Ça y est, je suis officiellement redevenu un Québécois à part entière!
Ma carte d’assurance-maladie est arrivée, trois mois après mon retour au bercail.
Ça fait une énorme différence, pour moi. Non seulement par rapport aux soins auxquels j’ai droit, mais aussi pour des questions identitaires. Je n’ai perdu mon droit à l’assurance maladie que pendant quelques mois, mais j’étais devenu étranger dans mon lieu de naissance. J’ai conservé mes deux passeports (canadien et suisse), mais mon statut de citoyen québécois était en suspens. J’aurais eu le droit de voter ou, bien sûr, de travailler au Québec. Mais je ne faisais plus partie de la collectivité québécoise. La distinction peut sembler difficile à faire, mais elle permet de complexifier les concepts de pays, nations, états qui ont été construits depuis Rousseau.
En d’autres termes, je pense à la citoyenneté hors du nationalisme.
Bienvenue chez toi…
Merci beaucoup pour ce mot de bienvenue! Et j’ai bien hâte de te voir la face…
Notre pays avait un manque. Il est comblé maintenant. Rebienvenue!
Wow! Merci Martin! C’est un peu extrême, comme façon de le dire, mais je vais accepter le compliment sous-jacent. 🙂
Le Québec a choisi dans les années à Lessage de se retirer de plein droit du programme d’assurance maladie canadien universel.
C’est pour cela qu’à chaque fois ce trois mois d’attente nous cause toutes les emmerdes possibles au monde.
C’est un peu comme si le Québec était déjà de facto séparé et cela n’est qu’un seul domaine.
Moi je pense que la prochaine fois que je pars, je ne redeviendrai plus jamais citoyen québecois…mais je pourrais aussi bien ne jamais partir avec la belle famille de consanguins qui ont décidé de vivre dans la même ville en plus. Pathétique de vivre dans les shorts de papa et maman…
@Tym Merci pour tes commentaires.
Même s’il y a une espèce de débat par rapport à ce fameux trois mois d’attente, mon billet était plus par rapport à mon propre processus de retour. Je suis souvent revenu au Québec (de la Suisse, du Mali, des États-Unis et du Nouveau-Brunswick) mais c’est la première fois qu’il m’a été nécessaire de passer par ce processus. J’ai pas trouvé ça horrible mais ça m’a fait penser aux implications de vivre dans différents coins du monde.
Ha la bureaucratie québécoise, j’y ai goûté aussi lolol Faut pas s’en plaindre non plus, c’est pire ailleurs, je t’assure.
Alors tu peux maintenant cracher du sang, te prendre les pieds dans un rail de train et faire du parapente sur le 1000 de la Gauchetère. Ouf! :)))
@Singes Merci pour ton commentaire!
Je connais bien d’autres bureaucraties, t’en fais pas! Même la Suisse peut faire vivre des cauchemars bureaucratiques, malgré le sens de l’organisation qui est sa signature.
Et, dans mon cas, ça s’est bien passé. Ç’a pris le temps que je croyais que ç’allait prendre, tout le monde a été compétent et cordial. J’ai pas eu à passer par des étapes qui ne m’auraient pas été indiquées au départ. C’était très loin de la maison de fous des Douze travaux d’Astérix.
Dans ce court billet, je voulais surtout parler de ce qui se passe quand on retrouve une partie de son identité. Surtout que c’est un contexte post-national qui se heurte à des réalités nationales. Pour un anthropologue, c’est fascinant, tout ça.
L’identité, un truc que tu transporte dans tes bagages d’un pays à l’autre. Peut-être vendue sur le marché noir ou perdue dans les canaux obscures de la mémoire, l’identité, que serait-elle sans papier.
Bon retour identitaire.
Il m’est arrivé de partir vivre en France quelques années. À mon retour j’avais l’impression que le gouvernement ne voulait plus de moi lolol
@Les_Singes
Dans mon cas, c’était surtout des allers-retours (22 déménagements depuis décembre 2000). Alors l’identité en a pris plusieurs coups.
22 déménagements! ouf! Mais tu vis dans tes valises :)) Ça en fait de la paperasserie, de quoi faire vivre l’industrie du papier hihi Le gouvernement du Canada doit être tout mélangé là.
J’ai vu que tu avais été au Mali aussi. Mon frère y a vécu aussi, aide humanitaire. Un beau pays avec des gens chaleureux. Quelle chance tu as! 🙂
C’est ça. L’habitude de vivre dans les boîtes m’a beaucoup fait penser à l’identité.
Bien d’accord avec ton frère au sujet du Mali. La richesse humaine est incroyable, là-bas. Je me sentais vraiment chez moi. J’ai hâte d’y retourner mais c’est pas facile, pour moi.
J’ai beaucoup de photos du Mali. Tu en as aussi? Faudrait bien que j’en fasse un album, depuis le temps que je le dis.
Flickr?
Non, pas vraiment de photos de mes séjours. Des dizaines d’heures de vidéo de recherche, mais je peux pas les diffuser.
Chose dit, chose faite. Je viens de mettre en ligne l’album du Mali de mon frère. http://les-singes.sffq.org/?page_id=513
Les photos ne sont pas toutes de bonne qualité par contre. Mon frère les avait fait développer en diapo, il s’en servait pour donner des conférences sur l’aide humanitaire dans les écoles secondaire. Je les ai par la suite développé en photo puis scannée pour les mettre en fomat jpg.
C’est drôle quand même quand on regarde ça, on s’apperçoit que c’est un peu nous qui avons besoin d’aide humanitaire lolol
Bien d’accord avec toi, pour le besoin d’humanitaire. Et bien content de te l’entendre dire. Plusieurs personnes à qui j’en parle (y compris des étudiants) ont tendance à réagir très négativement. Je comprends pourquoi, mais ça reste dommage, côté humanisme.
Pour ce qui est de la qualité des photos, ça leur donne un aspect «vieillot» qui n’est pas inapproprié. Les choses changent très vite, au Mali. Il y a des choses qui restent les mêmes. Et ces photos aident un peu à faire passer les deux dimensions en même temps: la continuité et le passage du temps.
Même si je n’aurai malheureusement jamais le plaisir de le connaître, je suis très touché par la vie de ton frère. Il était certainement très respectueux des gens. Ça paraît dans ses photos. Et il y a rien qui me touche comme le respect.
Merci vraiment beaucoup.