Goût de café: Jacques Attali

Depuis ma lecture de son Bruits, Jacques Attali est entré dans la longue liste des gens avec qui j’aimerais prendre un café.

C’est pas tant que je sois d’accord avec ses idées ou même avec son approche. Il me sert pas non plus de modèle. Mais je trouve certaines de ses analyses très compatibles avec ma propre approche et j’aimerais bien pouvoir discuter avec lui, quelques minutes. D’autant plus qu’il me semble assez facile d’approche.

C’est sans doute trompeur, mais son attitude générale me semble rendre possible des contacts informels, au-delà des statuts. Cette attitude est, d’après moi, trop rare parmi certaines catégories d’intellectuels. Pourtant, la vie de l’esprit n’est pas vraiment une quête du prestige.

2 thoughts on “Goût de café: Jacques Attali”

  1. Moi aussi j’aimerai lui dire 2 mots à ce jacques,
    pour savoir comment on fait pour écrire autant de choses fausses dans un livre.
    La cerise : Max mathew a inventé le midi en 1959!

    Quand je vois le nombre d’imprécisions, 1 double dans la biblio,
    une liste impressionnante d’artistes dont je ne trouve pas la justification par rapport à la thématique,
    Je mets sérieusement en doute le reste de ses ouvrages.

    Mais aussi l’éditeur, car il est clair que personne n’a relus le livre avant la publication, sinon des incompétents.

    Après, je ne parle pas des thèses bancales (certainement pour cause de source imprécises et fausses) pour lesquelles je ne suis pas d’accord,
    mais cela n’est pas mon propos.

    Je veux juste dénoncer, ce livre comme une étant une imposture intellectuelle.
    S’il était soutenu pour l’obtention d’un doctorat quelconque, il serait clairement recalé aux pré rapports.

    C’est une honte, certes pour l’homme Attali,
    mais surtout pour la contribution qu’il croit apporter à l’Homme!

    hubertmichel

  2. Yubmiche,
    Merci pour ce témoignage honnête.

    Question peut-être un peu bête: parle-t-on toujours de Bruits? Si oui, je comprends bien ces critiques, surtout en ce qui concerne la maison d’édition. Un avantage du vieux système de publication par maisons d’édition devrait être le processus d’édition lui-même. Dans le milieu strictement académique, le processus d’arbitrage aide parfois à régler plusieurs de ces questions (bien que l’arbitrage ne soit pas toujours une solution idéale). Dans le cas d’une maison comme PUF ou comme Fayard, le comité éditorial se doit d’être encore plus rigoureux qu’un comité d’arbitrage pour que l’auteur puisse se concentrer sur d’autres aspects du processus d’écriture.

    Ce qui m’intéresse le plus, dans un ouvrage comme Bruits, ce n’est pas tant l’exactitude d’un quelconque détail factuel que la pertinence de l’approche et l’inspiration que certaines idées peuvent donner à différents chercheurs. Il ne s’agit justement pas d’un ouvrage écrit en préparation à un doctorat, l’auteur est donc en mesure de développer une analyse réellement pénétrante sans se limiter au détail.
    Pour l’exactitude d’une donnée, nous disposons de nombreuses ressources. Après tout, c’est à nous lecteurs et chercheurs d’utiliser notre sens critique lors de la lecture.

    Pour ce qui est de la «contribution apportée à l’Homme», les textes d’Attali semblent justement bien moins ambitieux que bien d’autres écrits. En fait, puisqu’Attali œuvre dans divers domaines, aucun de ses textes ne représente réellement «le travail d’une vie». C’est donc peu surprenant qu’Attali soit moins investi dans une idée individuelle qu’un auteur qui s’est acharné durant de nombreuses années à apporter du support à une hypothèse spécifique. D’après moi, Attali fait preuve dans ses livres d’honnêteté intellectuelle et d’humilité. C’est rafraîchissant.

    En d’autres termes, Attali n’est pas mon «auteur fétiche». Je ne m’abreuve pas de chacun de ses mots. Mais j’apprécie la perspective du type, son attitude. D’où l’idée de prendre un café avec lui et non de «lire tous ses livres».
    Attali est un personnage que j’aime camper dans certains de mes billets: l’intellectuel non-académique à la française, polyvalent et ouvert. En milieu anglophone, le personnage équivalent me semble très «journalistique» dans l’approche et dans le style d’écriture. Les deux personnages sont intéressants mais pour des raisons très différentes.

    Merci encore pour le témoignage.

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