains cafés dégustés à une succursale de la chaîne Van Houtte. Mais c’était il y a plus de dix ans et Van Houtte semble avoir beaucoup changé depuis.

Café à la montréalaise: introduction

J’ai récemment publié un très long billet sur la scène du café à Montréal. Sans doûte à cause de sa longueur, ce billet ne semble pas avoir les effets escomptés. J’ai donc décidé de republier ce billet, section par section. Tout d’abord, l’introduction.

Montréal est en passe de (re)devenir une destination pour le café. Mieux encore, la «Renaissance du café à Montréal» risque d’avoir des conséquences bénéfiques pour l’ensemble du milieu culinaire de la métropole québécoise.

Cette thèse peut sembler personnelle et je n’entends pas la proposer de façon dogmatique. Mais en me mêlant au milieu du café à Montréal, j’ai accumulé un certain nombre d’impressions qu’il me ferait plaisir de partager. Il y a même de la «pensée magique» dans tout ça en ce sens qu’il me semble plus facile de rebâtir la scène montréalaise du café si nous avons une idée assez juste de ce qui constitue la spécificité montréalaise.

Je ne tente pas de dire que Montréal devrait être la «capitale du café» ou que Montréal a de l’importance dans le domaine du café. Mais ma ville natale me sert de cas de figure dans l’observation d’une scène culinaire.

Qui suis-je?

D’ailleurs, qui suis-je pour parler ainsi? Essentiellement, un ethnographe montréalais et un avide amateur de café, un «geek de café».

Pour être clair: mon intérêt pour le café est très personnel mais il est fondamental dans ma vie. «Je vis le café». Par contre, je ne suis pas un professionnel du café en ce sens que je n’ai jamais été payé pour quelque activité que ce soit ayant trait au café. J’ai aujourd’hui 36 ans et je bois régulièrement du café depuis l’âge de quinze ans (donc, depuis 1987). Ce qui peut expliquer quelques références nostalgiques à mon adolescence… 😉

Ce qui est amusant, c’est que depuis quelques années j’ai acquis une certaine notoriété dans le milieu du café. Oh, c’est pas grand-chose! Les professionnels du café ne parlent pas de moi entre eux et je n’apparais pas dans des revues spécialisées. Mais mon expertise personnelle sur le café a été reconnue à certaines occasions. J’en tirerais une certaine fierté si ce n’était du fait que tout ce que j’ai fait dans le milieu du café était «tout naturel» pour moi.

Si j’explique tout ça, c’est pas du tout pour me mettre en valeur mais pour donner un certain contexte. Une espèce d’«avertissement» (au sens de “disclaimer“).

Ma formation en ethnographie provient de disciplines académiques (surtout l’anthropologie et la folkloristique) mais j’adopte ici un rôle d’«ethnographe public». Donc, si mes observations sont basées sur une formation académique, elles sont ici effectuées dans un contexte informel, exploratoire. Et c’est quoi, l’ethnographie? Le terme réfère à plusieurs choses mais, essentiellement, c’est un travail de description culturelle. Notre approche de base est l’«observation participante» et je peux dire que j’ai à la fois observé et participé à diverses activités de scènes du café.

Parlant de «scènes de café»… J’aime bien le concept, parce qu’il sous-entend une certaine cohérence sociale (un groupe de gens avec des intérêts communs, dans ce cas-ci) sans évoquer l’homogénéité. La scène montréalaise du café est d’ailleurs assez diversifiée.

Et c’est la base de ce que j’essaie de décrire: la spécificité montréalaise en matière de café passe beaucoup par la diversité.

Pour facilité la lecture, j’ai décidé de diviser ma description en sections.

Café à la montréalaise

Montréal est en passe de (re)devenir une destination pour le café. Mieux encore, la «Renaissance du café à Montréal» risque d’avoir des conséquences bénéfiques pour l’ensemble du milieu culinaire de la métropole québécoise.

Cette thèse peut sembler personnelle et je n’entends pas la proposer de façon dogmatique. Mais en me mêlant au milieu du café à Montréal, j’ai accumulé un certain nombre d’impressions qu’il me ferait plaisir de partager. Il y a même de la «pensée magique» dans tout ça en ce sens qu’il me semble plus facile de rebâtir la scène montréalaise du café si nous avons une idée assez juste de ce qui constitue la spécificité montréalaise.

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The Issue Is Respect

As a creative generalist, I don’t tend to emphasize expert status too much, but I do see advantages in complementarity between people who act in different spheres of social life. As we say in French, «à chacun son métier et les vaches seront bien gardées» (“to each their own profession and cows will be well-kept”).

The diversity of skills, expertise, and interest is especially useful when people of different “walks of life” can collaborate with one another. Tolerance, collegiality, dialogue. When people share ideas, the potential is much greater if their ideas are in fact different. Very simple principle, which runs through anthropology as the study of human diversity (through language, time, biology, and culture).

The problem, though, is that people from different “fields” tend not to respect one another’s work. For instance, a life scientist and a social scientist often have a hard time understanding one another because they simply don’t respect their interlocutor’s discipline. They may respect each other as human beings but they share a distrust as to the very usefulness of the other person’s field.

Case in point: entomologist Paul R. Ehrlich, who spoke at the Seminar About Long Term Thinking (SALT) a few weeks ago.

The Long Now Blog » Blog Archive » Paul Ehrlich, “The Dominant Animal: Human Evolution and the Environment”

Ehrlich seems to have a high degree of expertise in population studies and, in that SALT talk, was able to make fairly interesting (though rather commonplace) statements about human beings. For instance, he explicitly addressed the tendency, in mainstream media, to perceive genetic determinism where it has no place. Similarly, his discussion about the origins and significance of human language was thoughtful enough that it could lead other life scientists to at least take a look at language.

What’s even more interesting is that Ehrlich realizes that social sciences can be extremely useful in solving the environmental issues which concern him the most. As we learn during the question period after this talk, Ehrlich is currently talking with some economists. And, contrary to business professors, economists participate very directly in the broad field of social sciences.

All of this shows quite a bit of promise, IMVHAWISHIMVVVHO. But the problem has to do with respect, it seems.

Now, it might well be that Ehrlich esteems and respects his economist colleagues. Their methods may be sufficiently compatible with his that he actually “hears what they’re saying.” But he doesn’t seem to “extend this courtesy” to my own highly esteemed colleagues in ethnographic disciplines. Ehrlich simply doesn’t grok the very studies which he states could be the most useful for him.

There’s a very specific example during the talk but my point is broader. When that specific issue was revealed, I had already been noticing an interdisciplinary problem. And part of that problem was my own.

Ehrlich’s talk was fairly entertaining, although rather unsurprising in the typical “doom and gloom” exposé to which science and tech shows have accustomed us. Of course, it was fairly superficial on even the points about which Ehrlich probably has the most expertise. But that’s expected of this kind of popularizer talk. But I started reacting quite negatively to several of his points when he started to make the kinds of statements which make any warm-blooded ethnographer cringe. No, not the fact that his concept of “culture” is so unsophisticated that it could prevent a student of his from getting a passing grade in an introductory course in cultural anthropology. But all sorts of comments which clearly showed that his perspective on human diversity is severely restricted. Though he challenges some ideas about genetic determinism, Ehrlich still holds to a form of reductionism which social scientists would associate with scholars who died before Ehrlich was born.

So, my level of respect for Ehrlich started to fade, with each of those half-baked pronouncments about cultural diversity and change.

Sad, I know. Especially since I respect every human being equally. But it doesn’t mean that I respect all statements equally. As is certainly the case for many other people, my respect for a person’s pronouncements may diminish greatly if those words demonstrate a lack of understanding of something in which I have a relatively high degree of expertise. In other words, a heart surgeon could potentially listen to a journalist talk about “cultural evolution” without blinking an eye but would likely lose “intellectual patience” if, in the same piece, the journalist starts to talk about heart diseases. And this impatience may retroactively carry over to the discussion about “cultural evolution.” As we tend to say in the ethnography of communication, context is the thing.

And this is where I have to catch myself. It’s not because Ehrlich made statements about culture which made him appear clueless that what he said about the connections between population and environment is also clueless. I didn’t, in fact, start perceiving his points about ecology as misled for the very simple reason that we have been saying the same things, in ethnographic disciplines. But that’s dangerous: selectively accepting statements because they reinforce what you already know. Not what academic work is supposed to be about.

In fact, there was something endearing about Ehrlich. He may not understand the study of culture and he doesn’t seem to have any training in the study of society, but at least he was trying to understand. There was even a point in his talk when he something which would be so obvious to any social scientist that I could have gained a new kind of personal respect for Ehrlich’s openness, if it hadn’t been for his inappropriate statements about culture.

The saddest part is about dialogue. If a social scientist is to work with Ehrlich and she reacts the same way I did, dialogue probably won’t be established. And if Ehrlich’s attitude toward epistemological approaches different from his own are represented by the statements he made about ethnography, chances are that he will only respect those of my social science colleagues who share his own reductionist perspective.

It should be obvious that there’s an academic issue, here, in terms of inter-disciplinarity. But there’s also a personal issue. In my own life, I don’t want to restrict myself to conversations with people who think the same way I do.

Well-Rounded Bloggers

While I keep saying journalist have a tough time putting journalism in perspective, it seems that some blogging journalists are able to do it.

Case in point, ZDNet Editor in Chief Larry Dignan:

Anatomy of a ‘Blogging will kill you’ story: Why I didn’t make the cut | Between the Lines | ZDNet.com

I didn’t read the original NYT piece. On purpose. As I’ve tried to establish, I sometimes run away from things “everybody has read.” Typically, in the U.S., this means something which appeared in the NYT. To the extent that, for some people, “if it’s not in the Times, it didn’t happen.” (Such an attitude is especially tricky when you’re talking about, say, parts of Africa which aren’t at war.)

This time, I’m especially glad I read Dignan’s piece instead of the NYT one because I get the gist of the “story” and Dignan provides the kind of insight I enjoy.

Basic message: blogging can be as stressful as any job yet it’s possible to have a well-balanced life as a blogger.

Simple, useful, personal, insightful, and probably more accurate than the original piece.

Oh, sure. It’s nothing new. It’s not a major revelation for most people that it’s important to think about work/life balance.

Still… As it so happens, this specific piece helped me think about my own blogging activities in a somewhat different light. No, it’s not my job (though I do wish I had a writing job). And I don’t typically stress over it. I’m just thinking about where blogging fits in my life. And that’s helpful.

Even if it means yet another blogpost about blogging.

Playfully Noted

Got a number of things about which I want to blog. Many of them in notes/outline form. Might have to wait a bit.

But one thing which keeps coming up is the notion of playfulness. Been blogging about it a bit over the years,  especially since this February 2006 post which was connected with my teaching. The next day, I was posting a short entry in French about playfulness in music. Music playing in the strongest sense. Free play.

That was over two years ago. Flies are being timed.
Still thinking about playfulness quite a bit. In music, learning, technology…
What I mean by playfulness is rather simplistic, but it works: free, undirected, aimless, open behavior. Acts of playfulness, in my mind, appear not to be goal-oriented nor competitive. Extremely low stakes. Failure isn’t even registered. No evaluation whatsoever. The opposite of performance, to go back to performance theory which inspired part of that first entry.
Of course, my notion of playfulness might be different to that of many of the people who work on and “play with” games. Some people conceive of fun as embedded in competition. As I’m personally not very competition-driven, my conception and perception are different.
I’m neither a game theorist nor an avid gamer. At best, I’d be labelled as one of those “casual gamers” game developers are finally trying to reach. So: I’m no expert. But I do enjoy discussions of playfulness facilitated by those who work on game. Thanks in part to the video game industry, playfulness is making its way into the technology/education confluence as well as in corporate circles.
Some recent things I’ve thought about in terms of playfulness.
Playing music on Touch devices or other handhelds. My French post on “easy musicking” mentioned Electroplankton. Other forms of handheld musicking:

Can’t help but think that handheld music can really “spring up,” especially in terms of casual musicking. With the release of the software development kit for Apple’s Touch devices, there’s mindshare for handhelds as ultimate interface.

Of course, music games are gaining attention and people are jumping on the bandwagon. After all, music games may mean big business. Usually, I blog about music at Critical World or at my ethnomusicology course blog. Here, I’m mostly thinking about playfulness. And music games aren’t really playful in my sense of the term. Too competitive.

In terms of playful learning, I’ve been thinking quite a bit about “playing with data.” In part thanks to Gapminder, that I just discovered through Google Spreadsheets (even though Gapminder’s Trendalyzer software has been acquired by Google over a year ago). In my mind, Hans Rosling’s 2006 and 2007 TED presentations about Gapminder really capture the spirit of playful learning. Especially in connection to critical thinking, open-mindedness, creativity, and cultural awareness. (Anthro FTW!)

Now, if I could only get paid to do a project on using Touch devices for playful musicking in learning contexts… 😉

Apple Video Conference Phone???

I’m probably reading way too much into this. So I’m just speculating on rumours. But the implications could be huge. Apple’s main site currently has a teaser “The First 30 Years Were Just the Beginning,” in preparation for MacWorld San Francisco. What if the big announcement on Tuesday was more than a mere iPod-based phone. What if this were about a true camera phone, one which could be used for video-enabled chat?Two ideas from PiperJaffray’s Gene Munster, republished by Apple rumour site AppleInsider:AppleInsider | Apple seen launching new iPod, iTV and iPhone at Macworld

6. iSight camera, 4GB or 8GB storage on the iPhone (7 out of 10). Recent rumors point to an initial release of two iPhone models: a 4GB version for $249 and an 8GB model for $449. Both models are rumored to feature two separate batteries in the handset, one for the phone and one for the music player. Also, Apple has successfully branded the iSight cameras on the MacBook and MacBook Pro portables and it is likely that they will eventually extend the brand to the iPhone line. With music, photos, and video from iTunes, the iPhone will be a media-rich device and an iSight camera would add to the eco-system of media/communications on the device.

10. iPhone to feature ‘iChat Mobile’ video and instant messaging (2 out of 10). Again, we believe that the iPhone will be a media-centric communications device and messaging features would work nicely with such an ecosystem. While it is unlikely that the first iPhone will feature video conferencing, this is certainly a feature the company could add to future models, including a possible smartphone model.

The second part is, according to Munster, very unlikely. But how cool would it be?Quite cool indeed. Revolutionary, almost. Just think about the impact picture phones, coupled with Flickr and YouTube, has had on the world in the recent past. The move toward citizen journalism, user-created content, the YouYear…And the technology is largely there. Apart from ubiquitous WiFi to make it practical, of course, but that’s almost a detail for the world in which Apple visionaries tend to live. As for battery life and other technical issues, it shouldn’t be so much of a matter if the rumoured specs for the phone (with two batteries) are to be believed.What is more likely to prevent Apple from coming out with such a device is the fact that Apple has strong ties with “content companies,” especially in movies and music. Surely, these people would have a hard time getting past the idea that these are mostly meant to be bootlegging tools (as if bootlegging was the main intention of most people, at this point). So, even if Apple does come out with a mobile iChat AV on Tuesday, it surely will be somehow crippled so that people can’t use it during shows by commercially established artists (independent artists and “up and coming” artists already know the value of fan recordings and would find ways to promote them). In the end, even artists might benefit as people would use the devices to do cool video mashups (using Apple’s iMovie and other iLife apps, of course) but, in the meantime, Apple will still play it cozy for “content companies” and media conglomerates.Ah, well…